Venise croule sous le nombre de touristes.
Ils sont 30 millions chaque année à s’y ruer. Les conséquences sont
désastreuses pour la ville, classée au Patrimoine mondial de l’Unesco, et pour
ses habitants. La municipalité tente ce week-end de séparer les visiteurs des
résidents. Certaines rues et débarcadères seront réservés aux Vénitiens.
Le premier week-end de mai est traditionnellement chargé dans les rues de
Venise, envahie par des hordes de touristes. Cette année, pour tenter de donner
un peu d’air aux habitants et assurer la sécurité de tout le monde, le maire,
Luigi Brugnaro a pris une décision radicale : les touristes emprunteront
des itinéraires spécifiques pour rejoindre les points les plus visités de la
ville, comme la place Saint-Marc ou le pont du Rialto. Pour se rendre sur le pont du Rialto,
les touristes devront suivre un itinéraire spécifique ce week-end, à Venise.
« Ce
sont des mesures urgentes afin de garantir la sécurité publique et la qualité
de vie dans la ville historique de Venise », indiquent dans un communiqué, les autorités locales. Certaines rues et
débarcadères seront donc réservés aux habitants de Venise ou aux résidents au
long cours qui possèdent une carte spécifique, la Venezia Unica. Les
automobilistes n’ayant pas réservé de place dans un des parkings de la ville
devront rebrousser chemin. C’est « l’expérience d’un nouveau système de gestion du
tourisme », prévient le maire qui a précisé que ces
mesures pourraient devenir la norme lors des week-ends d’été chargés. D’autres villes ou pays ont pris des mesures peu agréables pour protéger
leur patrimoine face au tourisme de masse. Au Bhoutan par exemple, petit
royaume enclavé entre les géants chinois et indiens, le nombre de visiteurs
étrangers est limité par une taxe de séjour quotidienne exorbitante. Ils sont
tout de même de plus en plus nombreux (20 000 en 2009 et plus de
130 000 en 2014), mais l’affluence est toujours contrôlée par le
gouvernement. Sur l’île de Santorin, en Grèce, le nombre de débarquements a été limité.
Dans les Cinque Terre (Italie), en cas de trop forte affluence, certains
sentiers sont fermés au public, tant pour la sécurité du public que pour
protéger l’environnement. À Rome, c’est le comportement des visiteurs qui fait
l’objet de davantage de contrôles. Les baignades dans les fontaines sont
sanctionnées d’une amende, après qu’un touriste espagnol a été retrouvé nu à
barboter dans la fontaine de Trevi. Ces rues réservées aux visiteurs les éloigneront des lieux de vie des
Vénitiens, qui se plaignent depuis des années des ruelles vite encombrées de la
Sérénissime. (...)