BLOG DES AMIS DE PAUL-ÉRIC BLANRUE --- ARCHIVES, ACTUALITÉS, PROSPECTIVES --- DÉMYSTIFICATION ET CONTRE-HISTOIRE

samedi 28 mai 2022

Le port d'armes à feu autorisé est-il la cause d'une déferlante d'homicides ? Pas du tout ! Lisez ici ce que vous ne lirez nulle part ailleurs !


"Les taux d'homicides aux États-Unis en 2014 étaient à leur plus bas niveau en 51 ans. Ils ont augmenté de 2014 à 2015, mais sont restés près de leur plus bas niveau en 50 ans et près des niveaux des années 1950, qui sont reconnus comme une période particulièrement peu homicide dans l'histoire des États-Unis.
De plus, les taux d'homicides ont été réduits de moitié entre les années 1990 et aujourd'hui, en dépit du fait que des armes à feu ont été achetées en plus grand nombre au cours de la période.
De toute évidence, cela ne se traduit pas bien par un point de discussion pro-contrôle des armes à feu.
La clé ici est d'ignorer tout horizon temporel au-delà du passé immédiat, car tout regard sur les tendances depuis les années 1970 montrerait, bien sûr, que les homicides aux États-Unis sont en forte baisse.
On prétend souvent que les taux d'homicides aux États-Unis sont les pires "dans le monde développé". Le récit des pays développés exclut nécessairement plusieurs pays d'Europe de l'Est (c'est-à-dire la Lettonie et la Russie, pour n'en nommer que deux) qui ont des taux d'homicide comparables - ou supérieurs à ceux des États-Unis. Le récit exclut également de nombreux pays d'Amérique latine qui sont propices dans un contexte mondial, qui sont en paix et qui ont des systèmes juridiques fonctionnels. Les exemples incluent le Chili, l'Argentine, l'Uruguay, le Costa Rica et le Mexique. Aucun de ces pays n'est en état de guerre civile, et tous sont considérés comme des démocraties stables. Alors, pourquoi les taux de criminalité dans tous ces pays sont-ils fermement ignorés ? Parce qu'ils n'aident pas le récit de contrôle pro-armes à feu.
Il convient également de noter que, dans la plupart des cas, les pays ayant des taux d'homicides plus élevés que les États-Unis ont des lois plus restrictives sur les armes à feu. C'est le cas dans une grande partie de l'Europe de l'Est et aussi en Amérique latine. Cela devient clairement évident lorsque nous examinons la différence entre les États-Unis et le Mexique. Du côté américain de la frontière américano-mexicaine, où la possession d'armes à feu est beaucoup plus courante, les taux d'homicide ne représentent qu'une infime fraction de ce qu'ils sont du côté mexicain de la frontière, où les lois sur les armes à feu sont beaucoup plus restrictives.
Et enfin, il y a le problème du fait que tous les pays ne comptent pas les homicides de la même manière. Aux États-Unis, les meurtres commis en légitime défense sont inclus comme homicides, de même que les homicides non résolus.
Les chiffres relatifs aux crimes étiquetés comme homicide dans divers pays ne sont tout simplement pas comparables. Depuis 1967, les chiffres des homicides pour l'Angleterre et le Pays de Galles ont été ajustés pour exclure tous les cas qui n'aboutissent pas à une condamnation, ou où la personne n'est pas poursuivie pour des raisons de légitime défense ou autrement. Cela réduit le nombre apparent d'homicides de 13 à 15 pour cent.
