BLOG DES AMIS DE PAUL-ÉRIC BLANRUE --- ARCHIVES, ACTUALITÉS, PROSPECTIVES --- DÉMYSTIFICATION ET CONTRE-HISTOIRE

dimanche 29 avril 2018

Fable historique : LOUIS XIV N'A JAMAIS DIT "L'ÉTAT C'EST MOI !"



Extrait de l'opus de Blanrue, le Livre noir des manipulations historiques, Fiax Lux, 2017, 430 pages.


(...)
Comme l'a écrit Henri Gaubert : « Plus un mot historique reflète exactement la physionomie morale de son auteur présumé, plus ce mot a des chances d'être faux ». C'est exactement le cas pour « L'État, c'est moi ! » Nul roi de France, mieux que le roi Soleil, ne pourrait être tenu comme auteur de cette formule. Le mot passe pour être la marque de fabrique de Louis XIV. A tort plus qu’à raison, il sonne à nos oreilles comme la plus concise définition que l'on puisse donner de la monarchie absolue.
La scène se déroule au mois d'avril 1655. Le Parlement est en rébellion et refuse d'enregistrer les édits royaux. Louis XIV, âgé de dix-sept ans, apprend la nouvelle. Il quitte ses chasses de Vincennes pour se transporter devant l'assemblée des magistrats. Il ne prend pas le temps de se changer, arrive dans la salle des délibérations avec ses grosses bottes, son chapeau gris, son justaucorps rouge, son fouet de chasse à la main. Le premier président tente d'expliquer la nature de la résistance de ses collègues. L'intérêt de l'État serait en jeu. C'est alors que le jeune roi aurait répliqué avec la phrase que nous savons. Cette parole marquerait le début de l'absolutisme royal.
Il suffit de lire tous les mémorialistes du XVIIe siècle pour être assuré que Louis XIV ne l'a jamais prononcée : Montglat, Mme de Motteville, l'abbé de Choisy, Olivier d'Ormesson, qui relatent l'entrée fracassante du roi, n'y font aucune allusion. Chez aucun de ses auteurs n'apparaît non plus le détail évocateur du fouet. Le premier à mentionner l'objet se trouve être Voltaire, dans son "Siècle de Louis XIV", bien des années plus tard, le temps que la rumeur ait fait son chemin. Il fut suivi par de serviles copieurs. Bientôt, on fit arriver le roi au Parlement avec ses éperons !
C'est avec Lavallée, semble-t-il, que la formule de Louis XIV apparaît pour la première fois dans la littérature historique, un siècle plus tard. Lavallée avait-il lu Bossuet qui, éclairant la fonction du roi, avait écrit que « tout l'État est en lui» ? Il aurait alors commis un fâcheux contresens.
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La municipalité vénitienne établit enfin une juste discrimination entre les résidents et les touristes ensuqués ! Bonne nouvelle ! Idée à exporter ! Indipendenza Veneta !

Venise croule sous le nombre de touristes. Ils sont 30 millions chaque année à s’y ruer. Les conséquences sont désastreuses pour la ville, classée au Patrimoine mondial de l’Unesco, et pour ses habitants. La municipalité tente ce week-end de séparer les visiteurs des résidents. Certaines rues et débarcadères seront réservés aux Vénitiens.


Le premier week-end de mai est traditionnellement chargé dans les rues de Venise, envahie par des hordes de touristes. Cette année, pour tenter de donner un peu d’air aux habitants et assurer la sécurité de tout le monde, le maire, Luigi Brugnaro a pris une décision radicale : les touristes emprunteront des itinéraires spécifiques pour rejoindre les points les plus visités de la ville, comme la place Saint-Marc ou le pont du Rialto. Pour se rendre sur le pont du Rialto, les touristes devront suivre un itinéraire spécifique ce week-end, à Venise. « Ce sont des mesures urgentes afin de garantir la sécurité publique et la qualité de vie dans la ville historique de Venise »indiquent dans un communiqué, les autorités locales. Certaines rues et débarcadères seront donc réservés aux habitants de Venise ou aux résidents au long cours qui possèdent une carte spécifique, la Venezia Unica. Les automobilistes n’ayant pas réservé de place dans un des parkings de la ville devront rebrousser chemin. C’est « l’expérience d’un nouveau système de gestion du tourisme », prévient le maire qui a précisé que ces mesures pourraient devenir la norme lors des week-ends d’été chargés. D’autres villes ou pays ont pris des mesures peu agréables pour protéger leur patrimoine face au tourisme de masse. Au Bhoutan par exemple, petit royaume enclavé entre les géants chinois et indiens, le nombre de visiteurs étrangers est limité par une taxe de séjour quotidienne exorbitante. Ils sont tout de même de plus en plus nombreux (20 000 en 2009 et plus de 130 000 en 2014), mais l’affluence est toujours contrôlée par le gouvernement. Sur l’île de Santorin, en Grèce, le nombre de débarquements a été limité. Dans les Cinque Terre (Italie), en cas de trop forte affluence, certains sentiers sont fermés au public, tant pour la sécurité du public que pour protéger l’environnement. À Rome, c’est le comportement des visiteurs qui fait l’objet de davantage de contrôles. Les baignades dans les fontaines sont sanctionnées d’une amende, après qu’un touriste espagnol a été retrouvé nu à barboter dans la fontaine de Trevi. Ces rues réservées aux visiteurs les éloigneront des lieux de vie des Vénitiens, qui se plaignent depuis des années des ruelles vite encombrées de la Sérénissime. (...)

