BLOG DES AMIS DE PAUL-ÉRIC BLANRUE --- ARCHIVES, ACTUALITÉS, PROSPECTIVES --- DÉMYSTIFICATION ET CONTRE-HISTOIRE

mardi 25 août 2020

Un avenir de cités libres ? En route pour la sécession !

Les lecteurs de Sécession, de Paul-Éric Blanrue, des ouvrages de Bertrand Lemennicier, de Hans-Hermann Hoppe, de La liberté par le marché des Tannehill, retrouveront dans cette vidéo passionnante (durée : 1h15), et l'excellent livre de Titus Gebel que présente Olivier Roland, des idées qu'ils connaissent et apprécient.

 


La dictature, tout autant que la démocratie, même la référendaire, sont des dominations coercitives défaillantes à tous points de vue, en plus d'être illégitimes. L'État moderne n'est rien d'autre qu'un système totalitaire larvé et surtout pas le fameux "mal nécessaire" qu'on essaye de nous vendre. Le système redistributif forcé l'est moins encore. Ces structures malades, à bout de souffle, sont à l'origine des principaux maux dont nous souffrons tous, à divers niveaux. 

Tout à l'opposé : des sociétés fondées sur le volontariat et le consentement individuel (il n'y a pas que Vanessa Springora qui y a droit !) et la propriété privée. Ces idées peuvent prendre la forme de cités libres à la manière de l'ancienne Venise, souveraines, autodéterminées, semi-autonomes, ayant leur propre régime fiscal, juridique... Gérées par une société d'exploitation, autrement dit des entreprises à but lucratif, ces cités libres et privées promeuvent l'idée de l'individu souverain de lui-même. Celui-ci signe un véritable contrat de citoyenneté écrit et peut le rompre, incluant la sécession à tout moment. Il n'existe pas de constitution mais un accord consenti entre chaque habitant/client et la société d'exploitation, avec cotisation volontaire.

Chaque cité libre a ses propres critères, différents selon les cas proposés sur le marché. Il peut en exister de tout type. Le barbare qui ne respecte pas les obligations contractuelles signées peut être expulsé sans ménagement. Pas d'ouvertures de frontières à gogo non plus. Pour les autres, en cas de problèmes et de litiges, il leur est loisible de demander des dommages et intérêts au prestataire : c'est la fin de l'irresponsabilité de l'État. On entre là dans un système de liberté et de responsabilité.

Conséquence : la constitution de petites unités décentralisées, basées sur la propriété privée, le volontariat, mettant en concurrence les États et ses services, sont des embryons possibles d'une alternative économico-politique majeure. 

Une heure pour découvrir de manière très détaillée ce modèle de société pacifique et efficace, fondé sur le droit naturel et ne nécessitant pas de révolution sanglante.

Des objections ? Il y en a, mais Olivier Laurent y répond point par point en se fondant sur les réponses pertinentes données par Titus Gebel. Les libertariens, de doux rêveurs ? C'est l'exact contraire de la vérité. Regardez, écoutez, vous ne serez pas déçus ! 

 


lundi 17 août 2020

Édition française d'un classique libertarien US : "La Liberté par le marché" de Morris et Linda Tannehill. En avant-première, la préface de Paul-Éric Blanrue !

 

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C’est en 1970 que parut ce livre exceptionnel de Morris et Linda Tannehill. Son ambition n’est pas mince : il est question de montrer qu’une société de liberté absolue, telle que prônée par les libertariens, est non seulement concevable en théorie, in abstracto, mais parfaitement possible in concreto. Ferraillant contre les badernes qui répètent depuis des lustres, comme un 78 tours rayé, que « l’État est un mal nécessaire », les auteurs précisent à quelles conditions exactes une société authentiquement libre peut exister et prospérer dans notre monde sublunaire. Pour établir leur démonstration rigoureuse, Morris et Linda Tannehill arpentent les principaux domaines de la vie en communauté, justice, défense, police, santé, répondent du tac au tac, sans d’ailleurs jouer aux plus malins, aux objections classiques que leurs adversaires leur opposent et concluent que le triomphe de la liberté réelle doit passer par la nécessaire abolition de l’État qui va de pair avec la stricte application du principe de libre entreprise et de la libre concurrence dans tous les secteurs, y compris ceux que l’on considère d’ordinaire, par paresse, comme étant du ressort exclusif de l’État, les légendaires droits régaliens. 

Les Tannehill ne nous emportent point dans un voyage contemplatif vers la cité de Coucou-les-Nuées des Oiseaux d’Aristophane, ils gardent les pieds sur terre et s’intéressent de près, de façon très technique, à la résolution des délicates affaires du quotidien. Pas de science-fiction, du réalisme pur jus, de la déduction haut de gamme, du concept de pointe. Tout à l’opposé d’un Karl Marx qui resta si vague dans sa description de sa société communiste du futur qu’aucun de ses sectateurs ne tomba d’accord sur ce qu’il convenait de faire avant que Lénine ne tranchât le nœud gordien, en fonction de ses intérêts politiques du moment et de la folie ambiante. La liberté par le marché est à situer dans son époque afin d’en montrer la fraîcheur, l’originalité, l’excellence – et aussi son extraordinaire actualité. 

Dans les années cinquante et soixante, tandis qu’une vaste partie du monde vivait, pétrifiée, dans la terreur imposée par la Guerre froide, divers courants alternatifs et de multiples individualités aux talents singuliers portaient eux aussi, à bout de bras, l’idéal de liberté. La Beat Generation, aux États-Unis, suivie par le mouvement hippie, le Summer of Love de 1967, le festival de Woodstock en 1969 ou les événements de Mai 68 en France, empruntèrent un tout autre chemin que celui préconisé par les Tannehill. On en vit sans tarder le résultat : il mena ceux qui le suivirent les yeux fermés, comme charmés par le joueur de flûte de Hamelin, dans un cul-de-sac. 

Les ouvrages ébouriffants de Jack Kerouac sont un régal, et les aventures hallucinogènes de ses «clochards célestes » qui faisaient la route, virevoltant dans la quête mystique d’un déconditionnement total les conduisant à approcher, à Big Sur ou ailleurs, quelque nirvana approximatif, sont chers à mon cœur. Seulement les membres de ce mouvement mal défini, sans rigueur ni tentative de mise en forme conceptuelle, ont achevé leur course vers les étoiles éparpillés, hagards, perdus ou désabusés, sombrant dans la drogue à outrance ou la soulographie triste. Kerouac lui-même, revenu de tout, comme Arthur Rimbaud après avoir procédé au « dérèglement de tous les sens » et s’échappant, tel un vulgaire colon, vers la Corne de l’Afrique, se mit à soutenir les Marines durant la guerre du Vietnam, pris dans les rets d’une exaltation frénétique de l’impérialisme yankee jadis décrié. 

D’autres mirobolants auteurs se sont perdus dans le labyrinthe abstrus de leurs fantasmes mal maîtrisés, tel Hunter S. Thompson, le fulminant fondateur du journalisme gonzo. Quel personnage ! Comment ne pas l’apprécier ! Mais ses limites et sa perception biaisée de la réalité l’empêchèrent, lui aussi, de concevoir une alternative crédible à la pesanteur de la société où il trempait. Amateur de l’anti- étatiste H.L Mencken, assidu lecteur du génial Fountainhead d’Ayn Rand (dont il admirait le héros, l’architecte créatif et intransigeant Howard Roark porté à l’écran par King Vidor en 1949), et, en outre, ardent défenseur du port d’armes, le politiquement incorrect et légèrement libéral Thompson s’est pourtant rapproché, au fil des ans, des démocrates, fasciné qu’il était par JFK, on ignore pourquoi, et il fut même, un temps, tenté par les lubies de Karl Marx. 

