BLOG DES AMIS DE PAUL-ÉRIC BLANRUE --- ARCHIVES, ACTUALITÉS, PROSPECTIVES --- DÉMYSTIFICATION ET CONTRE-HISTOIRE

jeudi 31 mai 2018

Voltaire, fais gaffe à ce que tu dis... !




"Paraît-il parmi vous, quelque livre nouveau dont les idées choquent un peu les vôtres (supposé que vous ayez des idées) ou dont l’auteur soit d’un parti contraire à votre faction, ou, qui pis est, dont l’auteur ne soit d’aucun parti : alors vous criez au feu ; c’est un bruit, un scandale, un vacarme universel dans votre petit coin de terre. Voilà un homme abominable, qui a imprimé que si nous n’avions point de mains, nous ne pourrions faire des bas ni des souliers : quel blasphème ! Les dévotes crient, les docteurs fourrés s’assemblent, les alarmes se multiplient de collège en collège, de maison en maison ; des corps entiers sont en mouvement : et pourquoi ? Pour cinq ou six pages dont il n’est plus question au bout de trois mois. Un livre vous déplaît, réfutez-le ; vous ennuie-t-il, ne le lisez pas" (1758).

Considérations sur la loi contre les "fake news" et le libéralisme.





Les lois liberticides ne servent de rien, sauf à entretenir de sombres pulsions contre ceux qui les ont votées et à vouloir les enfreindre coûte que coûte, ne serait-ce que pour montrer que nous ne sommes pas des esclaves.  
La loi Pleven n'a pas réduit le racisme, la loi Gayssot n'a pas réduit l'antisémitisme. A contrario, le 1er amendement a permis l'élection aux États-Unis d'un président métis (pour le meilleur et pour le pire).
Une loi contre les fake news serait un pas de plus dans l'univers orwellien dans lequel nous sommes déjà immergés jusqu'aux cheveux. Qui déciderait, et au nom de quoi, que telle information serait une fake news ? Les décodeurs du Monde ? Le site Conspiracy watch ? Une équipe de Sherlock Holmes, payés par le contribuable et lancés aux quatre coins de la planète à la poursuite du premier propagateur de la fausse nouvelle, reprise benoitement par d'autres ? 
Cette loi, c'est un secret de polichinelle, a été voulue par le président Macron qui n'a pas supporté qu'on le soupçonne durant la campagne présidentielle d'être plus ouvert qu'il ne le disait à certaines coutumes marécageuses. Qui va prouver le contraire ? Comment ?
Si ces messieurs de l'Assemblée nationale désirent s'amuser à voter de nouvelles lois réduisant davantage encore la liberté d'expression en France, pourquoi ne travaillent-ils pas d'arrache-pied à une loi réprimant les mensonges des politiciens
À une loi terrassant les auteurs de fausses promesses électorales
À une loi rendant délictueuses les présentations de fausses données chiffrées lors de débats télé et de meetings politiques ? 
À l'interdiction formelle de tout mensonge, rumeurs invérifiées, faits divers storytellés, parus dans la presse, sous peine d'interdire certains journaux ? 
Chiche ? 
Mais non, pas chiche ! Je blague. Je suis (de naissance) pour la liberté de parole absolue et totale. Même et y compris pour les imbéciles. Même pour les menteurs. Même pour les hommes politiques !
À condition, bien sûr, qu'on puisse leur répondre de la façon qui nous agrée sans risquer la geôle ou des amendes prohibitives. À armes égales !
Allons au bout de la logique de cette bande d'incapables pour voir où ils nous entraînent.
Existe-t-il une réalité "en soi" ? Werner Heisenberg : "Ce que nous observons n'est pas la nature en soi mais la nature qui s'offre à nos méthodes d'investigation". 
Fake news !
L'atome ressemble-t-il à ce qu'on nous enseigne dans les lycées ? Heisenberg : "Les atomes et même les particules élémentaires ne sont pas réels, ils forment un monde de potentialités ou de possibilités plutôt que d'objets ou de faits."
Fake news !
Vous croyez à l'image des électrons tournant autour d'un noyau atomique comme des planètes autour d'un soleil ?
Fake news !
Peut-on croire aux mathématiques ? Einstein : "Pour autant que les propositions des mathématiques se rapportent à la réalité, elles ne sont pas certaines ; et pour autant qu'elles sont certaines, elles ne se rapportent pas à la réalité".
Fake news !
Les axiomes mathématiques sont-ils de simples conventions ? "Les mathématiques sont une matière où nous ne savons ni de quoi nous parlons ni si ce que nous disons est vrai" (Bertrand Russell).
Fake news !
Existe-t-il des "lois naturelles" ou simplement, comme le pensait Whitehead, des "habitudes passagères de la nature"?
Où se nichent les fake news ? Jusqu'à quels confins de nos croyances vont-elles se glisser ?
Va-t-on condamner les catholiques parce qu'ils croient que le Christ est ressuscité ? Les musulmans car ils croient que l'ange Gabriel a parlé au Prophète ? La ville de Lourdes parce que son tourisme repose sur une apparition de la Vierge ? L'Assemblé nationale va-t-elle s'auto-dissoudre en vertu du fait que les députés croient en un Bien commun qu'ils ont toujours été incapables de définir ?