Débat passionnant entre Blanrue et l'ex sous-préfet Bruno Guigue sur le communisme, Cuba et la Chine !


Voici in extenso le long et instructif débat que j'ai eu hier et aujourd'hui avec l'ex sous-préfet Bruno Guigue (https://fr.wikipedia.org/wiki/Bruno_Guigue) sur le communisme, Cuba et la Chine, sur le compte Facebook de Jean Bricmont
Je lui ai laissé le mot de la fin : "Vous êtes de mauvaise foi, comme tous les réacs.
À chacun de se forger son avis !
Je réagissais à l'intervention d'un tiers qui faisait la promotion de l'URSS.

Paul-Éric Blanrue




- Paul-Éric Blanrue : Tout le monde sait en effet que le communisme a été une réussite éclatante et que l'URSS était le paradis des travailleurs. Au point qu'on a bâti un mur pour empêcher les occidentaux d'y entrer en masse pour profiter des largesses de l'État socialiste. En plus il régnait là-bas une liberté d'expression totale. Non, vraiment, c'était le bonheur. On se demande pourquoi tout ce joli monde s'est effondré.
- Bruno Guigue : Ce qui s'est effondré avec le mur, c'est aussi l'espérance de vie des Russes : - 10 ans sous Eltsine. Mais comment est-ce possible ? Ils n'ont pas compris que le capitalisme ouvrait un avenir radieux ?
- Paul-Éric Blanrue : Valeur la plus élevée en Russie pour l'espérance de vie : l'année 2015. Voyez la courbe sur un siècle : http://perspective.usherbrooke.ca/…/SP.DYN.LE00.IN.htmlGérer
- Bruno Guigue : Très éclairant, en effet. Chute vertigineuse avec l'instauration du capitalisme, puis remontée avec Poutine. Mais la Russie (70 ans) est loin derrière Cuba (80 ans), qui devance aussi les USA.
- Paul-Éric Blanrue : L'espérance de vie a augmenté dans le monde entier au XXe siècle : https://www.ined.fr/.../focus/la-duree-de-vie-dans-le-monde/ Il est vrai qu'à Cuba elle est à un niveau élevé, et c'est tant mieux, mais le Japon, Singapour, l'Italie, la Corée du sud, la France, le Luxembourg, la Suisse, le Chili... bref une trentaine des pays, ont un taux encore bien plus haut. Cette liste établie par l'OMS en 2015 place les États-Unis légèrement devant Cuba : https://fr.wikipedia.org/.../Liste_des_pays_par_esp%C3... J'ai toujours soutenu Cuba contre l'impérialisme US, mais je lui reproche d'autres choses ----> http://blanrue.blogspot.fr/.../cuba-la-souverainete...
- Bruno Guigue : Selon "Le Monde", journal notoirement bolchevik, Cuba est devant les USA. Quant aux pays que vous citez, ce ne sont pas de petits pays en développement écrasés par un embargo impérialiste. La réussite du socialisme cubain est d'autant plus remarquable. http://www.lemonde.fr/…/six-chiffres-qui-racontent-cuba...G…
- Paul-Éric Blanrue : Je cite la très officielle OMS. Pour le reste, prenez le temps de lire mon modeste article.
- Bruno Guigue : Je l'ai lu, et je suis déjà en désaccord avec le titre, de toutes façons.
- Paul-Éric Blanrue: L'information n'est pas contrôlée par l'État ?
- Bruno Guigue : Oui, et alors ? Chez nous, elle est aux mains des milliardaires, et c'est pire.
- Paul-Éric Blanrue : L'Huma est-il un journal de milliardaires ? Les partis hostiles au régime sont-ils interdits ? Je crois même que Mélenchon a droit à la parole et peut défendre Cuba autant qu'il le veut. Chez nous, on a un accès facile à internet et il existe quantité de journaux de toutes expressions, de l'extrême droite à l'extrême gauche, qui ne sont pas tenus par "des milliardaires". Mais il est vrai que la liberté d'expression est une "vertu bourgeoise". C'est bien le problème de cette conception de la vie. Moi je suis pour la libre expression partout.
- Bruno Guigue : "La libre expression partout " n'existe nulle part, c'est bien le problème, et vous refusez de le voir. Votre conception du monde est digne de Walt Disney. https://www.legrandsoir.info/pourquoi-la-liberte-d...Gérer