De l’autre côté de l’Atlantique, dans l’Ancien Monde, la chute fut encore plus raide : la liberté tant revendiquée, avec raison, par la jeunesse estudiantine s’est tout de suite faite kidnapper par les mouvements gauchistes, trotskistes, maoïstes et autres tabarins torves et sanglants. Même les théoriciens jouant le rôle de paraître plus subtils que les tribuns des rues échevelés s’époumonant au Quartier latin, comme les situationnistes de Guy Debord, gens raffinés certes, se sont laisser entraîner bêtement par les sirènes du marxisme en vogue, s’accaparant, par habitude et fainéantise, son vocabulaire trop hégélien pour être honnête et ses théories grossières de prophète matérialiste inapte au travail intellectuel sérieux. Leur attrait pour des conceptions erronées dont les épouvantables manifestations étaient pourtant visibles, sur le théâtre des opérations, depuis des décennies, laisse pantois. C’est pourtant bien ainsi que les choses se passèrent, dans un fort curieux oubli du réel, déformé à loisir, au gré de la fantaisie de chacun : une façon malheureuse de s’engager pour une cause, la fameuse Cause avec majuscule obligée, litanie de l’époque, celle du Peuple, bien sûr, comme Jean-Paul Sartre le répétait, en martelant naturellement, cela allait de pair, que « tout anticommuniste est un chien ». 

La liberté, la liberté ! criaient-ils tous, comme s’ils aboyaient pour avoir un os à ronger ou plutôt obtenir le droit d’avoir sous la main une boutique Fauchon à dévaliser. Si le célèbre aphorisme « Il est interdit d’interdire » est une parodie de Jean Yanne, on eut droit néanmoins à des formules audacieuses et ne manquant pas de piquant : « Chacun est libre d’être libre », « Tout ce qui est discutable est à discuter », ou encore « Un homme n’est pas stupide ou intelligent : il est libre ou il n’est pas libre ». Très bien, merveilleux, poétique, admirable ! On se fut volontiers exclamé : encore ! encore !, comme à la fête à Neu-Neu. Sauf que tous ces cris, ces palpitations d’incendie, ces revendications peintes sur les murs les soirs d’errance ne reposaient sur rien d’autre qu’un élan émotif, un gigantesque ras-le-bol du vieux monde, celui que décriaient « Les Cahiers du cinéma » : l’univers de papa-maman, une hiérarchie jugée illégitime, l’oppression en noir et blanc d’une société opaque, trop lourde à porter pour la jeune génération éprise d’air pur. 

C’était un immense cri du cœur de la jeunesse qui s’estimait emprisonnée. Mais cette même jeunesse, hélas, trois fois hélas, ne fut pas capable de s’emparer d’armes intellectuelles pillées ailleurs que dans les arsenaux dont les stocks étaient de loin plus vieillots et cent fois plus ringards que les cadres décatis de la société contre laquelle elle pestait et prétendait se rebeller. 

Preuve que cette agitation n’était pas sérieuse, tous ses adeptes ou presque, du rogue Serge July au rodomont Daniel Cohn Bendit, ont fini par s’intégrer, à l’image des bourgeois repus qu’ils se plaisaient à fustiger jadis, dans le confort onctueux de cette société honnie. Bénéficiant des bienfaits qu’elle leur accordait, ces ex révolutionnaires de pacotille, devenus d’affreux bourgeois-bohèmes, se sont mis à devenir les pires dispensateurs de moraline que le XX e siècle ait compté, fors les ligues de vertu féministes américaines encourageant la Prohibition dans les années vingt. 

Quant au mouvement hippie, aux États-Unis comme dans le Larzac, sans mégoter son apport à la libération sexuelle et à la pop culture, il était désireux de s’extraire de la société de consommation et échoua lui aussi, totalement, dans son œuvre de sécession. Il vécut quelque temps dans un délire psychédélique fol et amusant, quelquefois tragique avec les assassinats perpétrés par la Manson Family. Fondé sur un bricolage syncrétiste, mêlant spiritualité orientale mal digérée, jeunisme vaguement sectaire, gouroutisation facile, sexe et came à tous les étages et pacifisme ultra, il n’a rien su construire qui fut durable. Tout au plus son élégant symbole Peace and Love (une adaptation de l’alphabet runique) est-il devenu un logo justifiant une mode juteuse dont profitèrent abondamment des entreprises capitalistes que les hippies étaient censés rejeter dans les ténèbres extérieures. Horribile dictu, certains d’entre eux finirent leur vie en capitaine d’industrie, à la manière de Steve Jobs. 

Tous ces mouvements manquèrent leur but : l’instauration d’une société d’intégrale liberté. Fâcheux méchef ! Pourquoi ? Parce qu’ils s’échappèrent dans tous les sens, au gré du vent et de leurs émotions, zigzaguèrent comme des étincelles et des chiens fous, ou bien parce qu’ils furent manipulés par de zélés agitateurs ayant à l’esprit des desseins différents de ceux des niguedouilles qui les écoutaient bouche bée. Dans les deux cas, il manquait cruellement une saine théorie à cette doctrine de la liberté, une théorie non empuantie par les pollutions nocturnes du promeneur solitaire genevois ou par la fumée des gros cigares du ratiocineur de Trèves, bref une théorie rationnelle, logique, franche et honnête (c’est-à-dire ne promettant pas le Paradis sur terre), expliquant par le menu les changements réels qu’elle entraînerait automatiquement dans tous les secteurs de la société dès qu’elle serait mise en application.

Mais voilà, quand ils n’étaient pas contaminés par le marxisme, tous les révoltés des années soixante, qui réclamaient la liberté à cor et à cri, n’étaient bien souvent, qu’ils en fussent ou non conscients, que des socialistes utopiques. Certains parmi les plus éclairés d’entre eux appréciaient Henry David Thoreau et partageaient sa vigoureuse conception de la désobéissance civile, mais les références n’allaient pas beaucoup plus loin. Tous, à divers degrés, auraient pu se réclamer de Jean-Jacques Rousseau. Ils étaient contaminés par le virus de la « volonté générale », à leur corps défendant. 

Joli styliste mais piètre penseur, Rousseau est, au-delà de Marx, le maître ultime de ceux qui désirent éperdument la liberté mais vont s’employer, dans le même temps, à choisir la pire des solutions pour parvenir à réaliser cet idéal. Rousseau rêve de liberté, alors que, d’après ses écrits, elle demeure une chimère, une illusion, une impossibilité au firmament de ses divagations intellectuelles. Rousseau, ou la schizophrénie incarnée. Rousseau, en son intime, déteste l’individu. Pour lui, on ne devient homme que lorsqu’on accède au rang de citoyen. Le collectif décide. Toujours. On doit forcer quelqu’un à être libre. Quelle folie ! Il faut contraindre les hommes qui ne se plient pas à la règle édictée par la collectivité. Et alors seulement ils seront libres. Malgré eux. Le législateur détient ainsi un pouvoir sans limite. 

Pour Jean-Jacques, le mal vient de la propriété : tout est là, le reste suivra, la débandade en particulier. Les Tannehill ont des formules frappantes pour démolir cette conception erronée si répandue : « Les droits de propriété sont les droits de l’homme ». C’est dit, et tout s’illumine aussitôt. Rousseau évoque-t-il un contrat social ? Attrayante appellation, magie des mots, à ceci près qu’il y a fraude sur la marchandise puisqu’il ne s’agit que d’un contrat aliénant tous les droits d’un homme à la société, autrement dit d’une dépossession factuelle de ses droits. Un contrat, de plus, non signé par les parties en présence ! 

De nos jours, les Gilets Jaunes, qui se réclament de la pensée de Rousseau par Étienne Chouard interposé, en sont au même stade critique que les pseudo réfractaires des années cinquante et soixante. Ils sont désarmés intellectuellement face à l’État. Ils le critiquent avec virulence, ils le dénoncent avec rage.... et puis ils l’acceptent. Et soudain, ils passent à la vitesse supérieure et changent brutalement de cap : ils estiment que l’État (le même État qui les matraque et les éborgne) n’en fait pas assez, et les voilà qui lui demandent de contrôler davantage la production, la société, leur vie ! État stratège, État régulateur ! La rengaine éternelle... 

À bas l’État = Vive l’État. Moins = plus. Curieuse logique ! Orwell n’est pas loin et cligne de l’œil. À la façon des libéraux dits classiques, les GJ font de l’État un « mal nécessaire », ce psittacisme, cette imposture intellectuelle, alors qu’ils étaient censés se libérer de son emprise. 