*

"Le libéralisme c'est d'abord une morale individuelle, ensuite une philosophie de la vie en société dérivée de cette morale, enfin seulement, une doctrine économique qui se déduit logiquement de cette morale et de cette philosophie" disait Jacques de Guenin (1931-2015), élève de Maurice Allais, prix Nobel d'économie. Cette citation est ess-en-ti-elle. Si le "libéralisme" (je n'aime pas ce mot fourre-tout) a mauvaise presse chez nous c'est qu'il est associé à l'économie, un domaine qui paraît rebutant aux Français littéraires et non-scientifique aux plus scientifiques d'entre eux, d'où le revival du marxisme qui présente avant tout une utopie. 
Ce faisant, le libéralisme est également associé - car c'est le concret de tous les jours, "ce qu'on voit" au quotidien dans nos sociétés -, au rapprochement illicite des cartels, des grandes entreprises (Dassault, tiens !) avec l'État. 
Les braves gens voient dans le capitalisme de connivence un cristal de libéralisme. Ils sont persuadés que les diktats bruxellois sont le plus pur libéralisme en action. Les rares libéraux qui prennent la parole dans les médias n'y voient que peu à redire et se contentent de dénoncer les effets néfastes du Code du travail et l'oeuvre imbécile de certains syndicats maximalistes.
Le grand tort des libéraux est de ne pas dénoncer la collusion entre l'État et les grands groupes de pression avec la même virulence qu'ils dénoncent la soumission de l'État à ses différents clients, aux lobbies catégoriels et syndicaux. 
Dans la tête du pékin moyen, le libéralisme c'est "le complot des riches". 
Les libéraux oublient de parler du fondement de leur doctrine, du primat de la liberté individuelle sur tout autre considération : je parle du volontarisme, du consentement (à l'impôt, bien sûr, mais aussi à ce que l'État en fait, aux guerres notamment, et à l'empiétement sans cesse grandissant sur les libertés individuelles qu'il s'autorise), du principe de légitime défense et de celui de non-agression. 
Défendre la propriété de ses biens, c'est parfait, celle de son corps et de son esprit c'est encore mieux. Nul n'a à nous dire ce que nous devons faire ou penser : telle est la base intangible. 
C'est sur ce dernier point que le libéralisme officiel pèche. Si un libéral ne s'exprime que pour parler de la dépénalisation des joints, même si je suis prêt à comprendre sa démarche, on peut remarquer qu'il se bat pour un argument électoraliste qui surfe sur la démagogie ambiante et ne remet pas en cause le système et tout ce qui en découle - alors qu'il y a tant à faire du côté des lois liberticides qui nous pourrissent la vie, ainsi que du côté de toutes les interdictions et règlementations qui, sous un régime dit démocratique, ont réduit notre capacité à faire de notre vie ce que nous désirons, à parler comme nous l'entendons des sujets qui nous tiennent à coeur. 
Ce ne sont pas des considérations sur la valeur travail qui vont faire bouger nos concitoyens, mais des propositions concrètes et le choix de cibles plus pertinentes.
Le libéralisme a perdu de sa capacité de révolte. Profitons-en pour relire Lysander Spooner (1808-1887) : "Tous les grands gouvernements du monde - ceux d'aujourd'hui et ceux d'hier - n'ont été que des bandes de voleurs, associés afin de piller, de conquérir et de réduire leurs frères humains en esclavage. Et leurs lois, comme ils les appellent, ne représentent que les ententes qu'ils ont jugé nécessaire de conclure afin de maintenir leur organisation et d'agir de concert pour dépouiller les autres et les réduire en esclavage, et pour assurer à chacun sa part convenue du butin. Toutes ces lois n'imposent pas plus d'obligations que n'en créent les ententes que les brigands, les bandits et les pirates jugent utile de conclure entre eux."