- Paul-Éric Blanrue : Je viens d'y jeter un oeil. Il est évident qu'il existe partout une presse mainstream et une doxa majoritaire. Je le sais d'autant mieux que j'en suis victime - et que j'en ai été banni. Sur ce point vous prêchez un convaincu. Il n'empêche que la liberté d'expression existe davantage dans certains pays que dans d'autres. À Cuba, les journaux d'opposition sont interdits, c'est un fait. Ce qui est d'ailleurs stupide car les Cubains écoutent les radios US basées à Miami qui leur envoient de la propagande. Rien ne vaut le débat libre des opinions différentes. C'est ainsi qu'avance la science, et c'est ainsi qu'on progresse. Pas en censurant à outrance.
- Bruno Guigue : Un pays qui subit l'embargo et le terrorisme US depuis 60 ans doit se défendre, Paul-Éric Blanrue. Ceux qui veulent vivre au paradis capitaliste peuvent le faire. Pour ce qui est des débats à Cuba, ils existent et ils sont beaucoup plus pluralistes qu'une émission de C dans l'Air.
- Paul-Éric Blanrue : Dans tous les pays "communistes" la presse était sous contrôle étatique, embargo ou pas. Se défendre contre l'embargo US ? Très bien, j'en suis partisan. Sur ce point, Cuba a 100% raison. Mais je ne vois pas en quoi se défendre contre l'embargo implique l'interdiction d'un libre débat politique dans l'île, ni la libre expression des points de vue.
- Bruno Guigue : Toute société fixe des limites à ce qu'il est licite de dire, Paul-Éric Blanrue. Vous en connaissez une seule qui déroge à cette règle ? C'est de l'anthropologie de base. Pour ce qui est de Cuba, ils ont choisi d'interdire la propagande ennemie. Ils vivent dans le monde réel, pas dans le ciel des idées. C'est pour cette raison que le socialisme à la cubaine n'a pas fini comme Allende, Mitterrand ou Tsipras. Je les approuve totalement.
- Paul-Éric Blanrue : C'est le choix de Cuba. C'est-à-dire de l'État cubain censé incarner ce que veut la population. Et comme on ne sait pas ce qu'elle pense parce qu'elle ne peut pas s'exprimer librement, c'est plus simple. CQFD. Ceci dit, Bruno, Ils font ce qu'ils veulent, pas de problème. Sauf que moi, en tant que penseur libre, je dis ce qu'il me semble juste de dire. Se voiler la face a été le drame de communistes tout au long du XXe siècle, dommage que vous n'en soyez pas conscient.
- Bruno Guigue : Je ne me voile pas plus la face que vous, je constate que les Cubains sont scolarisés à 100% et qu'ils ont le meilleur système de santé des pays en développement. Si vous pensez que le "communisme" n'y est pour rien, tant pis pour vous. Pour ce qui est du bilan pluriséculaire de l'idée communiste, on ne va pas épuiser le sujet aujourd'hui ! J'ai tenté malgré tout une petite synthèse : https://www.legrandsoir.info/vingt-theses-sur-le...
- Paul-Éric Blanrue : C'est votre analyse, pas la mienne, vous l'aurez compris. Marx s'est trompé sur tout, la théorie comme les prévisions. Sa théorie de la valeur, pompée sur Ricardo, est fausse de bout en bout. Tout le problème c'est qu'il a été cru sans esprit critique et appliqué à la lettre, de façon dogmatique (les Cubains s'en sont d'ailleurs mordus les doigts). Les démocraties populaires, j'en ai visitées en leur temps, je connais le sujet, j'ai vu le moral de la population, qui ne rêvait que de passer à l'ouest... Je remarque que vous passez par pertes et profits les crimes de Staline en les mettant entre guillemets, et que les massacres maoïstes vous laissent de marbre. Vous pensez que la Chine se développe parce qu'elle est communiste alors qu'il est évident que c'est du plus pur capitalisme d'État. C'est du secteur privé que vient le développement actuel - je cite votre journal favori, "Le Monde" : "Depuis plus de dix ans, ce ne sont pas les sociétés étatiques mais les entreprises privées qui ont apporté l’essentiel de l’innovation et de la nouvelle croissance dont le pays a tant besoin. Dans l’automobile, les firmes publiques ne sont pas parvenues à briser la suprématie des constructeurs étrangers comme Volkswagen ou Toyota, tandis que c’est le petit indépendant Geely qui a construit la plus célèbre marque chinoise et qui s’est payé le luxe de racheter le suédois Volvo. Idem dans l’électronique avec Foxconn ou dans l’Internet avec l’essor des indépendants Alibaba et Tencent. Face à cela, le secteur étatique croule sous les dettes et les restructurations massives. Des centaines de milliers d’emplois sont supprimés dans les mines de charbon, les aciéries du Nord et les chantiers navals." http://www.lemonde.fr/.../la-chine-pays-de-l-hyper...