Une troisième astuce consiste à effacer la frontière entre l'homicide et le suicide. Oui, je comprends que, au sens large, le suicide est un type d'homicide. Ceux qui utilisent cette astuce prétendront souvent qu'il existe une relation claire entre les taux de possession d'armes à feu. Ils notent que dans de nombreux États, tels que le Montana et le Colorado, par exemple, les taux de suicide sont relativement élevés et les lois sur les armes à feu sont relativement laxistes. Bien sûr, on peut établir des corrélations encore plus fortes entre le suicide et l'altitude ou le suicide et la densité de population. De plus, toute la ligne "plus d'armes à feu signifie plus de suicide" est complètement dissociée de la réalité lorsqu'elle est appliquée à l'échelle internationale. De nombreux pays ayant des lois extrêmement restrictives sur les armes à feu (tels que la France et le Japon) ont des taux de suicide égaux ou beaucoup plus élevés que ceux des États-Unis.
Lorsqu'ils font des comparaisons entre les États américains et divers pays, les défenseurs du contrôle des armes à feu remplacent souvent le terme "homicide" par "homicide par arme à feu". Cela est fait parce que les États-Unis ont une plus grande proportion d'homicides commis par des armes à feu que les autres pays. Cependant, il peut être démontré que certains pays ayant plus de possession d'armes à feu ont des taux d'homicides plus faibles que les pays ayant des taux de possession d'armes à feu plus élevés. Par exemple, en Suisse - où la possession d'armes à feu est courante - 48 pour cent des homicides sont commis avec des armes à feu. En Allemagne et en Autriche voisines, l'utilisation d'armes à feu dans les homicides est beaucoup plus faible (24 % et 10 %, respectivement). Cependant, le taux d'homicides est légèrement inférieur en Suisse (0,6 pour 100 000) qu'en Allemagne et en Autriche (0,9 et 0,8 pour 100 000, respectivement). Plus d'homicides par arme à feu (proportionnellement parlant) ne se traduisent pas par des homicides plus élevés dans l'ensemble.
Une cinquième dernière astuce consiste à faire des comparaisons inappropriées avec les États-Unis en tant que juridiction homogène unique. Les États-Unis sont beaucoup plus grands que n'importe quel pays européen et présentent des variations beaucoup plus importantes en termes de géographie, de climat, de culture et d'ethnicité que tout autre pays européen en dehors de la Russie. Cependant, cela n'empêche pas de nombreux experts de comparer les États-Unis - avec 320 millions de personnes - à, par exemple, la Belgique, qui ne compte que 11 millions de personnes et seulement une poignée de régions métropolitaines.
Néanmoins, les défenseurs du contrôle des armes à feu aiment énumérer le taux d'homicides pour les États-Unis - de la manière malhonnête décrite ci-dessus - et dire "pourquoi les taux d'homicides aux États-Unis sont-ils plus élevés ?" On ignore, bien sûr, le fait que les taux d'homicides peuvent différer énormément d'un État à l'autre. En effet, en 2015, le taux d'homicides (au niveau de l'État) variait de 1,1 pour 100 000 dans le New Hampshire à 10,3 pour 100 000 en Louisiane. De toute évidence, étant donné que les lois sur les armes à feu peuvent varier considérablement d'un État à l'autre, il est impossible de tirer des conclusions significatives sur les homicides et leurs causes à partir d'un taux d'homicides à l'échelle nationale. Ceci est également pertinent pour faire des comparaisons internationales. Lorsque nous examinons les données au niveau des États, par exemple, nous constatons que les États dont la démographie et le climat sont similaires à ceux du Canada ont également des taux d'homicides similaires à ceux du Canada - en dépit de grandes différences dans les lois sur les armes à feu.
De plus, lorsque nous commençons à examiner de plus près les données au niveau des villes, nous constatons que les taux d'homicides varient énormément même à l'intérieur des États, à la fois en termes de taux globaux et en termes de tendances de croissance. La croissance des homicides survenus de 2014 à 2015, par exemple, n'a été tirée que par une poignée de villes."