Le fond de l’histoire : le principal ennemi, celui qui crée la dysharmonie sociale en empêchant l’autorégulation et en violant avec constance le droit des gens, celui qui mène des guerres, celui qui élabore des lois liberticides, celui qui détient le monopole de la violence légale sur tout un territoire, s’octroyant ainsi, en pratique, tous les droits, c’est l’État. Il faut en revenir à la souveraineté absolue de l’individu. « Prôner l’État, c’est prôner l’esclavage », écrivent avec fermeté les Tannehill, qui n’éprouvent nulle crainte de démasquer pareillement les prétentions illusoires de la démocratie, comme Hans-Hermann Hoppe s’y attellera des années plus tard. 

Les néo-révoltés n’ont pas compris les rudiments du droit naturel qui placent l’individu, sa liberté et sa propriété au premier plan, au cœur de tout. Ils croient sans doute, avec sincérité, lutter pour la liberté individuelle, mais ils demeurent avec obstination des collectivistes, comme Étienne Chouard qui se déclare anarchiste tout en estimant intéressante l’idée que toute la population soit composée de fonctionnaires. Y a-t-il un logicien dans l’avion ? On ne peut pas être collectiviste et défendre les droits de la liberté individuelle. C’est inconciliable, comme le présent ouvrage le démontre, avec une rare pertinence, à chaque page. 

Ni la Beat Generation, ni les hippies, ni les soixante-huitards, ni, de nos jours, les GJ n’ont compris grand-chose à la question du droit naturel, qui éclaire pourtant la piste à suivre dans la noirceur du monde. C’est de cette ignorance abyssale que vient tout le mal. Car c’est d’ici, de cette borne, celle du droit naturel, que tout démarre. 

Les uns ont fini dispersés au bout de quelques années de déambulations, ou avinés au fond du caniveau, faute d’avoir su comprendre les règles de base que la réalité sociale et la nature de l’homme imposaient à l’esprit de celui qui veut avancer et non tourner comme un bourricot autour de son puits ; les autres tentent de faire une révolution française 2.0 avec des ronds-points en guise de Bastille et des principes ayant mené à la terreur robespierriste, au génocide vendéen, puis à l’Holodomor de Staline. Compulsion de répétition. Naïveté, cynisme, et frappante méconnaissance des principes qui doivent guider une action et organiser une société afin qu’elle puisse devenir enfin libre et juste. 

La Liberté par le marché remet les choses au clair. L’argumentation est limpide, bien construite, aérée, progressive, détaillée, rationnelle. Tout l’édifice du livre repose sur une idée simple, un principe d’éthique universelle minimale, semper virens : le principe de non-agression. Ce principe, compréhensible de tous, admis par toutes les traditions et les civilisations les plus élevées, est jour après jour violé par le monopole coercitif de l’État, qui ment, vole, impose ses conceptions du berceau au linceul, sans jamais tenir compte du consentement de l’individu et en lui interdisant tout droit de sécession. 

Au moment où j’écris, la sinistre affaire de la Covid-19 prouve abondamment l’immanité étatique. La réédition de cet ouvrage tombe à pic pour déciller tous ceux qui refusent la servitude volontaire, les esprits libres qui ont décidé de ne plus vivre en somnambules et de s’évader d’un système étouffant devenu invivable. Il est à espérer qu’une poignée d’irréductibles en fasse son viatique pour en propager les idées. 

Sait-on encore raisonner au XXIe siècle ? Si la réponse est négative, il va promptement falloir s’y remettre ! Cet ouvrage, destiné à devenir un classique sous nos latitudes, va nous y aider. 

Paul-Éric Blanrue, 

Saint-Honorat, 15 août 2020.

samedi 18 juillet 2020

Bas les masques ! Réflexions estivales de Paul-Éric Blanrue.

Ah, ces benêts qui juraient leurs grands dieux qu'une fois l'épidémie finie tout redeviendrait comme avant, "à la normale" ! Les voici dans les choux, dépassés, démentis par les faits. Ils sont d'autant moins excusables qu'il n'y a pas de secret : une fois qu'un État a mis la population au pas, il n'a nulle intention de lâcher la bride. Grâce à la Sainte Trouille l'esclavage est de plus en plus volontaire : ça aide. On incendie sur les réseaux ceux qui veulent sortir du rang. On les dénonce à la vindicte populaire comme au bon vieux temps du confinement. Le pli est pris. Pourquoi l'État se gênerait-il ? Qui va s'opposer à ses directives sanctifiées par l'Église de la Trouille et une partie du populo abusé ? Il ne faut point admettre que l'épidémie est derrière nous : songez à la deuxième vague, malheureux ! Angoissez-vous pour la troisième, méditez sur la quatrième, tremblez pour la quinzième !
Masques obligatoires en lieux clos ? Oh, pas pour vous, bonnes gens, non, du tout, mais pour "les autres", bien sûr ! Les autres, les autres ! Point d'égoïsme : de l'altruisme pur sucre. 
Ah oui ?
Axel Kahn et autres professionnels de l'éthique d'État sont de dangereux farceurs. Protégez les autres, mes frères ! Tant que l'un de vos comportements sera jugé à risque par Kahn et les moralistes institués, abstenez-vous ! Telle est la thèse. Ils savent mieux que vous ce qui est bon pour vous. L'Éthique, c'est leur truc. Leur dada. Ils maîtrisent la chose (on ne sait pas comment mais c'est ainsi, ils ont la légitimité infuse), pas comme vous, bétail humain que vous êtes. Comme tout comportement, marcher, rouler, jouer, marcher, baiser et même parler, est potentiellement nuisible à autrui, ne faites plus rien ! Mettez tous des masques sous peine d'amendes. Et taisez-vous.
Si vous voulez rire, demandez tout de même un peu à vos décideurs en vertu de quelle étude randomisée, l'État a pris cette décision. La norme obligée pour HCQ ne l'est soudainement plus pour les masques. Les masques sont tellement nécessaires à la santé publique que l'État a attendu la fin de l'épidémie pour les rendre obligatoires. Mystère la foi étatique.
Le chantage affectif au nom de l'altruisme est vieux comme le clergé. Pour être qualifié de moral un acte ne peut être que volontaire. L'éthique coercitive d'État n'est d'aucune valeur en la circonstance. Exiger le sacrifice de votre liberté est l'ordre d'un maître pour son esclave. Rien de vertueux là-dedans, c'est un déploiement de force pure qui s'abat sur l'homme. Le communisme a fait 100 millions de morts au nom de la défense du prolétariat, les malheureux, les damnés, le sel de la terre. L'écologisme veut écraser vos vies au nom de la défense des vers de terre, des pistes cyclables, des éoliennes et d'un réchauffement dont il est interdit de douter. C'est le même impératif clérical, interdisant d'entretenir une pensée propre et d'exercer nos droits naturels fondamentaux, qui n'ont rien de théorèmes bassement égoïstes puisqu'ils sont au fondement de toute civilisation.
Que celui qui veut porter un masque en porte un. C'est son choix. Il est impératif qu'ils soient disponibles. L'État, tout de suite, sans constituer de stock, aurait dû ouvrir le marché pour que la population puisse s'en procurer (les pharmaciens ont leurs réseaux). Il importe toutefois de se rappeler que ne pas porter de masque ne nuit en rien à la liberté de ceux qui veulent en porter un s'ils le désirent.
On aura remarqué au cours de cette épidémie, et aujourd'hui encore, qu'aucun parti politique n'a réclamé plus de liberté pour le peuple. Tous ont demandé davantage de coercition. La liberté est le danger majeur pour ces brigands qui vivent de l'aliénation générale pour pérenniser leurs méfaits.
Au lieu de faire tremper les gens dans un bain de terreur et les contraindre de sortir avec des masques comme si la peste noire régnait sur le monde au risque de décimer la moitié de la population, offrez-leur donc la liberté thérapeutique afin qu'ils se soignent avec les traitements qu'ils jugent efficaces !
Quand l'État supprime votre liberté et vous confine, c'est vous qui êtes prisonnier. Pas lui. Quand l'État vous interdit de vous soigner avec un traitement efficace c'est vous qui mourrez. Pas lui. Quand l'État vous contraint de vous conduire en esclave, c'est lui le maître. Et si vous ne laissiez pas l'État contrôler vos vies ? On peut y songer, non ?