- Bruno Guigue : Il y a beaucoup de contre-vérités et d'approximations dans ce que vous dites sur la Chine. 60% du secteur industriel est public, l'Etat contrôle la monnaie, les banques, l'industrie lourde, les transports, l'énergie, l'armement, en fait tout ce qui est important. Les entreprises étrangères qui investissent en Chine sont obligées de le faire en joint-venture. C'est un Etat souverain, dirigé par un parti communiste de 90 millions d'adhérents, à la tête d'une économie mixte qui combine secteur privé et secteur public. Qu'on l'appelle capitalisme d'Etat ou "socialisme à la chinoise" n'a aucune importance. Ce système a multiplié le PIB par 17 en trente ans et il a sorti 700 millions de Chinois de la pauvreté. Lisez des ouvrages sérieux sur la Chine, comme "La Voie chinoise" de Michel Aglietta et Guo BaÏ (2014), et pas les idioties du "Monde". C'est le maoïsme qui a jeté les bases du développement fulgurant des 30 dernières années. En 1950, la Chine est dévastée. Espérance de vie : 42 ans. Analphabétisme : 80%. En 1980, l'espérance de vie est de 62 ans et l'analphabétisme est à 15%. Aujourd'hui, c'est 75 ans d'espérance de vie et l'analphabétisme est résiduel. Le plus difficile a été accompli dans les trente premières années. Aucun autre pays n'a réussi un tel exploit. Pendant ce temps, le "leader du monde libre" décline à grande vitesse. La Chine communiste gagne la compétition, sans avoir fait une seule guerre depuis 40 ans, ce qui n'est pas un détail.
- Bruno Guigue : Non, "Marx ne s'est pas trompé sur tout". C'est exactement le contraire. Il a eu raison sur l'essentiel, et son actualité saute aux yeux. Il a décrit la marchandisation de l'homme et du monde de façon lumineuse.
- Bruno Guigue : Le monde contemporain, merveilleusement décrit par Marx en ..1848 : "La bourgeoisie a joué dans l'histoire un rôle éminemment révolutionnaire. Partout où elle a conquis le pouvoir, elle a foulé aux pieds les relations féodales, patriarcales et idylliques. Tous les liens complexes et variés qui unissent l'homme féodal à ses « supérieurs naturels », elle les a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d'autre lien, entre l'homme et l'homme, que le froid intérêt, les dures exigences du « paiement au comptant ». Elle a noyé les frissons sacrés de l'extase religieuse, de l'enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité petite bourgeoise dans les eaux glacées du calcul égoïste. Elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d'échange ; elle a substitué aux nombreuses libertés, si chèrement conquises, l'unique et impitoyable liberté du commerce. En un mot, à la place de l'exploitation que masquaient les illusions religieuses et politiques, elle a mis une exploitation ouverte, éhontée, directe, brutale. La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les activités qui passaient jusque-là pour vénérables et qu'on considérait avec un saint respect. Le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, le savant, elle en a fait des salariés à ses gages. La bourgeoisie a déchiré le voile de sentimentalité qui recouvrait les relations de famille et les a réduites à n'être que de simples rapports d'argent."