Paul-Éric Blanrue

mardi 29 mai 2018

"Indignez-vous" ? Mais non : ÉVADEZ-VOUS !


Mamoudou, la belle Marlène et le reste.



Crise en Italie. Sergio Mattarella refuse de nommer un ministre des Finances "eurosceptique". Di Maio parle de son souhait d'invoquer l'article 90 de la Constitution, qui permet de mettre le chef de l'État en accusation devant le Parlement pour "haute trahison" ou pour "atteinte à la Constitution". Si seulement ! Forza Italia ! En attendant la séparation du Nord et du Sud et l'indépendance de la Vénétie ! Indipendenza Veneta ! On peut rêver ! Haut les coeurs !

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Pauvre Marlène Schiappa ! Son dernier livre, Si souvent éloignée de vous, chez Stock (une compilation de lettres écrites avec ses pieds et envoyées à ses filles lors de ses déplacements), se fait descendre en flèche par ses copines de la bobocratie ellegébété. Pas seulement à cause du style défaillant ; non, aussi pour des raisons de fond. Elle qui se prenait pour la nouvelle Beauvoir, la championne du néo-féminisme indomptable et de l'anti-sexisme farouche, la voilà qui se fait allumer par une furie du Nouvel Obs du nom de Barbara Krief, qui lui reproche l'éducation "genrée" qu'elle donne à sa progéniture. 
Genrée !
L'inconsciente Marlène ose conseiller à ses filles de tomber amoureuses "d'un homme" (aïe !) et d'avoir des enfants, "la plus belle chose du monde" (ouille !). Krief s'étouffe. Et l'IVG, c'est fait pour les chiens ? 
Pire, la belle Marlène aime "voir un homme" lui "rendre un sourire" et raconte avoir hérité de sa mère "la façon de préparer le dîner". Les femmes et la bouffe du dimanche en famille, il ne manquait plus que cette caricaturale abomination. Misogynie rampante ! Calamité macho ! Apocalypse phallocratique ! Tous aux abris ! Bouh ! Elle est infectée, la Marlène, elle se vautre avec une honteuse délectation dans les ravissements de l'avilissante génétique humaine et sa culture séculairement oppressive. 
Ce livre est la preuve qu'elle n'est pas encore totalement passée de l'autre côté, dans le compartiment aseptique de la désexualisation, le lieu où l'on voile pudiquement à sa pensée progressiste les organes génitaux réactionnaires. 
Quand on veut faire dans l'égalitarisme démagogique, on trouve toujours plus démagogique et égalitariste que soi... Encore un effort pour vous dégenrer, Marlène ! On est tous derrière vous ! En tout bien, tout honneur, évidemment.

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Affaire Mamoudou. Naturalisé français et héros national en 48 heures chrono ! Déjà ! Plus vite que Jeanne d'Arc, qui, d'hérétique, a mis six siècles avant d'être catapultée sainte. Quand la propagande politico-médiatique s'y met, tout va plus vite. Moi qui croyais qu'on vivait dans une société raciste, racialisée, racialisante, racialosophe, racistissime, blanco-normée. Je ne peux pas croire qu'on m'ait menti sur un sujet aussi sensible.
Vu les réactions spécialement hostiles qui se déchaînent sur les réseaux sociaux, la propagande étatique démontre une nouvelle fois son impéritie : 1° l'apparition inopinée de l'État-spectacle ("comediante, tragediante") engendre en soi la suspicion sur le storytelling de la geste de Mamoudou et  2° la collusion suspecte de l'Élysée avec les médias entraîne un rejet populaire d'une l'histoire jugée trop officielle pour être honnête.  La hâte avec laquelle ce migrant va être naturalisé et entrer chez les sapeurs pompiers contribue in fine à alimenter le racisme sur le Net. Tout ce que fait l'État, il le fait mal. 
Mamoudou ou pas Mamoudou, héros ou pas héros (exploit physique de toute évidence), il est amusant de constater qu'il existe encore des gens qui croient dur comme fer qu'il existe des "faits", des événements neutres, objectifs, et que ces "faits" sont traités à égalité et en tant que faits bruts, s'imposant naturellement à l'esprit en raison de leur importance, par les journalistes et les politiciens. 
Un "fait" n'existe que parce qu'il est choisi, trié, mis en avant, storytellé. On en prend, on les monte en épingle, les autres vont droit dans la poubelle et nul n'en entend jamais parler : c'est ainsi que ça se passe. Il faut avoir travaillé un peu dans les journaux pour le savoir. Ensuite les réseaux s'en emparent et tout le monde y va de son commentaire (la preuve), en oubliant le reste, les faits négligés, la perspective de ces histoires, la réalité de la fabrique de l'information, du consentement, de l'entertainment
On a beaucoup raillé Jean-Pierre Pernaut parce qu'il consacrait la majeure partie de son JT à la culture du radis sauvage dans le Périgord noir ou à l'art de sculpter la cougourde dans un bled du Massif des Alpilles où survivent douze cacochymes de 103 ans passés. Mais il ne fait pas autre chose que les autres : il tape dans le lot, choisit le "fait", le fabrique en fonction de l'intérêt qu'il porte à ce type d'informations et torche son JT qui plaît tant dans les maisons de retraite, où l'on espère encore que la dorure à la feuille est un métier d'avenir.