Paul-Éric Blanrue 

jeudi 25 juin 2020

"Les falsificateurs au service de la répression : l'Église de la Trouille, son bras séculier et les ganaches". Préface de Blanrue au nouveau livre de Virginie Anselot, "Les Réprimés".





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PRÉFACE




LES FALSIFICATEURS AU SERVICE DE LA RÉPRESSION : 
L'ÉGLISE DE LA TROUILLE, SON BRAS SÉCULIER ET LES GANACHES




"Il n'inspire que pitié celui à qui le courage a fait défaut quand il a fallu accepter le défi de la liberté et quitter le confort de la sécurité pour voir la vie telle qu'elle est. La vie a contourné cet homme. Qu'a-t-il fait si ce n'est rester assis à attendre un lendemain qui n'est jamais venu ?"
Hunter S. Thompson

"N’aidez pas vos racketteurs à clamer qu’ils agissent en bienfaiteurs et en amis. N’aidez pas vos geôliers à prétendre que la prison est votre condition naturelle d’existence. Ne leur permettez pas de falsifier la réalité. Contre leur peur secrète, la peur de savoir qu’ils sont inaptes à l’existence, cette falsification est leur unique barrage. Abattez-le et laissez-les sombrer ; votre caution est leur seul réconfort."
John Galt

"Lorsque nous donnons au gouvernement le pouvoir de prendre des décisions médicales pour nous, nous acceptons que l'État soit propriétaire de notre corps."
Ron Paul