- Paul-Éric Blanrue : Bien sûr que la Chine s'est développée, elle s'est transformée en pays capitaliste et a adopté le libéralisme ! Xi Jinping et ses amis sont tout sauf des imbéciles. Zones franches, fin du monopole d'État sur de larges pans de l'économie... Le secteur privé réalise aujourd'hui plus de la 1/2 du PIB et les 3/4 des exportations ! C'est lui qui crée l'essentiel des nouveaux emplois et dégage la meilleure rentabilité. Il y a en revanche de fortes pertes du côté des entreprises publiques ou celles qui sont contrôlées par l'État. Rien d'étonnant. Ce n'est pas par hasard que le 3e plénum du 18e Comité central du PCC a tenu à réduire le rôle interventionniste de l'État dans l'économie, à donner plus de droits de propriété aux agriculteurs et à accroître les capitaux privés en mettant fin à certains monopoles d'État (par exemple dans les chemins de fer, au passage, ou dans la banque). Dommage pour ses habitants que ce soit une dictature capitaliste. Dommage aussi que ses habitants n'en profitent guère sur un plan financier, avec un PIB/hab qui place la Chine au 121e rang mondial. Je ne suis pas certain qu'un ouvrier de la CGT serait heureux de gagner un euro par heure. Dommage aussi pour un pays "communiste" que les familles les plus riches, soit 9 % de la population totale, détiennent 60 % du capital financier. Il n'y a pas non plus de séparation des pouvoirs ni d'indépendance de la justice, ni de droits individuels, quant aux avocats ils sont sous surveillance étroite. En prime, 80 % des exécutions mondiales de prisonniers ont lieu en Chine (chiffres d'Amnesty), ce qui la met au 7e rang mondial derrière l'Arabie saoudite et quelques autres... Soit 10 000 personnes par an, chiffre officiel chinois. On parle de la "rééducation par le travail" dans les laogaï et de la répression des opposants politiques ? Je ne vais pas rappeler ici l'esclavage maoïste, le génocide tibétain, la déportation d'intellectuels dans les campagnes, la "révolution culturelle", etc., vous laissant relire l'excellent Simon Leys pour ces périodes heureusement dépassées aujourd'hui (mais qui ont existé)... Lisez aussi François Bougon, "Dans la tête de Xi Jinping", Actes Sud, 2017. Pour ma part, j'aime ce pays et sa civilisation millénaire.
- Bruno Guigue : Vous croyez que "la Chine est capitaliste", et cette certitude simpliste vous suffit. Mais les chiffres que vous citez sont faux. En PIB/hab, la Chine est 82e selon le FMI et 84e selon la Banque mondiale, ce qui est honorable pour un pays qui compte 1,4 milliard d'habitants. Selon Amnesty international, officine maoïste notoire, il y a eu 1032 exécutions dans le monde en 2016. Vous prétendez qu'il y en a eu 10 000 rien qu'en Chine. Soit vous êtes fâché avec l'arithmétique, soit ils sont forts, ces Chinois ! J'ai lu le bouquin de Bougon. Très intéressant, surtout sur la façon dont un journaliste du "Monde" voit la Chine. Mais je préfère me documenter ailleurs qu'auprès d'un journal subventionné par le gouvernement français. Le "18è comité central du PCC" dont vous parlez n'existe pas. En revanche, le 19è congrès du PCC d'octobre 2017 a acté la stratégie de Xi visant à bâtir le "socialisme aux caractéristiques chinoises". Dans son bouquin, Bougon semble d'ailleurs se désoler de cette obstination des Chinois à persévérer dans la voie d'un système économique mixte sous la direction du PCC.
- Bruno Guigue : les exécutions capitales : https://www.lci.fr/.../rapport-amnesty-international...Gérer
- Bruno Guigue : Voilà qui va vous rafraîchir les idées.https://www.legrandsoir.info/quatre-choses-a-savoir-sur...G…
- Paul-Éric Blanrue : Ce qui marche en Chine, la cause de son développement actuel, c'est l'ouverture au secteur privé. C'est ainsi....
- Bruno Guigue : L'ouverture au secteur privé .. sous contrôle d'un Etat souverain à direction communiste qui maîtrise sa monnaie, son système bancaire et ses secteurs-clé. Bref, le contraire du capitalisme néo-libéral.
- Paul-Éric Blanrue : Merci de ce lien sur les exécutions capitales, qui confirme ce que je dis - je cite votre source : "Au total, 32 condamnations à mort ont été prononcées aux Etats-Unis en 2016, un plus bas depuis 1973, et 20 exécutions ont eu lieu, ce qui place le pays en septième position dans le classement de ceux qui exécutent le plus dans le monde derrière la Chine (plusieurs milliers), l'Iran (+ de 567), l'Arabie saoudite (+ de 154), l'Irak (+ de 88), le Pakistan (87) et l'Egypte (44) (....) 
