BLOG DES AMIS DE PAUL-ÉRIC BLANRUE --- ARCHIVES, ACTUALITÉS, PROSPECTIVES --- DÉMYSTIFICATION ET CONTRE-HISTOIRE
mercredi 27 février 2019
lundi 25 février 2019
La dictature molle et Tocqueville le voyant !
"Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se
produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes
semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se
procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme.
(...)
Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire,
qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur
sort. il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait
à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de
préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire,
qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens
se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il travaille
volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l’unique agent et le
seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs
besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires,
dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages,
que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de
vivre ?
C’est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus
rare l’emploi du libre arbitre ; qu’il renferme l’action de la volonté
dans un plus petit espace, et dérobe peu à peu à chaque citoyen jusqu’à
l’usage de lui-même. L’égalité a préparé les hommes à toutes ces choses :
elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme
un bienfait.
Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes
mains chaque individu, et l’avoir pétri à sa guise, le souverain étend
ses bras sur la société tout entière ; il en couvre la surface d’un
réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à
travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus
vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule ; il ne
brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige ; il
force rarement d’agir, mais il s’oppose sans cesse à ce qu’on agisse ;
il ne détruit point, il empêche de naître ; il ne tyrannise point, il
gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin
chaque nation a n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et
industrieux, dont le gouvernement est le berger."
Alexis de Tocqueville (1805-1859), De la Démocratie en Amérique.
samedi 23 février 2019
La solution ? La Sécession !
"Faut-il
se contenter de vivre comme ça ? Dans un univers baigné d'aigreur, en
se morfondant entre deux élections, en réagissant de manière épidermique
à chaque désastre, en déversant sa bile tous les jours, toutes les
heures, sur Facebook, Twitter, Youtube, les podcasts, le forum 18-25,
4Chan, en outrageant le monde et la galaxie tout entière, en ruminant sa
rage, en suivant les yeux fermés les doctrinaires
enragés qui abusent de la crédulité publique, en priant, sans y croire,
que des magiques urnes va jaillir l'homme providentiel qui nous sauvera
un jour, peut-être, du délabrement ? Ou bien faut-il enfin opter pour
des solutions alternatives, novatrices, radicales, explosives, et
s'éloigner de tout ce qui a déjà été tenté, expérimenté, goûté au cours
des dernières décennies – en un mot, pour le sécessionnisme ?"
Paul-Éric Blanrue, Sécession. L'art de désobéir.
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mercredi 6 février 2019
"Nietzsche et Venise" de Blanrue sur le site de l'Académie de philosophie nietzschéenne.
Blanrue sur le balcon du Palais Berlendis, premier domicile vénitien de Nietzsche. |
Nietzsche et Venise sur le
site de l'Académie de philosophie nietzschéenne :
"Nietzsche s'est
rendu à cinq reprises à Venise de 1880 à 1887. C'est l'objet d'études du
livre fort intéressant "Nietzsche et Venise" de Paul-Eric Blanrue aux
éditions Fiat Lux. Plus qu'un livre comme le précise le sous-titre c'est
un guide initiatique, initiation à un certain esprit européen cher à
Nietzsche, loin du tourisme de masse, renouant avec l'esprit
aristocratique, celui du beau et du vrai. Depuis sa démission de
l'université de Bâle en 1879, Nietzsche voyage en Europe en quête de
grande santé et d'un climat propice à l'élaboration de son oeuvre
surhumaine. Venise fait partie des "îles bienheureuses" où Nietzsche a
aimé se ressourcer et créer. "Aurore" intitulé dans un premier temps
"L'Ombre de Venise" a été dicté à Venise. Les épreuves de la quatrième
partie d'"Ainsi parlait Zarathoustra" ont été corrigées à Venise. Si
"Nietzsche et Venise" se lit comme un guide pratique avec plein de
détails géographiques qui plairont aux touristes éclairés, il regorge
par ailleurs d'anecdotes biographiques qui plairont également aux
nietzschéens avertis, comme de savoir que Nietzsche a comparé les
galeries de la place Saint-Marc aux portiques d'Ephèse où le philosophe
présocratique Héraclite conversait avec ses élèves, renouant ainsi avec
cette comparaison avec le fil de la vraie tradition européenne."
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