Ryan McMaken, rédacteur en chef à l'Institut Mises.

jeudi 5 mai 2022

Céline, "Guerre" : premiers extraits !




- "J'ai toujours dormi ainsi dans le bruit atroce depuis décembre 14. J'ai attrapé la guerre dans ma tête. Elle est enfermée dans ma tête".
- "Je suis parti de plain-pied dans cet édredon, c'est le cas de le dire. Je m'en mettais partout du nuage. Ça y est, que j'ai dit, cette fois-ci je déserte pour de bon. Je me suis assis, c'était mouillé. Un peu plus loin je voyais les murs de la ville déjà, des hautes murailles, un vrai château fort la protège. Une grande ville du Nord sans doute. Je m'assois devant que je dis. Maintenant j'étais sauvé, j'étais plus seul. Je prends l'air coquin. Y avait Kersuzon, Keramplech, Gargader et le gars Le Cam autour de moi, en cercle pour ainsi dire. Seulement alors, ils avaient les yeux fermés. C'étaient des reproches qu'ils m'adressaient. En somme ils venaient me surveiller. Depuis quatre ans presque qu'on avait été ensemble ! Je leur avais pourtant jamais raconté d'histoires. Gargader il saignait en plein dans le milieu du front. Ça rougissait tout le brouillard en dessous de lui. Je lui ai même fait remarquer. Kersuzon, c'est vrai, il avait plus de bras du tout, mais de grandes oreilles pour écouter bien. Le gars Le Cam on voyait à travers sa tête le jour, par les yeux comme dans une lunette. Ça c'est drôle. Keramber il lui avait poussé une barbe, il avait les cheveux longs comme une dame, il avait gardé son casque et il se faisait les ongles avec un bout de baïonnette. C'était pour m'écouter aussi. Il avait les boyaux qui lui glissaient par le fondement tout loin dans la campagne. Fallait que je leur parle sinon sûrement ils me dénonceraient. La guerre, que j'ai dit, c'est au nord qu'elle se passe. C'est pas ici du tout. Ils ont rien dit."
- "Top, que j'ai dit, le vent souffle Ferdinand, pare ta galère, laisse les cons dans la merde, laisse-toi pousser, croye plus à rien. T'es cassé plus qu'aux deux tiers mais avec le bout qui reste tu vas encore bien te marrer, laisse-toi souffler debout par l'aquilon favorable. Dors ou dors pas, titube, trombone, chancelle, dégueule, écume, pustule, fébrile, écrase, trahis, ne te gêne guère, c'est une question de vent qui souffle, tu ne seras jamais aussi atroce et déconneur que le monde entier. Avance, c'est tout ce qu'on te demande, t'as la médaille, t'es beau. Dans la bataille des cons de la gueule t'es enfin en train de gagner très haut, t'as ta fanfare particulière dans la tête, t'as la gangrène qu'à moitié, t'es pourri c'est entendu, mais t'as vu les champs de bataille où qu'on décore pas la charogne et toi t'es décoré, ne l'oublie, pas ou t'es que l'ingrat, le vomi déconfit, la raclure de cul baveux, tu vaux plus le papier qu'on te torche."
- "Ma mère alors elle en revenait pas de l'admirer. Il avait en somme tous les courages et bien des vertus. Si riche, parmi les troupes si près du front, avec de si jolis enfants autour de lui, réformé pour faiblesse de coeur, dans une si grande et si bien meublée demeure tout en 'ancien' avec trois bonnes et une cuisinière, à moins de vingt kilomètres du front, si simple avec nous, si complaisant, nous recevant à sa table dès le premier jour, particulièrement simplet avec Cascade, s'informant, estimant, vénérant presque nos blessures et ma médaille militaire, vêtu d'un complet en étoffe de grand prix, un col bien convenable très haut impeccable, en relation avec la meilleure société de Peurdu-sur-la-Lys, connaissant tout le monde, pas fier du tout malgré tout, parlant anglais comme une grammaire, ornant sa maison de dentelles au filet, ce que ma mère considérait comme la preuve même du haut goût, écrivant à mon père des lettres presque aussi bien que lui-même, pas tout à fait évidemment, mais déjà admirablement, gardant, chose rare, à l'époque, déjà, les cheveux en brosse, coupe sévère qui fait si propre et si parfaitement masculin et convenable et qui consolide la confiance en vous des assurés éventuels."
- "Il avait l'air cochon quand même Harnache avec ses petites moustaches de chat. Il devait branler les bonnes. Mon père il jetait un oeil de sournois du côté des bonnes, quand elles passaient les hors-d'oeuvre. Des grosses jeunes de vingt ans bien girondes. Quand elles allaient vers la cuisine porter les plats fallait qu'elles franchissent deux marches, ça découvrait un peu leurs molletons."
- "A tant d'années passées le souvenir des choses, bien précisément, c'est un effort. Ce que les gens ont dit c'est presque tourné des mensonges. Faut se méfier. C'est putain le passé, à fond dans la rêvasserie. Il prend des petites mélodies en route qu'on lui demandait pas. Il vous revient tout maquillé de pleurs et de repentirs en vadrouillant. C'est pas sérieux. Faut demander alors du vif secours à la bite, tout de suite, pour s'y retrouver. Seul moyen, du moyen d'homme."