Au total, Amnesty a répertorié 1.032 exécutions dans le monde en 2016 contre 1.634 en 2015, qui était un plus haut depuis 1989. Ces statistiques ne prennent pas en compte la Chine qui exécute, selon Amnesty, davantage de personnes que tous les autres pays du monde cumulés, mais en gardant secret tout chiffre officiel.
La Chine accusée de pratiquer des exécutions en secret
Ainsi, Amnesty a identifié "des centaines de cas" de condamnations à mort non répertoriées dans une base de données nationale en ligne que Pékin avait lancée comme gage de sa "transparence". Sur 931 exécutions annoncées publiquement par les autorités entre 2014 et 2016, soit "seulement une fraction du nombre total d'exécutions", seules 85 étaient mentionnées dans la base de données, souligne le rapport, notant que de nombreuses condamnations pour "terrorisme" ou crimes liés à la drogue n'y figuraient pas. L'ONG fustige le classement comme secret d'Etat de "la plupart des informations" sur la peine capitale, en raison d'une définition juridiquement très vague.
"La Chine veut être un leader sur la scène mondiale mais quand il s'agit de la peine de mort, elle suit le pire chemin possible en exécutant davantage de personnes chaque année que tout autre pays dans le monde", a regretté Salil Shetty. "Il est grand temps pour la Chine de lever le voile sur ce secret mortel et de devenir finalement transparente sur son système de peine de mort", a-t-il appelé de ses voeux."
- Paul-Éric Blanrue : Oui, c'est du capitalisme d'État. Du libéralisme encadré. C'est grâce au secteur privé que l'économie a décollé, non grâce à l'État. C'est quand l'État se retire que la richesse se produit. CQFD.
- Bruno Guigue : Vous en êtes réduit à exploiter les affabulations d'Amnesty International, qui est capable de se contredire dans la même page ? On donne un chiffre, puis on explique dix lignes plus loin que la Chine cache quelque chose. A mon avis, le pigiste qui a écrit le papier s'est fait retoquer par sa hiérarchie.
- Paul-Éric Blanrue : Je cite votre lien, soyez sérieux vous-même. En attendant, comme toujours, je remarque chez les marxistes ce fameux "deux poids deux mesures" : en France, la gauche a hurlé pendant des années contre la peine de mort, qu'on a fini par abolir, mais ça ne la dérange pas que la Chine soit l'un des pays qui exécute le plus de prisonniers au monde. Même chose pour la liberté d'expression. Même chose pour la privatisation, que la gauche trouve scandaleuse en France, mais admire en Chine.
- Bruno Guigue : J'ai cité volontairement une source anticommuniste, ça devrait vous plaire. Elle donne un chiffre à l'unité près (1032 exécutions), puis elle bafouille pour nous expliquer que les Chinois mentent. C'est comique, venant d'une organisation anglo-saxonne qui ne ment jamais, c'est bien connu.
- Paul-Éric Blanrue : Quand on cite une source, il faut tout citer ou rien. Ce qui est comique c'est que vous ne prenez de votre propre source que ce qui vous arrange.
- Paul-Éric Blanrue : Maintenant, je vous laisse le mot de la fin, je pense que notre petit débat a éclairé ceux qui voulaient l'être. Le reste se trouve sur mon propre compte pour les gens qui veulent discuter. Vous y êtes cordialement invité.
- Bruno Guigue : Vous me calomniez. J'ai donné le lien, donc je n'ai pas pris de cette source ce qui m'arrangeait. La contradiction du propos était éclairante : on raconte n'importe quoi sur la Chine pour tenter de sauver un modèle capitaliste néo-libéral en voie d'effondrement.
- Paul-Éric Blanrue : Ne racontez pas d'histoire, je cite VOTRE source en entier et vous dites que je vous calomnie. C'est n'importe quoi. On n'est pas au comité central, camarade. Je ne marche au pas de l'oie. Je ne suis la ligne d'aucun parti, je suis un intellectuel libre et indépendant, qui tente de réfléchir avec esprit critique et méthode, sans entrave. Je vous laisse avec vos rêves de communisme. Sur ce : bonne continuation !
- Bruno Guigue : Vous dites que j'ai cité partiellement une source, alors que j'ai donné le lien, laissant à chacun le soin de juger. Vous êtes de mauvaise foi, comme tous les réacs.