L'affaire de la Covid-19 est l'une des opérations de manipulation de l'opinion publique les plus spectaculaires de l'Histoire du XXIe siècle. Elle se classe dans le trio de tête des mensonges d'État, en compagnie de la fake news relatant l'attaque terroriste à l'anthrax sur le territoire américain par les suppôts de Ben Laden et le matraquage néocon rabobiné autour du thème des armes de destruction massives de Saddam Hussein, un attrape-minons en réalité élaboré dans les bureaux de Langley. Il faut le dire et le clamer à cor et à cri : la Covid a été l'occasion inespérée pour certains gouvernants de nous manipuler dans le but de calmer les tensions sociales, économiques, politiques, culturelles, ethniques, et faire prendre de nouvelles habitudes aux populations désireuses de libre pensée, de libre expression, de libre entreprise, de libre mouvement, afin de les plier, de les tordre à leurs convenance et avantage exclusif. Un vaste complot ?  Non : simplement la marche logique d'un État, malfaisant et lucifuge, qui ne veut point mourir et se trouve porté, par auto-dynamisme, à sans cesse accroître ses prérogatives, dans une fuite en avant désespérée. Au XIXe siècle, Frédéric Bastiat se montrait nonpareil dans sa description du fonctionnement étatique : "Le pouvoir, vaste corps organisé et vivant, tend naturellement à s’agrandir. Il se trouve à l’étroit dans sa mission de surveillance. Or il n’y a pas pour lui d’agrandissement possible en dehors d’empiétements successifs sur le domaine des facultés individuelles." Aujourd'hui, Hans-Hermann Hoppe ne professe pas autre chose : "Une administration limitée a toujours la tendance inhérente à devenir une administration illimitée (totalitaire)."
Quelle est la situation quand l'épidémie frappe nos sociétés au début de l'an de grâce 2020 ? Les peuples sont courroucés et le font savoir apertement. On fume de rage. La révolte gronde. La crise bancaire et financière de 2008 a laissé de profondes séquelles qui ont brisé des vies. L'économie est en berne. Les libertés individuelles, les droits de propriété, partout, se réduisent à peau de chagrin. Le méphitique jacobinisme s'est étendu à tous les secteurs de la vie. La centralisation monétaire se poursuit sans relâche. Les banques centrales créent avec abondance de l'argent fantoche et du crédit illusoire. Les dettes des États ont atteint des hauteurs exorbitantes. Les règlementations freinent l'initiative, interdisent le retour de la croissance et de la prospérité. Tout le monde, de l'expert au bougnat du Café du Commerce, sent qu'un effondrement est en cours. Le capitalisme de connivence - l'agrégat de corruption entre les États et le big business - est au comble de sa puissance. Pis, au lieu d'adopter des politiques décentralisatrices permettant le redressement de cet édifice branlant, les États poursuivent sans ciller leur délire immigrationniste, conséquence tragique des guerres occidentales au Proche-Orient et ailleurs. Cette folie, sur fond de mentalité globaliste sectaire, tend à désagréger des sociétés déjà vacillantes et, selon la vieille formule, permet de gouverner par le chaos. Au regard de ces tensions multiples et conjointes, tous les ingrédients d'une guerre civile sont réunis. Le muselage de l'opposition radicale devient la règle. Pour la technostructure, ses supports, ses affidés, ses clients, tout ce margouillis de brigands, il s'agit de rester en poste. Par tous les moyens, légaux et illégaux.
La coercition exercée par le monopole de la violence légale fonctionnait bon an mal an. Dans ce cadre, dès l'apparition du coronavirus venu de Chine, les méthodes brutales du pays de Mao pour écraser toute voix discordante et faire marcher le peuple au pas, ont été inspirantes pour les hommes de l'État les moins enclins à adopter une vision du monde fondée sur le droit naturel. Ce qu'il est convenu d'appeler la "dictature sanitaire" a permis de restreindre l'individu à un statut d'être passif et obéissant, abruti par la propagande des fripouilles et des ganaches, afin que se propage la servitude volontaire sur laquelle Étienne de La Boétie a tout dit dès le XVIe siècle : "C'est chose vraiment surprenante de voir des millions de millions d'hommes, misérablement asservis, et soumis, tête baissée, à un joug déplorable, non qu'ils soient contraints par une force majeure, mais parce qu'ils sont fascinés et, pour ainsi dire, ensorcelés." Opération Hypnose Collective ! Créer la psychose ! Surréaction épileptique à tous les étages ! "Effrayez suffisamment les gens et ils deviennent comme du mastic entre vos mains. Vous pouvez alors prendre leur argent, leurs biens, leur dignité et, dans des cas extrêmes, même leur vie", écrivait récemment Chris Rossini sur le site Liberty Report.
Avec l'apparition de la Covid, qui oserait encore réclamer l'application de ses droits fondamentaux alors que la population est en danger de mort ? La santé prime tout le reste. Plus rien n'existe sauf l'idée de n'être pas contaminé et de ne pas contaminer ses proches. Ça tourne à l'obsession. L'hystérie prend fort naturellement le dessus sur l'esprit critique. Dès la mi-mars, certains d'entre nous avaient sonné l'alarme : attention intox ! En vain. Edward Snowden dénonça lui aussi, promptement, la mise en place à l'échelle mondiale de dispositifs totalitaires, au prétexte de lutter contre l'épidémie du coronavirus. Ces mises en garde d'une minorité de réfractaires obstinés n'ont pas empêché les États oppressifs de poursuivre ribon-ribaine leur opération de mystification générale.
Dans la première moitié du XXe siècle, H. L. Mencken avait dressé le constat suivant : "L'objectif global de la politique, en pratique, est de maintenir la population dans un état continuel d'alarme, pour la rendre demandeuse de sécurité, en la menaçant d'une interminable série de diableries, toutes imaginaires." Sur son blog, notre contemporain Ron Paul fut l'un des premiers à résister au mensonge global en l'expliquant par le réflexe, en cas de crise, du recours au paternalisme étatique et à sa savante exploitation par les tyranneaux en place : "Les États aiment les crises parce que la peur rend les gens plus disposés à renoncer à leurs libertés en contrepartie d’une promesse de sécurité affirmée par le gouvernement." Il qualifiait la Covid et son traitement politique maximaliste d'imposture. Rien de plus efficace que la peur pour faire rentrer les récalcitrants dans le rang. Procédé radical. Jugés traîtres à la nation, qualifiés de collabos du virus, les partisans de la désobéissance civile sont aisément réduits au silence ou ridiculisés, sous les quolibets de la foule haineuse et tremblante. Pas touche à l'État régulateur et stratège, si fameux ! L'apparition d'une nouvelle religion, celle de la Sainte Trouille, fut l'occasion en or pour mettre en application de nouvelles politiques liberticides, à commencer par celle qu'en nul temps l'on n'avait vue se produire : la mise en confinement de la moitié de la population mondiale. Un verrouillage de force, à l'aveugle, sans discernement et sans qu'aucune étude scientifique digne de ce nom ne vienne le justifier !
L'Église de la Trouille fut bien plus efficiente pour décérébrer la population que celle de Rome qui promettait l'enfer ou le paradis à ses fidèles. Celle-ci promettait la santé ! Ici et maintenant. Le retour à la pleine santé sous conditions draconiennes et policières - ou bien le décès par asphyxie au fond d'un service de réa', la mort en isolement, seul, loin du monde, sans famille. Faites vos jeux ! L'Église de la Trouille eut ses grands-prêtres (les Kouchner's boys, le croque-mort Salomon, Hirsch, Olivier Véran, Karine Lacombe) ses dogmes (l'État s'occupe de votre santé), ses cérémonies quotidiennes (prières aux morts télévisées), ses superstitions de grands-mères (mes chats vont me contaminer), ses mystères (les études randomisées sont obligatoires sauf pour légitimer le confinement), ses pieuses fraudes (les masques sont inutiles), sa morale (sortir c'est tuer), son Inquisition (la chloroquine c'est mortel), sa police de la pensée (Patrick Cohen et sa troupe), sa chasse aux sorcières (les flâneurs sont des pécheurs), son fanatisme (la liberté de prescrire c'est le mal), ses hérétiques (Didier Raoult, le Dr. Christian Perronne), son Apocalypse annoncée et ses prophètes de la Fin des Temps (Michel Cymes, Marcel Ichou, Gilbert Deray, Laurent Alexandre), son absence complète de sens critique, le tout entrelardé de modèles mathématiques (Neil Ferguson et l'Imperial College) pour faire taire les mal-pensants à coups de chiffres et de courbes.
Le prince des stoïciens, l'empereur philosophe Marc Aurèle, l'un de mes meilleurs amis posthumes, écrivait au IIe siècle de notre ère : "Développe en toi l'indépendance à tout moment." Une pensée si sacrée fut, au printemps 2020, plus rare et précieuse que jamais, car combattue non seulement par les hommes de l'État prépotent mais aussi par les chiens de garde d'un système vérolé et dont toutes les issues étaient cadenassées. Trolls, haters, rageux de tout poil allaient s'en donner à coeur joie dans les médias et sur les réseaux sociaux, et débagouler un torrent d'injures contre quiconque laissait entrevoir une pensée dépassant les limites autorisées par la Bible de la Trouille. Qu'y a-t-il de pire qu'un homme qui pense par lui-même pour les politiciens et leurs associés dont le projet est de saisir le cours de notre destinée et de régir notre vie jusque dans ses plus infimes détails, comme si nous étions placés sous leur tutelle de la naissance à la mort ?
Il ne faut pas chercher plus loin l'origine de la mise à mort programmée du coruscant Pr. Raoult. Dès le mois de février 2020, il entra dans l'Histoire pour avoir affiché avec pertinacité sa singularité contre l'académisme des lâches et le conformisme des pleutres. Début mars, le scientifique et médecin marseillais eut le culot sidéral de poser un diagnostic qui allait se révéler juste : "Il est important de savoir que la panique est toujours plus dangereuse que les virus. Or ce nouveau coronavirus ne mérite vraiment pas qu'on panique. Je persiste à dire que, comme les autres virus saisonniers, il a de fortes chances de disparaître avec le printemps." Les médiocres zélotes de l'Église de la Trouille allaient se déchaîner contre celui qui demeurait sceptique face aux trompettes d'Apocalypse. Didier Raoult avait un autre défaut accablant : la ferme volonté de soigner envers et contre tout, en se fiant, comme le serment d'Hippocrate le lui enjoint, à la connaissance scientifique de son temps et à sa conscience, en libre accord avec le patient. Il osait déclarer : "On n'a pas à obéir aux injonctions de l'État pour traiter les malades." Crime suprême de lèse-État-papa !
