BLOG DES AMIS DE PAUL-ÉRIC BLANRUE --- ARCHIVES, ACTUALITÉS, PROSPECTIVES --- DÉMYSTIFICATION ET CONTRE-HISTOIRE

lundi 25 février 2019

La dictature molle et Tocqueville le voyant !




"Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. (...)
Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages, que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ?
C’est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l’emploi du libre arbitre ; qu’il renferme l’action de la volonté dans un plus petit espace, et dérobe peu à peu à chaque citoyen jusqu’à l’usage de lui-même. L’égalité a préparé les hommes à toutes ces choses : elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait.
Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu, et l’avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière ; il en couvre la surface d’un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule ; il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige ; il force rarement d’agir, mais il s’oppose sans cesse à ce qu’on agisse ; il ne détruit point, il empêche de naître ; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation a n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger."


Alexis de Tocqueville (1805-1859), De la Démocratie en Amérique.

samedi 23 février 2019

La solution ? La Sécession !




"Faut-il se contenter de vivre comme ça ? Dans un univers baigné d'aigreur, en se morfondant entre deux élections, en réagissant de manière épidermique à chaque désastre, en déversant sa bile tous les jours, toutes les heures, sur Facebook, Twitter, Youtube, les podcasts, le forum 18-25, 4Chan, en outrageant le monde et la galaxie tout entière, en ruminant sa rage, en suivant les yeux fermés les doctrinaires enragés qui abusent de la crédulité publique, en priant, sans y croire, que des magiques urnes va jaillir l'homme providentiel qui nous sauvera un jour, peut-être, du délabrement ? Ou bien faut-il enfin opter pour des solutions alternatives, novatrices, radicales, explosives, et s'éloigner de tout ce qui a déjà été tenté, expérimenté, goûté au cours des dernières décennies – en un mot, pour le sécessionnisme ?"

Paul-Éric Blanrue, Sécession. L'art de désobéir.




Pour commander SÉCESSION, cliquez ICI !



mercredi 6 février 2019

"Nietzsche et Venise" de Blanrue sur le site de l'Académie de philosophie nietzschéenne.


Blanrue sur le balcon du Palais Berlendis, premier domicile vénitien de Nietzsche.

Nietzsche et Venise sur le site de l'Académie de philosophie nietzschéenne

 "Nietzsche s'est rendu à cinq reprises à Venise de 1880 à 1887. C'est l'objet d'études du livre fort intéressant "Nietzsche et Venise" de Paul-Eric Blanrue aux éditions Fiat Lux. Plus qu'un livre comme le précise le sous-titre c'est un guide initiatique, initiation à un certain esprit européen cher à Nietzsche, loin du tourisme de masse, renouant avec l'esprit aristocratique, celui du beau et du vrai. Depuis sa démission de l'université de Bâle en 1879, Nietzsche voyage en Europe en quête de grande santé et d'un climat propice à l'élaboration de son oeuvre surhumaine. Venise fait partie des "îles bienheureuses" où Nietzsche a aimé se ressourcer et créer. "Aurore" intitulé dans un premier temps "L'Ombre de Venise" a été dicté à Venise. Les épreuves de la quatrième partie d'"Ainsi parlait Zarathoustra" ont été corrigées à Venise. Si "Nietzsche et Venise" se lit comme un guide pratique avec plein de détails géographiques qui plairont aux touristes éclairés, il regorge par ailleurs d'anecdotes biographiques qui plairont également aux nietzschéens avertis, comme de savoir que Nietzsche a comparé les galeries de la place Saint-Marc aux portiques d'Ephèse où le philosophe présocratique Héraclite conversait avec ses élèves, renouant ainsi avec cette comparaison avec le fil de la vraie tradition européenne."