samedi 28 avril 2018

Fêtons les 200 ans de la naissance d'un génie ! Karl Marx, le prophète qui avait prédit que la révolution communiste éclaterait en Grande-Bretagne et dans les pays capitalistes. Prix Paco Rabanne de l'économie ! Du grand art.


Le capitalisme de connivence.


"Les véritables élites qui gouvernent - celles qui choisissent et contrôlent qui doit devenir président, Premier ministre, chef de parti, etc. -, ce sont les ploutocrates. Ces ploutocrates ne sont pas simplement des gens extrêmement fortunés, de grands banquiers et des patrons de grandes entreprises commerciales ou industrielles. Non : les ploutocrates sont un groupe bien particulier de cette classe de super-riches. Ce sont ces grands banquiers et hommes d'affaires très riches ayant pris conscience de l'énorme POTENTIEL DE L'ÉTAT COMME INSTITUTION pouvant éventuellement TAXER et LÉGIFÉRER pour leur permettre de s'enrichir encore davantage à l'avenir, et qui - sur la base de ce constat - ont décidé de mettre pied sur le terrain de la politique. Ils ont compris que l'État peut les rendre plus riches qu'ils ne le sont, que ce soit par des SUBVENTIONS, par l'obtention de CONTRATS PUBLICS, ou par la promulgation de LOIS les protégeant contre tout concurrent ou concurrence potentielle." 

Pr. Hans-Hermann Hoppe, La Grande fiction, l'État cet imposteur, Ed. Le Drapeau blanc, 2016.


Stop aux subventions à la presse ! Stop à l'État de connivence !

mardi 24 avril 2018

"Ma patrie c'est la liberté." Forza Corsica nostra !



"A me patria si chjama libartà
Libartà sempri sempri si chjamarà
A me patria si chjama libartà
Libartà libartà !"

mercredi 18 avril 2018

Le Monde, quotidien de référence des fake news.

Il y a quelques jours, j'ai rappelé l'affaire de la bombe d'Hiroshima (que Le Monde avait à l'époque qualifiée de "révolution scientifique") et donné quelques exemples bouffons de la propagande pro-US dans la guerre contre l'Irak de Saddam Hussein à laquelle Le Monde s'était livré toute honte bue. Reseauinternational.fr a repris l'article en question. 
À cet effet, il est bon de rappeler que l'auto-proclamé "quotidien de référence", qui nous dicte la bonne façon de penser sur tous les sujets passés, présents et à venir, a d'autres cadavres dans le placard !

Ainsi c'est M. Hubert Beuve-Méry qui a fondé Le Monde en 1944. Seulement voilà, le bonhomme n'a pas commencé la guerre comme un super-résistant. Il a participé à l'élaboration des Chantiers de jeunesse, les troupes des jeunes fidèles au Maréchal Pétain. En 1941, soit juste trois ans avant de créer Le Monde, Beuve-Méry écrivait : « Il faut à la révolution un chef, des cadres, des troupes, une foi, ou un mythe. La Révolution nationale a son chef et, grâce à lui, les grandes lignes de sa doctrine". On a déjà entendu discours plus gaulliste !