Le 19 mars, Raoult eut le culot phénoménal de critiquer le confinement et déclara que "l’Italie, la France et l’Espagne ne sont pas des modèles. Le confinement en Italie, ça n’empêche pas qu’il continue à y avoir une évolution exponentielle. Il continue à y avoir une évolution exponentielle en France et en Espagne également. Ces trois pays ont décidé de mettre au premier plan le confinement ". Pour lui, il fallait "peut-être accepter de changer d’opinion et repartir sur ce qu’a fait la Corée, c’est-à-dire multiplier les tests, traiter les gens et n’isoler que les gens positifs". Il en remit une jolie couche dans le Figaro Magazine début avril : "On n’avait pas, depuis très longtemps, eu recours au confinement, une méthode qui nous ramène au Moyen Âge et interrompt la vie économique. Est-ce que ça marche ? La vérité est que cela n’a jamais bien marché. Nous sommes bien placés, ici à Marseille, pour le savoir. Les confinements s’y pratiquent depuis le bas Moyen Âge. En 1884, on a confiné pour arrêter le choléra. Et cela n’a pas marché du tout... Je n’aurais pas fait ce choix." Il s'en prit bille en tête à la politique de l'État en déclarant dans une vidéo publiée sur le compte de l'IHU Méditerranée : "La stratégie de confinement aveugle sans éviction des gens porteurs, comme dans les Ehpad, la vraie cible, est un énorme risque en termes de nombre de morts. Il faut isoler les gens contagieux et les traiter."
Pendant ce temps-là, la Corée du Sud avait trouvé la solution pour affronter la pandémie : proactivité, hygiène, détection systématique des malades, information et soins individualisés. Sans confinement systématique ni coercition. On le sait aujourd'hui, les champions de la lutte contre le coronavirus furent Hong-Kong, Singapour, le Japon, la Corée du Sud. Tout ce ramassis d'immondes contrées capitalistes, nuit et jour jetées à la vindicte populaire par les économistes atterrants, avaient pour une large part privatisé leur système sanitaire et n'avaient point pratiqué le confinement aveugle.‪ ‬Matt Ridley notait : "Les pays qui se sont fortement appuyés sur le secteur privé ont fait mieux que ceux qui ont tout misé sur l'État et l'hôpital public". Ron Paul enfonça le clou : "Les États américains et les pays qui ont le plus confiné ont également enregistré les taux de mortalité les plus élevés."
Murray Rothbard proposait l'expérience suivante : "Nous pouvons tester l’hypothèse selon laquelle l’État est largement intéressé à se protéger plutôt que ses sujets, en se demandant : quelle catégorie de crimes l’État poursuit-il et punit-il le plus intensément ? Ceux contre les citoyens privés ou ceux contre lui-même ?" Durant la crise Covid, nous avons vu de quoi il retournait et qui l'État cherchait à protéger avant tout : lui-même, la poursuite de ses intérêts propres, sa pérennité historique, sans faire montre de la moindre lénité envers le populo souffrant. L'État-nounou, qui vit de l'homme "comme un pou vit de la bête sur laquelle il a posé ses suçoirs" (Octave Mirbeau), se révéla incapable d'endiguer l'épidémie, mais il fut un organisateur hors-pair de notre réduction à l'état de mollusques.
L'hypothèse catastrophiste établie selon une modélisation confidentielle non publiée dans une revue scientifique et réalisée par le vrai-faux épidémiologiste Neil Ferguson, de l’Imperial College de Londres - un homme qui, comme par hasard, avait vu dans sa boule de cristal que le Brexit serait une ruine sanitaire sanglante pour le Royaume-Uni et avait appelé en conséquence à voter pour le maintien dans l'Union -, fut le Premier Commandement des nouvelles Tables de la Loi de l'Église de la Trouille : sans confinement de masse, le coronavirus ferait entre 300 000 et 500 000 morts en France. Point final. C'était écrit. Il n'y avait plus qu'à la boucler et se planquer sous le lit en attendant que passe la déferlante. Après avoir décidé de fermer tous les établissements scolaires, puis les restaurants, bars, discothèques et cinémas, le chef de l’État déclara le pays en guerre et décida de confiner tous les Français chez eux, comme de vulgaires prisonniers, à l'instar de la Chine, de l’Italie et de l’Espagne. On apprit au même moment que cela déboucherait sur une catastrophe économique historique, mais qu'importe ! Le ministre de la Santé Olivier Véran justifia le confinement général obligatoire en se fondant lui aussi sur les expertises de mathématiciens fous se prenant pour Nostradamus, et dont les pronostics allaient bientôt se révéler une vaste escroquerie intellectuelle, aussi monumentale que la fraude du Lancet concernant le danger de l'hydroxychloroquine et que le statisticien Marc Rameau nomma dès sa sortie "une poubelle méthodologique". Le hâbleur Véran et le gouvernement allaient devenir les champions toutes catégories du cynisme pouacre et de l'effrontée menterie. Ils ne furent point les seuls : l'Union européenne, fidèle à elle-même, infrangible dans l'impéritie, sombra dans un autoritarisme démentiel : "Le confinement des personnes âgées devrait durer jusqu'à la fin de l'année", annonçait-on depuis Bruxelles, comme si une telle éventualité était seulement envisageable sur le plan sanitaire.
Tandis qu'ailleurs on avait trouvé la solution‬, en France, dans l'attente de millions de masques et de tests, on se cachait derrière des murailles percées et on réfléchissait vaguement à la fabrication de crécelles - le ‪temps que tout le monde ait été esclavagisé comme il faut et que l'économie soit entrée en récession.‬ Bien que le ladre Laurent Joffrin, compagnon de route de toutes les lâchetés, ait lancé sur BFMTV le 17 mars que nous étions désormais "en dictature consentie" (sic), des voix discordantes s'élevèrent peu à peu pour contester le confinement. Dans une tribune donnée au Monde, l'épistémologiste britannique Roland Salmon remit en cause le modèle de Imperial College, rappelant ses grossières erreurs passées. Un pneumologue canadien prit la parole : "De quel droit peut-on infantiliser toute une population sous prétexte qu’il y a quelqu’un, quelques-uns ou plusieurs qui ne sont pas capables de suivre les consignes ? Un moment donné, il va falloir qu’on prenne en considération aussi les libertés individuelles. À moins qu’on devienne un régime totalitaire". Jean-François Toussaint, professeur de physiologie, médecin à Hôtel-Dieu et directeur de l’IRMES, scruta avec son équipe de statisticiens les données du monde entier. Conclusion : le confinement généralisé était inefficace et conduisait à des "dégâts collatéraux immenses". Pour lui, nous n'étions pas "en guerre", comme l'avait soutenu le président Macron, ni en position de suicide collectif, nous avions juste succombé à la panique. Les modélisations s'étaient trompées, et de nombreux États, tel le nôtre, les avaient suivies idiotement comme autant d'oracles infaillibles.
L’utilisation de modèles aux prédictions apocalyptiques inquiéta au sein même des fameuses sociétés savantes. Martin Goodson, qui tient la chaire de Data Science au sein de la Royal Statistical Society, publia un article intitulé “All models are wrong, but some are completely wrong”. Il y reprenait l’exemple d’un article catastrophiste du Financial Times qui proposait une modélisation aboutissant à un résultat proprement incroyable : la moitié de la population britannique pourrait être infectée par la Covid. Seulement il suffisait de changer les valeurs d’un seul paramètre pour obtenir des résultats totalement différents. Le diable se cache dans les détails. Le Financial Times avait choisi comme hypothèse un taux anormalement haut pour justifier son article à sensation. Tout était à l'avenant. La peur fait taire le peuple, mais la peur fait aussi vendre les canards. Quant à Knutt Wittkowski, qui fut pendant vingt ans le patron du Biostatistics, Epidemiology, and Research Design du Rockefeller University’s Center for Clinical and Translational Science (il est l'un des meilleurs épidémiologistes du monde), il dénonça le "confinement médiéval" que nous subissions, la distanciation sociale à ses yeux inutiles et la réaction excessive des gouvernements.
En avril, l'urgentiste Patrick Pelloux prit des responsabilités et fit preuve de bon sens : "Il faut assouplir le confinement. Comment ? En misant sur l'intelligence. En disant aux Français de mettre des masques. Agir comme quand il y a une méningite. Repérer les cas, les isoler. Et dépister tout le monde. Il faut se mettre autour d'une table et lever le confinement en menant une surveillance sanitaire de la population." ‪C'est exactement ce qu'il eût fallu faire depuis le début.‬ La position d'un être doué de raison, non infecté par le virus du dogme officiel de l'Église de la Trouille, aurait dû consister à faire ce que certains d'entre nous n'ont cessé de marteler depuis mars 2020 : 1° rejeter avec vigueur le confinement contraint du pays (pas d'une ville, d'un pays tout entier, qu'on y songe !), confinement décidé et mené à l'aveuglette par ses dirigeants cyniques, confinement d'autant plus inique et incohérent qu'il fut établi avec brutalité, sans distinction relativement à l'état de santé des individus, sans respect non plus pour leurs droits élémentaires ; 2° exiger urbi et orbi le dépistage massif et l'accès individualisé aux masques comme dans les pays asiatiques qui avaient jugulé la pandémie, afin que les gens non contaminés cessent de vivre comme des cafards, puissent sortir et voir le soleil, respirer au grand air avec leur famille et leurs amis et retourner gagner leur croûte, tandis que les malheureux contaminés, eux, pourraient immédiatement être traités chez eux ou à l'hôpital, sans attendre un mirifique vaccin dans deux, trois ou dix ans.
Durant des mois nous vécûmes dans un remake de la série Le Prisonnier :
 