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La triste vérité que tout le monde tait, à commencer par le Figaro, c'est que Serge Dassault ne pouvait sentir le moindre de ses rejetons. Il a passé sa vie à les humilier, les rabaisser, les rabrouer, dès qu'ils l'ouvraient, dès qu'ils apparaissaient dans les médias, dès qu'ils faisaient parler d'eux. Il les haïssait d'une haine pure et sèche. De toute son âme - s'il en avait une. 
Dassault représentait en outre la quintessence du capitalisme de connivence : incapable de vendre un seul de ses Rafales à l'étranger, il était le grand ami d'une succession de présidents français, et la plus grosse partie de son business s'est faite avec l'appui de l'État.

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Pioché ce matin dans le Journal de Jules et Edmond Goncourt (27 décembre 1860, notez la date) :
"À mesure que de l'isolement, la civilisation marche à la centralisation - marche fatale et croissante de l'humanité -, l'individualité est plus absorbée. L'État, surtout depuis 89, est d'un absorbant prodigieux ! L'avenir, ne sera-ce pas l'État absorbant tout, assurant tout, tenant à ferme la propriété de chacun ? On n'aura plus le despotisme dans un homme, dans une volonté, mais il y aura, étendu sur tout, le réseau d'une règlementation omnipotente, la tyrannie de la bureaucratie, en un mot le gouvernement absolu de l'État, administrant tout au nom de tous."

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"On ne peut être vraiment soi qu'aussi longtemps qu'on est seul ; qui n'aime donc pas la solitude n'aime pas la liberté, car on n'est libre qu'étant seul" (Arthur Schopenhauer).



 Paul-Éric Blanrue

vendredi 25 mai 2018

Un Flaubert au meilleur de sa forme fulminatoire et prophétique !


Lettre de Gustave Flaubert à George Sand (1871) :


"Si la France ne passe pas, d’ici à peu de temps, à l’état critique, je la crois irrévocablement perdue. L’instruction gratuite et obligatoire n’y fera rien – qu’augmenter le nombre des imbéciles. Renan a dit cela supérieurement dans la préface de ses Questions contemporaines. Ce qu’il nous faut avant tout, c’est une aristocratie naturelle, c’est-à-dire légitime. On ne peut rien faire sans tête. – Et le suffrage universel tel qu’il existe est plus stupide que le droit divin. Vous en verrez de belles si on le laisse vivre! La masse, le nombre, est toujours idiot. Je n’ai pas beaucoup de convictions. Mais j’ai celle-là, fortement. Cependant il faut respecter la masse si inepte qu’elle soit, parce qu’elle contient les germes d’une fécondité incalculable. – Donnez-lui la liberté mais non le pouvoir.
Je ne crois pas plus que vous aux distinctions de classes. – Les castes sont de l’archéologie. – Mais je crois que les Pauvres haïssent les Riches, et que les riches ont peur des pauvres. Ce sera éternellement. – Prêcher l’amour aux uns comme aux autres est inutile. Le plus pressé est d’instruire les Riches, qui en somme sont les plus forts. Eclairez le bourgeois d’abord! Car il ne sait rien, absolument rien. Tout le rêve de la démocratie est d’élever le prolétaire au niveau de bêtise du bourgeois. – Le rêve est en partie accompli! Il lit les mêmes journaux et a les mêmes passions.
Les trois degrés de l’instruction ont donné leurs preuves depuis un an . 1° l’instruction supérieure a fait vaincre la Prusse ; 2° l’instruction secondaire, bourgeoise, a produit les hommes du 4 septembre ; 3° l’instruction primaire nous a donné la Commune. Son ministre de l’Instruction primaire était le grand Vallès, qui se vantait de mépriser Homère.
Dans trois ans tous les Français peuvent savoir lire. Croyez-vous que nous en serons plus avancés ? Imaginez au contraire que, dans chaque commune, il y ait un bourgeois, un seul, ayant lu Bastiat, et que ce bourgeois-là soit respecté, les choses changeraient!"