dimanche 1 mai 2022

Se libérer de l'ego ? Par Paul-Eric Blanrue.

"Ce qui m’a définitivement décidé à entrer en piste sous un chapiteau jusqu’à présent préservé de toute publicité, c’est la mode actuelle du « bouddhisme light », de la « pleine conscience » (mindfullness), du lâcher-prise, les slogans en faveur du non-ego érigé en vertu suprême. Je connais le sujet de près. Pratiquant moi-même depuis longtemps, après une incursion dans l’admirable univers soufi, la méditation vipassana (« vue profonde »), je m’aperçois chaque jour de l’aspect néfaste de cet engouement venu du Tibet via Los Angeles, lorsque les techniques ne sont pas suffisamment canalisées par d’authentiques experts. Je me devais d’en prendre le contre-pied pour réhabiliter certaines notions, en particulier celle d’individualité.
Parvenir à dépasser ce que l’on nomme le « petit soi » (notre personnalité et non pas notre âme, pour le dire vite) exige de gros efforts intérieurs et une intention spirituelle ferrée à glace. Ce n’est pas une partie de rigolade ni un substitut au Lexomil. À l’origine, cette méthode n’a pas pour but d’anéantir le pratiquant comme s’il sautait d’une falaise en fermant les yeux et en se bouchant le nez. Ce n’est pas du base-jump, de l’apnée, du fakirisme ni une ascèse destinée à le faire s’asseoir pour le restant de ses jours au pied de l’arbre de la Bodhi. Il est suggéré au disciple de se surpasser pour intégrer une autre sphère de réalité, acquérir une meilleure maîtrise de lui afin d’aboutir, une fois le chemin accompli, à un degré de conscience plus élevé qu’au début de son initiation. L’ambition des meilleures de ces pratiques n’est pas de faire disparaître corps et biens l’individu mais de le transformer, lui apprendre à se contrôler, obtenir le calme mental (shamata) afin de progresser - quitte, en effet, par la suite, à se débarrasser de la mauvaise perception qu’il a de son « flux de conscience ».
Les méthodes actuelles de méditation sont des versions démocratisées et laïcisées (donc épouvantables) de ce qui se pratiquait jadis dans des temples dédiés à « la posture », selon l’expression favorite du maître japonais Taïsen Deshimaru, l’introducteur en France du zazen dans les années soixante- dix. Elles poussent dangereusement à l’érosion du soi. Trop souvent, le stade du « petit soi », ce fameux et funeste ego illusoire qui serait la cause de tant de mal et que l’on pose à la base de l’individualisme moderne, n’a pas encore été atteint par la plupart des pratiquants. Or il est absolument impossible de brûler les étapes. On n’a pas encore vu un pianiste de bar se réveiller un beau matin en jouant comme Glenn Gould !
Une personne cruellement dénuée d’ego ne peut pas, de fait, surmonter l’ego, puisqu’elle ne dispose pas du minimum vital d’unité intérieure, cette énergie et cette conscience qui doivent lui servir de tremplin dans la vie quotidienne comme dans la méditation. S’asseoir sur un zafu dans un dojo en attendant, dans la position du lotus, que le nirvana nous tombe dessus comme des confettis de carnaval, méditer sur les « cinq agrégats » (l’illusion du soi dans la tradition bouddhiste qui prône l’anātman, l’absence d’une essence nommée ego), chanter « Om mani padmé hum » en brûlant un bâtonnet d’encens Nag Champa ne sert de rien si l’on ne dispose pas d’une réalité mentale sur quoi travailler. Vitupérer l’ego comme s’il s’agissait d’une entité diabolique, tandis que l’on est soi-même sous le contrôle d’autrui et que l’on subit l’ascendant de la société et de normes non maîtrisées, est une erreur exceptionnellement grave, un fourvoiement spirituel ayant des conséquences néfastes sur l’esprit, conduisant à la dilution complète de la personnalité.