– Où suis-je?
– Au Village.
– Qui êtes-vous ?
– Je suis le nouveau Numéro 2.
– Qui est le Numéro 1 ?
– Vous êtes le Numéro 6.
- Je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre !

Dépassée, la série Black Mirror ! Enfoncé, Netflix !

Mais l'homme reste l'homme, quoi qu'en pensent politiciens et constructivistes, et cette situation était humainement intenable. Les mensonges du gouvernement, la débilité profonde de sa porte-parole, l'impréparation aveuglante de tous ces gens si péremptoires qui n'en savaient pourtant pas plus que la moyenne, la navigation à vue de cette équipe d'incapables qui se perdait en vespéries, tout ceci fit que les hommes de l'État perdirent progressivement la confiance de nombreux Français. L'Église de la Trouille avait des failles. Certains allaient s'y engouffrer. Dès le début du confinement, il y eut des ratés. Car l'Église de la Trouille faisait naître la peur mais elle faisait aussi éclore des voltairiens. Une partie des Français ne se soumettaient pas comme prévu à la terreur médiatico-politique et aux trémulations des médecins des plateaux télé. L'exécutif se déclara choqué par l'attitude des Parisiens qui descendaient dans les rues plus qu'il n'y étaient autorisés ou allaient se prélasser sur les quais au lieu de respecter scrupuleusement les termes de la dérisoire auto-autorisation de sortie qui ne leur permettait que de se promener "autour du domicile". Mais voilà : une réglementation injuste est inacceptable, et on finit par s'en rendre compte un jour ou l'autre. "Une loi injuste n'est pas une loi", disait saint Augustin. Une politique injuste n'a qu'un temps, celui qu'il faut aux gens qui la subissent pour ouvrir les yeux et se rebeller à leur manière. Elon Musk lui-même sortit de ses gonds : "Le confinement emprisonne de force les gens chez eux, c'est violer les libertés des individus de manière horrible et injuste." Nous n'eûmes pas affaire en France à un vent de révolte contre le confinement, à l'inverse de ce qui se produisit aux États-Unis, en l'Allemagne ou en Grande-Bretagne, mais nous connûmes une petite guérilla gentille, sur fond de dilettantisme et d'anarchisme bien gaulois. C'est ainsi qu'au bout de deux jours, nos plages statiques devinrent des plages dynamiques. Sous la Covid, la plage !
On s'aperçut vite de l'impact négatif du confinement sur l'économie. En France : onze millions de salariés en chômage partiel, un véritable désastre économique et humain, avec des prévisions alarmantes pour le PIB et la reprise de l'activité. Le pays accusait la plus forte récession en Europe. Avec retard, on commença aussi à s'interroger sur les effets collatéraux du confinement du point de vue sanitaire. Le Dr Richard Sullivan, cancérologue au King’s College de Londres et directeur de l'Institute of Cancer Policy déclara ainsi au mois de mai : "Le nombre de décès dus à l'interruption des services de cancérologie est susceptible de l'emporter sur le nombre de décès dus au coronavirus lui-même. L'arrêt et le retard des soins contre le cancer entraîneront des souffrances évitables considérables. Les services de dépistage du cancer ont cessé, ce qui signifie que nous manquerons notre chance de soigner de nombreux cancers lorsqu'ils sont traitables et guérissables, comme le col de l'utérus, l'intestin et le sein. Lorsque nous relancerons la prestation de services normale après la levée du confinement, l'arriéré de cas constituera un énorme défi pour le système de santé." Même dans The Lancet, le Dr Giesecke affirmait : "Il est devenu clair qu'un confinement sévère ne protège pas les personnes âgées et fragiles vivant dans des maisons de soins. Il ne diminue pas non plus la mortalité due à la Covid-19." Le chef de la santé de l'UNICEF se déclarait pour sa part formellement opposé au confinement général en Afrique, estimant que cette mesure tuerait bien plus que la Covid et pourrait entraîner une hausse de 45% de la mortalité infantile. Les vrais experts en santé publique s'exprimèrent et se trouvèrent d'accord : les avantages de l'utilisation des espaces extérieurs l'emportaient sur les risques. Les gens devaient sortir. Le plus souvent possible. Grand air, soleil, promenade !
Chez nous, l'État, par la voix du préfet Lallement, fit scandale: "Ceux qui sont aujourd’hui hospitalisés, ceux qu’on trouve dans les réanimations, désormais aujourd’hui, ce sont ceux qui au début du confinement ne l’ont pas respecté." Le tabarin s'excusa, mais le mal était fait. On avait bien entendu. Avec le temps, les infractions se multiplièrent - et la répression s'accentua. Un chef d’entreprise breton décida de vendre des masques : que n'avait-il fait là ? Daechiste ! La gendarmerie les saisit illico. Encore une affaire rondement menée, chef ! La priorité de l'État en matière de dépenses consistait alors à payer un brave type en hélicoptère pour traquer les promeneurs solitaires en forêt, sans le moindre quidam à contaminer dans un rayon de trois kilomètres. Un homme s'enfuit lors d'un contrôle d'attestation de sortie ? La police l'interpela grâce à un drone. Pas de quartier. Ici un‪e infirmière revenant de son travail sans attestation écopa d'une amende, là une grand-mère guettant sous les fenêtres de son vieux mari cloisonné en Ehpad était rapatriée de force par la maréchaussée. La brigade nautique d'Antibes surprit un homme qui faisait une partie de chasse sous-marine. Horreur ! Alerte ! Sanctions immédiates. Ouf ! Les pandores avaient le sens des priorités. La France était sauve. Le bras séculier de l'Église de la Trouille en profita pour employer les fonctionnaires à courir après les flâneurs pour leur coller une prune salée plutôt que de les envoyer dépister les personnes contaminées par le coronavirus. Au nom du Bien Commun, cela va sans dire, la répression fut portée à son comble. Fin avril, on apprenait qu'un million d'amendes avaient été dressées. Kékéstaner avait bien travaillé pour la Patrie.
C'est sur ce scandale dont nul ne parle (et qu'on risque d'oublier tant les scandales se bousculent dans cette histoire sordide) que ce livre a l'intelligence de mettre l'accent. Virginie Anselot s'inscrit dans la tradition du célèbre "Ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas" de Bastiat. Son livre est une magnifique gifle flanquée à l'État, à ses exorbitantes prétentions, à l'illégitimité de ses lois et décrets lorsqu'ils bafouent le droit naturel des individus. Cet ouvrage incite ses lecteurs à méditer sur ce que le fondateur de l'école autrichienne d'économie, Ludwig von Mises, avait compris depuis des lustres : "À la base de toutes les doctrines totalitaires se trouve la croyance que les gouvernants sont plus sages et d'un esprit plus élevé que leurs sujets, qu'ils savent donc mieux qu'eux ce qui leur est profitable.
Mais le confinement a sauvé des vies !, s'exclament certains. Eh bien non. C'est faux. L'escroquerie des Paco Rabanne de l'Imperial College qui, ne doutant décidément de rien, ont vanté au mois de juin 2020 dans Nature les vertus du confinement est la suivante : ces bouffons citent les prévisions du scénario catastrophe de leur propre modèle (construit par eux, inventé, imaginaire, erroné) et les voilà ensuite qui prétendent qu'elles sont validées parce que le nombre réel de morts se trouve en-dessous, après confinement. Il s'agit du même principe que celui de l'expert-faussaire annonçant une crise économique. Si elle a lieu, il sera qualifié de divin prophète ; si elle n'a pas lieu, il prétendra que c'est grâce aux mesures prises par les hommes politiques ayant suivi ses judicieux conseils. Pile je gagne, face tu perds. J'ai tort donc j'ai raison. Vieux truc de charlatan. On en connaît tous. La meilleure preuve que tout ceci n'était qu'une gigantesque fumisterie ? Son thuriféraire, le promoteur du confinement généralisé en France, le Pr. Delfraissy, a effectué un virage en catastrophe au mois de juin : il est désormais opposé au confinement aveugle, même en cas de retour du virus ! Le Pr. Toussaint se félicite que Delfraissy soit désormais d'avis que "le confinement général ne sert à rien". Rideau...
Cette épidémie fut l'occasion de démontrer plusieurs choses à ceux qui ont des yeux pour voir : la crise de la médecine (médecine d'État contre liberté thérapeutique), la crise du scientisme (le scientisme étant à la science ce que la finasserie est à l'esprit de finesse), la crise de la modélisation et des prévisions (aux oubliettes !), la crise des revues scientifiques (sous influence), la crise de l'information mainstream (société de connivence, je n'apprends rien à personne) - et enfin la crise des États qui ne veulent pas céder un pouce de leur pouvoir.
Pour qu'on ne se trompe pas de cible, je rappelle in fine qu'il n'y a pas de dictature sanitaire possible, que ce soit celle des laboratoires, des méthodes de l'evidence based medecine ou des hygiénistes fanatiques, s'il n'y a pas, au-dessus, des hommes de l'État, sensibles aux pressions des lobbies (raisons électoralistes, réseaux de copinage, intérêts personnels, pécuniaires et autres), pour contraindre la population à agir comme ces gens-là le souhaitent. Ce sont les institutions étatiques qui obligent la population à suivre les exigences des lobbies. Nul autre ne le peut, à commencer par les lobbies eux-mêmes. C'est bien pourquoi ils ont recours à la puissance étatique pour appliquer par la force leurs désidératas. En dernier ressort, ce sont les hommes de l'État, c'est-à-dire la structure étatique elle-même, nécessaire aux lobbies, qui est responsable et coupable des choix pris, des mauvaises décisions, des politiques coercitives envisagées, des restrictions portées contre la liberté de prescrire, du confinement scélérat. Sans exonérer les camarillas qui font pression et tentent de magouiller en tapinois pour obtenir que leur vision de la vie devienne obligatoire au mépris de la liberté souveraine des individus, ce sont eux, les hommes de l'État, qu'il faut blâmer en priorité. Eux et le jacobinisme triomphant dont ils sont les représentants. Parce que le monopole de la violence légale, ce sont eux qui le détiennent.
Allons-nous nous laisser faire ? Jusqu'où ? Jusque quand ? Comment nous comporterons-nous la prochaine fois, si une semblable maladie refait son apparition ? Peu nous importe les commentaires des journalistes cauteleux, les tirades paniquardes des coryphées de l'Église de la Trouille, les sycophantes du Net, les sicaires des lobbies, les diversions des hommes de l'État, les Véran et les véreux, les prédictions des bouffons sincères, les pronostics des bouffons vendus, les pseudo experts télé qui vivent de la peur publique : l'esprit de Sécession est d'actualité. Dans tous les domaines ! Ça va commencer par se voir.
Que les maximalistes, les alarmistespourrien, les peurdetout, les jailesjetons, les laviem'faitpeur, les confinementoulamort aillent se coucher, après la bonne douche froide que ce livre va leur donner !