lundi 14 mai 2018

SNCF. Le plus dur, dans la grève, c'est de tenir jusqu'aux grandes vacances. Il faut être en forme pour la grève de la rentrée !


Le saviez-vous ?

Le saviez-vous ? Voici ce que Che Guevara écrivait dans son ultime message d'avril 1967, rédigé dans la forêt bolivienne : 
"Il faut mener la guerre jusqu'où l'ennemi la mène, chez lui, totalement, dans ses lieux d'amusement"
Dans ses lieux d'amusement ? C'est exactement ce que fait Daech un peu partout dans le monde, au Bataclan, à Nice ou à Paris samedi dernier. 
Sur Twitter, j'ai demandé à Méluche et Corbière ce qu'ils pensaient de la dernière recommandation du saint guérillero : silence de plomb.
J'ai comme l'impression qu'une fois de plus le Che, non content de perdre tous les combats qu'il a engagés en solitaire (sans Fidel il était paumé), a perdu une belle occasion de se taire.  C'est le principal problème des doctrinaires, surtout ceux qui se piquent d'être des stratèges, ils ne voient pas les applications possibles de leurs délires de plume. Je t'invente un monde idéal et tu dois y entrer de gré ou de force, sinon je t'égorge ou je te grille la cervelle, et puis celle de ta mère, ta femme et ta fille "sur ses lieux d'amusement".

J'ai écrit ailleurs pourquoi j'arrivais malgré tout à apprécier le Che. C'était un grand lecteur, un inconditionnel, un fanatique de Don Quichotte. Qui aime Cervantès peut être sauvé !


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Le saviez-vous ? Rue Marsollier, IIe arrondissement de Paris. Le terroriste franco-russo-tchétchène Azimov y a tué samedi un homme au n°8. C'est au n°11 que les parents de Louis-Ferdinand Céline (sa mère Marguerite seule à la fin) ont vécu de 1907 aux années 40. Ferdine y a séjourné de longues années, a quitté les lieux puis est revenu s'y installer avec sa femme Lucette, et ça a failli mal tourner. Il croque le décor et l'atmosphère de ce quartier dans son chef-d'oeuvre Mort à crédit. Avant 1907, il habitait dans le Passage Choiseul aux n°64 et 67, juste en face, derrière les Bouffes parisiens.


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Le saviez-vous ? Interdire la consultation de sites djihadistes, c'est du franc pipeau qui  revient à criminaliser les idées. Demander des prêches en français, c'est une douce rigolade car nul n'empêche les réunions secrètes. Expulser tous les fichés S ne résoudra rien surtout si la France continue de naturaliser n'importe qui à tour de bras. 
Puisqu'on nous affirme, le gouvernement comme les médias, que "les attentats vont durer longtemps", alors la sécurité des citoyens n'aura une chance d'être assurée que lorsque la société civile sera en droit de se défendre elle-même. Autrement dit lorsque les Français auront de nouveau le droit de porter des armes - à condition évidement qu'ils remplissent les conditions requises. 
Pour le moment, seule une minorité des privilégiés (hommes politiques, happy few) dispose de ce droit. On se demande bien au nom de quoi les autres, le grand public, en sont privés. En juillet 1792, l'Assemblée nationale a voté un décret stipulant que "tous les citoyens doivent être pourvus d’armes, afin de repousser avec autant de facilité que de promptitude les attaques des ennemis intérieurs et extérieurs de leur constitution". Aujourd'hui quiconque, hors de son domicile, est trouvé porteur d’une arme de catégorie A ou B risque une peine de cinq ans d’emprisonnement.
On connaît l'habituelle propagande médiatique à propos des mass shootings aux États-Unis. Seulement la Suisse, le pays qui a le plus d'armes a aussi le moins de victimes. Quant aux États-Unis, il y a plus de morts par armes à feu dans les gun free zone que dans les endroits où le port d'arme est autorisé. La majorité des homicides commis aux États-Unis le sont avec des armes à feu détenues illégalement. Ne comptez pas sur BFMTV pour vous le révéler.
Le droit de légitime défense doit également être accru. On doit cesser de victimiser les criminels, qui seuls bénéficient de facto du port d'armes volées ou acquises au black market.  Il faudra enfin qu'un jour la France choisisse entre vouloir abattre Assad et vouloir combattre Daech. Pour le moment, ceux qui luttent jour après jour contre Daech, sur le terrain, ce sont Assad et ses alliés. C'est grâce à eux que l'État islamique n'est plus qu'un fantôme de confetti sur la carte. Il faudrait cesser de les diaboliser et de les bombarder. Un minimum de logique s'impose.