L’ego est un phénomène préjudiciable dans la perspective où il se clôt sur lui-même ; dans le cas nocif où l’individu s’attache par trop aux choses terrestres au point d’oublier qu’il est l’heureux possesseur d’une conscience l’incitant à voir les choses « d’en-haut » ; lorsque l’homme devient prisonnier de ses projections, qu’il est hypnotisé par ses chimères et s’apprête, par manque de discernement, à passer sa vie à côté de la plaque. Mais l’ego devient avantageux, utile, constructif, positif, si on l’emploie pour aller au-delà de sa petite condition. Pour se transcender, sont nécessaires une individualité constituée et la formation d’un être sachant ce qu’il fait et où il va. Se dompter, soigner ses maux, résister aux propagandes diverses, s’extraire de la masse amorphe sont des aspirations qui requièrent de solides fondations. Ce n’est pas sauver son âme, sous prétexte de lutter contre le vilain ego, que de rabâcher ce que tout le monde dit et décider de mourir sans savoir ce que signifie exister !
Il est capital de gouverner son ego, de ne pas céder à ses pulsions, au « Ça » introduit par Georg Groddeck, ne serait-ce que parce que celui qui n’est pas maître de soi ne peut pas faire exploser le soi. Il faut « être » avant tout - avant que de disparaître. Avoir la prétention des plus grands sages de l’humanité, au nom de l’altruisme – uniquement parce que l’altruisme est à la mode dans le rayon « développement per- sonnel » des grandes surfaces et que les médias, les hommes politiques et maints fonctionnaires de la religion en ont fait leur lucratif fonds de commerce - ne conduit pas à mettre nos pas, selon nos options spirituelles, dans ceux de Milarepa, Padmasambhava, Kalou Rinpoché, Rûmî ou saint Jean de la Croix. Être altruiste parce que l’on est incapable de résister à la croisade idéologique qui vante les qualités de « l’Autre » et médit avec violence de « l’individualisme », revient à ne rester qu’un piètre suiveur, un individu désorienté, dénué de volonté, en aucun cas un être éveillé susceptible d’atteindre le samadhi ou le satori.
Il existe une gamme de nuances entre l’hyper-égoïsme crispé d’une Ayn Rand, laquelle est à la limite d’affirmer qu’un don d’argent accordé à des amis est un comportement immoral, et le super-altruisme d’un Matthieu Ricard, le lama qui joue au speaker dans les conférences TED et rêve de rendre le don obligatoire sans penser une seule seconde qu’il ne peut l’être, puisque, pour avoir quelque vertu, un don doit rester un mouvement désintéressé et volontaire. J’ai toujours été amusé que, sur la couverture des livres de cet empereur du désintéressement et ce Torquemada de l’ego, l’on trouve systématiquement sa bonne grosse bobine réjouie. En toute logique, on aurait pu penser que Ricard effacerait discrètement son image. Retour du refoulé égotique ?
J’inscris « l’art de désobéir » dans l’optique suivante : la libération personnelle, la maîtrise de soi de la tradition des stoïciens dont j’aurai à reparler. Mais avant tout, pour affermir les principes de l’école du Portique, je ferraille pour l’acquisition d’une véritable souveraineté intérieure contre tous les violeurs de conscience, l’État en tête."

Paul-Éric Blanrue, Sécession (2018).



Au Palais Berlendis, résidence de Nietzsche à Venise, suite des clichés photographiques.

 

























Les photos sont la propriété de leur auteur, Paul-Éric Blanrue.