Paul-Éric Blanrue

mardi 2 juin 2020

"The Monopoly on Violence" : un EXCELLENT documentaire d'1h45 sur la nature et les pratiques de l'État, "le plus froid des monstres froids" (Nietzsche), par la fine fleur des libertariens US.

Avec Ron Paul, Tom Woods, Stephan Kinsella, David Friedman, Walter Block, James C. Scott, Michael Huemer, Scott Horton, Max Borders, Thaddeus Russell, Joseph Salerno, Maj Toure, Andrew Napolitano, Bob Murphy, Mark Thornton, Ryan McMaken et bien d'autres !


jeudi 12 mars 2020

Covid 19 et actualité de Semmelweis !




"Il prend un véritable bain d'Italie... Rien ne l'arrête, ni la langue dont il ne parle pas un mot, ni l'Histoire de Venise importante et fastueuse dont il ignore absolument la majesté compliquée... Jamais Venise aux cent merveilles ne connut d'amoureux plus hâtif que lui. Et cependant, parmi tous ceux qui aimèrent cette cité du mirage, en fut-il un plus splendidement reconnaissant que lui ?
... "J'étais encore sous l'influence des beautés de Venise et tout vibrant des émotions artistiques que j'avais ressenties, quand on m'apprit la mort de ce malheureux Kolletchka. J'y fus de ce fait sensible à l'extrême, et quand je connus tous les détails de la maladie qui l'avait tué, la notion d'identité de ce mal avec l'infection puerpérale dont mouraient les accouchées s'imposa si brusquement à mon esprit, avec une clarté si éblouissante, que je cessais de chercher ailleurs depuis lors".
... Puisque, pensa-t-il, Kolletchka est mort des suites d'une piqûre cadavérique, ce sont donc les exsudats prélevés sur des cadavres qu'on doit incriminer dans le phénomène de contagion.

... "Ce sont les doigts des étudiants, souillés au cours de récentes dissections, qui vont porter les fatales particules cadavériques dans les organes génitaux des femmes enceintes et surtout au niveau du col utérin".

... Il allait toucher les microbes sans les voir.
Restait encore à les détruire. Jamais on ne fit mieux. 
... Le dernier voile tombe. La lumière est faite. "Les mains, par leur simple contact, peuvent être infectantes", écrit-il. Chacun désormais, ayant disséqué ou non dans les jours qui précédèrent, doit se soumettre à une désinfection soigneuse des mains par la solution de chlorure de chaux.
Le résultat ne se fait pas attendre, il est magnifique. Dans le mois suivant, la mortalité par puerpérale devient presque nulle."


Louis-Ferdinand Céline, Semmelweis (1936).



lundi 17 février 2020

Blanrue en citations. Extraits de "Sécession - L'art de désobéir" (2018, Fiat Lux).

300 pages, 9 chapitres, 23 euros

"Vivons-nous dans un monde trop égoïste ? On le prétend avec frénésie, que ce soit l’omniprésent Matthieu Ricard ou Jacques Attali, banquier autopromu apôtre de la fraternité universelle, un comble pour ce conseiller de l’ombre du lascar François Mitterrand et soutien du rothschildien président Macron ! Pas une heure ne passe sans qu’un média mainstream ne nous jette à la figure une hideuse description de l'individu moderne. Nous sommes tous un tas d’immondes égoïstes, repus et heureux de vivre comme des porcs dans leur bauge. De mauvais citoyens qui votent peu et mal. De misérables marauds qui ne pensent qu’à leur petit confort et se désintéressent outrément du malheur du monde, de l’égalité salariale des femmes et du mansplaining, de la souffrance animale, des immigrés, des SDF, des mal-logés, de « Dame nature », de la couche d’ozone, du réchauffement climatique (sic). Les prédicateurs bien en cour n’ont que le mot « inégalités » à la bouche – inégalités contre lesquelles la morale civique nous commande de combattre sous peine d’être qualifiés de bourgeois ou de fascistes. Si l’on est un mâle blanc hétérosexuel, les péchés que nous avons à expier sont pis encore ! Nous voici coupables d’à peu près tout ce que le monde a produit depuis des millénaires en matière de massacres abjects, d’esclavages répugnants, de misères atroces et de génocides infernaux.
Je crois au contraire que la plupart de nos contemporains sont soumis à des exigences extérieures qu’ils ne contrôlent pas et que le véritable mal vient de là. L’individualisme présent n’est qu’un mot creux. Nous sommes plongés dans une société où il est devenu interdit de penser par nos propres facultés. Nous sommes imbibés de valeurs choisies pour nous, par d’autres que nous. Lorsque clamer ce que l’on a sur le cœur devient un crime de la pensée, quand l’État, omniprésent dans nos vies, se dote d’un pouvoir discrétionnaire sur nos esprits, nous impose des normes de comportement au point que sa police traque les réfractaires et que la justice les punit à de lourdes peines, on ne peut, quand on a un soupçon de dignité, se permettre le luxe de se laisser aller à abandonner le « soi », entité réelle ou illusoire, pour faire plaisir à ses contempteurs - sauf à se retirer pour le reste de nos jours chez les Chartreux ou dans un ashram (ce qui n’est pas donné à tout le monde), en priant pour que l’État et sa bureaucratie tatillonne n’y mettent pas les pieds (chose à peu près impossible).
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Voulons-nous être dominés par des idées qui ne sont que l’expression théorique des intérêts d’autrui ? Notre vie n’appartient qu’à nous. Nous sommes les intendants de notre corps et de notre esprit. C’est à ce prix que nous en sommes responsables. C’est en raison de la liberté que nous avons su conquérir sur nous que nous sommes légitimes à parler et à défendre, le cas échéant, certains principes supérieurs. Sinon, nous ne sommes que les « hommes-machines » qui faisaient horreur à Georges Gurdjieff, des robots, des automates, des perroquets, des aveugles, des atomes tournoyant tout abrutis dans la grande cage à hamsters du « On », l’univers gris, sans forme ni visage décrit dans Être et Temps (1927) de Martin Heidegger.

L’urgence est de devenir un « homme différencié », selon l’heureuse formule de Julius Evola. Nous devons trouver en nous-mêmes les principes qui régissent notre vie. Imiter les autres dans nos jeunes années, nous inspirer de certains types de héros populaires est certainement un bon début, une formation nécessaire du moment que l’on n’est pas un enfant surdoué comme Mozart, à la seule condition de nous construire nous-mêmes ensuite, en sélectionnant le bon grain et l’ivraie dans les modèles que l’on a choisi de suivre. On doit un jour savoir se séparer de nos inspirateurs, trouver la voie qui nous convient et s’adapter à nos aptitudes. Le bon maître spirituel, qu’on appelle guru dans la tradition hindoue (un mot signifiant simplement « enseignant »), n’est pas un chefaillon irrité désireux de conserver auprès de lui ses disciples jusqu’à ce que mort s’ensuive. Il doit être un libérateur, apprenant à ses élèves à le quitter le moment venu, afin de vivre de manière autonome, une fois formés, de leur plein gré, à une discipline qui les aidera à se guider en toute conscience - et non par la force de l’habitude, en raison d’une abdication devant le consensus imposé ou d’un manque abyssal de tonus psychique."

Paul-Éric Blanrue

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