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Le saviez-vous ? L’économie américaine (les méchants capitalistes) est en plein boom. Sa croissance est d'environ 3%. Le Dow Jones bat des records jamais atteints depuis 85 ans. 
L’investissement des entreprises a augmenté de 6,7 % au second trimestre 2017 et de 3,9 % au troisième. Le tout dans le contexte d’une grande réforme fiscale, avec une forte dérèglementation. 
Quant au chômage il connaît l’un des plus bas taux depuis des années. Fin mars 2018, les inscriptions au chômage atteignaient le niveau de 1973, du jamais vu. 
Intéressante aussi la baisse du chômage des jeunes. Comme les entreprises manquent de main d’œuvre, elles embauchent des jeunes à partir de 16 ans.  Le taux de chômage des plus jeunes en mars 2018 est extrêmement bas : pour les 16-19 ans, il se situe à 13, 9 % tandis que celui des 20-24 ans est tombé à 7,2 %. 

En France, dans notre beau pays où nous savons tout sur tout, et où la moraline et les bons sentiments ne coûtent pas cher puisque "c'est l'État qui paye", le taux de chômage des jeunes (- de 25 ans) reste très élevé : 21, 6 %.

- Mais alors, Blanrue, t'es pour l'impérialisme ?

- Non, je suis contre. Je suis pour que les États-Unis s'occupent de leurs fesses. Mais en économie, je suis pour les solutions qui marchent. Et il faudrait encore aller beaucoup plus loin que les mesures déjà prises là-bas, pour faire échec au capitalisme de connivence, l'alliance incestueuse de l'État, des banques et des grandes entreprises. Et pour en finir aussi avec le trucage démocratique. Me fais-je comprendre ?

- Oui et non... Comment on fait ? 
- Chaque chose en son temps !
Venise a été la plus grande cité-État du capitalisme marchand. Ça ne lui a pas trop mal réussi, je crois.




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Le saviez-vous ? Se plaindre de son salaire c'est bien, mais regarder la différence entre son salaire brut et net, c'est mieux. Demandez-vous pourquoi on ne vous donne pas tout votre salaire afin que vous choisissiez ensuite librement où vous allez dépenser votre argent. Vous prendrait-on pour des demeurés, inaptes au choix et à la liberté ?

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Le saviez-vous ? En France, c'est en 1841, sous la monarchie de Juillet, que les premières lois contre le travail des enfants dans les usines ont été prises. C'est sous le Second Empire qu'en 1864 les syndicats furent autorisés. Quant à la grève, c'est le député libéral Frédéric Bastiat qui demanda, en 1849, qu'on en reconnaisse le principe.


Paul-Éric Blanrue


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vendredi 11 mai 2018

Aujourd'hui, Salvador Dalí aurait 114 ans !


« J’ai toujours été monarchiste et anarchiste. 
Monarchiste pour que notre anarchie, celle d’en bas, soit protégée par l’ordre d’en haut. » 
Salvador Dalí (1904-1989).

jeudi 10 mai 2018

Vive Turgot !


Né le 10 mai 1727, Anne-Robert Turgot œuvra comme contrôleur général des finances auprès du roi Louis XVI. Son grand-père paternel fut intendant à Metz. Proche des conceptions de Locke et de Voltaire, il empêcha la levée de nouvelles taxes et d'emprunts, et s'acharna à éviter la banqueroute. Il supprima la corvée royale. Grâce à ses mesures, il réduisit le déficit du royaume. Ses attaques contre des privilèges hors d'âge suscitent l'opposition du Parlement. Il est contraint de démissionner en 1776. 

Louis XVI : "Il n’y a que M. Turgot et moi qui aimions le peuple".

Turgot