Hubert Beuve-Méry
Dans le même genre, en 1952, Beuve-Méry engage dans son canard un certain Robert Courtine. Ce dernier prend comme pseudonyme La Reynière. Il tient la rubrique gastronomique du Monde jusqu'en 1993. Il est célébré par le tout-Paris ; les grands chefs de France lui font la cour. Le chercheur Pierre Assouline va toutefois découvrir sur le tard qu'en fait, Courtine a été pendant la guerre un écrivain collabo, et même un virulent antisémite et anti-maçon. Il a écrit dans des journaux comme Au Pilori, où il publiait des échos dénonçant les juifs parisiens ayant échappé aux rafles en donnant leur noms et leurs adresses ! Ce drôle de collabo est resté planqué durant quarante-trois ans dans le « quotidien de référence ». Merci, qui ? Merci Beuve-Méry ! 
On avance dans l’histoire. Nous sommes maintenant à la fin de la guerre du Viêt-Nam, au printemps 1975. Le Monde titre « Phnom Penh libérée ». Libérée ? La capitale du Cambodge tombe en réalité aux mains des Khmers rouges, ce mouvement d’assassins maoïstes dirigés par le sanglant Pol Pot. Le Monde écrit :  « L'enthousiasme populaire est évident» En fait d'enthousiasme, on apprendra par la suite qu'à ce moment-là la peur s'était installée dans tout le Cambodge. Toutes les villes avaient été systématiquement vidées de leurs habitants. L'exode imposé par le dictateur Pol Pot fit des centaines de milliers de victimes. On attend la repentance du « quotidien de référence » !
Plus tard, Le Monde s'est illustré dans la propagande concernant une pandémie meurtrière qui devait toucher la planète. Dès le 18 septembre 2009, le journal attaquait fort : « Grippe A : le virus se propage plus vite en France que dans le reste de l'Europe ». Rebelote le lendemain : « La Grippe A (H1N1) se propage plus vite en France qu'ailleurs en Europe ». Le 20 novembre, les journalistes Paul Benkimoun et Marc Dupuis signent un papier au titre évocateur : « L'épidémie de grippe à s'intensifie, la campagne de vaccination progresse ». L'article est sous-titré par un message de la ministre de la Santé de l'époque, la sémillante Roselyne Bachelot : « Des gens vont mourir parce qu'ils ne seront pas vaccinés ». Le Monde pousse à la vaccination de masse et met en garde les récalcitrants en jouant sur les peurs, comme dans cet article du 7 octobre 2009 : « Les anti vaccins peuvent mettre leur santé en péril ». Le journal récidive le 14 octobre 2009 : « Grippe A (H1N1) : enfants et jeunes adultes les plus vulnérables » !

Roselyne Bachelot, ministre, chroniqueuse télé
Il est désormais de notoriété publique que cette pandémie de grippe n'a pas eu lieu. Elle a été délibérément gonflée. Elle a fait moins de morts que la grippe saisonnière classique ! Cette opération a pourtant coûté près de 2 milliards d'euros aux Français en vaccins et près d'un demi milliard en antiviraux.
À qui a profité cette fake news  ? Les « décodeurs » du Monde ont-ils enquêté sur cette affaire ?

Paul-Éric Blanrue



jeudi 12 avril 2018

Trump, Bachar, la propagande de guerre et l'hygiène mentale.

Rien que pour Hiroshima, le nombre total de morts s'élève à 250 000. Ce n'était pas une attaque chimique mais juste une inoffensive bombe atomique à l'uranium 235 lâchée par un bombardier B-29 américain. Ce n'était pas un crime mais une « révolution scientifique. »  Vous saisissez la nuance, bonnes gens ?


Souvenez-vous également de ceci. Le 20 décembre 1990, Le Monde publie l'article « La fermeté américaine face aux tergiversations de Bagdad ». Notre soi-disant journal de référence affirme qu'un rapport accablant rédigé par l'inégalable Amnesty International fournit les preuves indiscutables du massacre de plusieurs centaines de bébés prématurés jetés de leurs couveuses dès l'entrée de l'armée irakienne au Koweït. Nous savons aujourd'hui que cette affaire était montée de toutes pièces par des agences de propagande américaines. L'arnaque a été déterminante pour l'entrée en guerre du peuple américain en 1990.
Concernant la seconde guerre du Golfe, le même journal va reprendre la propagande américaine en publiant dans un article du 7 février 2003 de prétendues écoutes téléphoniques entre de hauts gradés de l'armée irakienne, fournies par la CIA, qui démontreraient que ceux-ci cachent délibérément du matériel nucléaire. Le Monde a l'outrecuidance de relayer le même jour la fake news des liens étroits entre Saddam Hussein et Al Qaïda.
À propos du bunker « ultra-sophistiqué » de Ben Laden creusé à Tora Bora, nous aurons droit à un psittacisme du quotidien (fondé par le collabo Beuve-Méry) qui reprendra, lors de la bataille du 12 au 17 décembre 2001, toutes les ficelles de la propagande américaine. Le 11 décembre 2001, le journal publia ainsi le schéma bidon, recopié et traduit du Times, indiquant l'extrême sophistication des grottes de Tora Bora qui ne se révéleront, en fin de compte, composées que de quelques minuscules cavernes naturelles où il était difficile de tenir debout.
Dois-je parler des pseudo armes de destruction massives de Saddam ?
J'arrête ou je continue ?
Hygiène mentale : par principe, par méthode, par expérience, ne jamais croire aux arguments d'un pays qui veut en agresser un autre. Ce n'est pas moi, c'est la sagesse des âges qui parle.

Paul-Éric Blanrue

Hygioène