"L'idéal, le type classique et de celui de la 'race pure' désignent essentiellement l'état d'une 'race de l'esprit' victorieuse de celle de celle du sang. (...) Pour pouvoir façonner la vie, il faut d'abord réaliser ce qui est au-delà de la vie ; pour pouvoir réveiller la race de l'esprit, et, avec elle, relever et purifier celle du corps, il faut être capable de s'y élever, ce qui implique une ascèse, c'est-à-dire un détachement actif, un dépassement héroïque de soi, un climat d'extrême tension spirituelle. (...) Il faut rectifier les fameuses idées de Gobineau et de ses continuateurs - presque toujours moins géniaux - sur la cause du déclin des civilisations, en ce sens que la décadence des civilisations n'est pas toujours le simple effet mécanique du dépérissement par métissage de la race du corps des peuples correspondants. On confondrait ainsi, dans la plupart des cas, les causes avec les effets, la vérité étant au contraire qu'une race, avec sa civilisation, entre en déclin lorsqu'on son 'esprit' décline, c'est-à-dire lorsque disparaît la tension intérieure qui la fit surgir par un contact créateur avec des forces de nature, au fond, métaphysique, et à laquelle elle dut sa forme et son type. (...) La preuve en est que, inversement, beaucoup de civilisations ou de races déclinent ou dégénèrent par une sorte d'extinction intérieure, sans l'action de croisements. C'est le cas des populations sauvages, restées souvent dans un isolement quasi insulaire, sans aucun contact avec l'extérieur. Mais cela vaut aussi pour certains sous-groupes de la race aryenne européenne, qui, aujourd'hui, s'avèrent présenter bien peu de tension héroïque qui en définit la grandeur jusqu'il y a quelques siècles, aucune altération notable de leur race du corps par métissage s'étant pourtant vérifiée."
Julius Evola, Synthèse de doctrine de la race, 1941, Éditions de l'Homme libre, 2002.