BLOG DES AMIS DE PAUL-ÉRIC BLANRUE --- ARCHIVES, ACTUALITÉS, PROSPECTIVES --- DÉMYSTIFICATION ET CONTRE-HISTOIRE

mercredi 26 juin 2019

Bret Easton Ellis raille la police de la pensée et rejoint la Sécession !



"La culture dans son ensemble paraissait encourager la parole, mais les réseaux sociaux s'étaient transformés en piège, et ce qu'ils voulaient véritablement, c'était se débarrasser de l'individu... En fin de compte, le silence et la soumission étaient ce que voulait la machine."

"Tout a été dégradé par ce que la surcharge sensorielle et la prétendue technologie du libre choix nous ont apporté, bref, par la démocratisation des arts".

"En équilibre instable sur la pointe des pieds, nous sommes entrés, semble-t-il, dans une sorte de totalitarisme qui exècre la liberté de parole et punit les gens s'ils révèlent leurs véritables personnalités".

"C'est une époque qui juge tout le monde si sévèrement à travers la lorgnette de la politique identitaire que vous êtes d'une certaine façon foutu si vous prétendez résister au conformisme menaçant de l'idéologie progressiste, qui propose l'inclusion universelle sauf pour ceux qui osent poser des questions. Chacun doit être le même et avoir les mêmes réactions face à n'importe quelle oeuvre d'art, n'importe quel mouvement, n'importe quelle idée, et si une personne refuse de se joindre au choeur de l'approbation, elle sera taxée de racisme ou de misogynie."

"Je pense que la vie est essentiellement dure, une lutte pour chacun à des degrés variables, et qu'avoir un humour dévastateur, se mobiliser contre des absurdités inhérentes, briser les conventions, mal se conduire, inciter à la transgression de je ne sais quel tabou, est la voie la plus honnête sur laquelle avancer dans le monde."

"En tant qu'écrivain, je dois croire à la liberté de parole, quoi qu'il arrive - plus simple et plus vrai, il est difficile de faire mieux."

"Une fois que vous vous mettez à choisir comment les gens peuvent et ne peuvent pas s'exprimer, s'ouvre une porte qui donne sur une pièce très sombre dans la grande entreprise, depuis laquelle il est vraiment impossible de s'échapper. Peuvent-ils en échange policer vos pensées, puis vos sentiments et vos impulsions ? Et à la fin, peuvent-ils policer vos rêves ?"

"Le plus grand crime perpétré dans ce nouveau monde est l'éradication de la passion et la réduction au silence de l'individu."

"Riez de tout ou vous finirez par ne plus rire de rien."

"Je n'ai jamais vraiment cru que la politique pouvait pénétrer au coeur sombre des problèmes de l'humanité et dans l'imbroglio de notre sexualité, ou qu'un sparadrap bureaucratique pourrait cicatriser les profondes dissensions, les contradictions et la cruauté, la passion et la fraude qui constituent le fait d'être humain."

"La Gauche était en train de se métamorphoser, de devenir quelque chose qu'elle n'avait jamais été au cours de ma vie : un parti autoritaire, intolérant, moralement supérieur, déphasé, privé d'une idéologie cohérente..."

"Les artistes n'étaient-ils pas supposés résider ailleurs, n'importe où, loin d'un lieu sûr et allergique au risque, loin d'un endroit où la tolérance zéro est l'exigence première et absolue ? Cela paraissait, à la fin de l'été 2018, non seulement une indication fort laide de l'avenir, mais l'ordre cauchemardesque du nouveau monde. Et l'exagération dont j'accusais les autres, je m'en rendais compte, je la formulais moi-même à présent - et je ne pouvais pas m'en empêcher."

Bret Easton Ellis, White, Robert Laffont, 2019.





samedi 22 juin 2019

Anselme Bellegarrigue, notre ami !


"Ce gouvernement, je le mets en question pour ce qui me concerne, laissant d’ailleurs aux autres la faculté de le servir, de le paver, de l’aimer, et finalement de mourir pour lui. 
Mais quand bien même tout le peuple français consentirait à vouloir être gouverné dans son instruction, dans son culte, dans son crédit, dans son industrie, dans son art, dans son travail, dans ses affections, dans ses goûts, dans ses habitudes, dans ses mouvements, et jusque dans son alimentation, je déclare qu’en droit, son esclavage volontaire n’engage pas plus ma responsabilité que sa bêtise ne compromet mon intelligence. 
Et si, en fait, sa servitude s’étend sur moi sans qu’il me soit possible de m’y soustraire, s’il est notoire, comme je n’en saurais douter, que la soumission de six, sept ou huit millions d’individus à un ou plusieurs hommes entraîne ma soumission propre à ce même ou à ces mêmes hommes, je défie qui que ce soit de trouver dans cet acte autre chose qu’un guet-apens, et j’affirme que, dans aucun temps, la barbarie d’aucun peuple n’a exercé sur la terre un brigandage mieux caractérisé.
Voir, en effet, une coalition morale de huit millions de valets contre un homme libre est un spectacle de lâcheté contre la sauvagerie de laquelle on ne saurait invoquer la civilisation sans la ridiculiser ou la rendre odieuse aux yeux du monde."


Anselme Bellegarrigue, fondateur de "L’Anarchie, Journal de l’Ordre" (1850).


mercredi 19 juin 2019

Fascinante interview de Hans-Hermann Hoppe en 2002 sur la guerre au Proche-Orient, les États-Unis, les moyens de combattre le terrorisme, la nécessité de la Sécession. Prémonitoire et toujours d'actualité. À savourer !

Extraits : l'INTÉGRALE se trouve ICI




C'est le gouvernement américain qui, en empêchant les pilotes et les passagers d'être armés, a permis à des gens d'infliger de tels dommages [le 11 septembre 2001] au moyen de petits couteaux. En outre, la politique d'immigration antidiscriminatoire des États-Unis et d'autres pays occidentaux au cours des dernières décennies a fait en sorte que des gens qui sont étrangers ou même hostiles aux valeurs occidentales ont pu facilement s'établir dans ces pays et les infiltrer.

La menace que laisse planer l'Irak (et Saddam Hussein) n'est pas pire que celle de bien d'autres pays. L'Irak n'a apparemment commis aucune agression étrangère et ses liens avec Al-Quaeda ne sont que des rumeurs sans fondement. Une guerre contre l'Irak serait donc une attaque purement préventive et établirait un précédent extrêmement dangereux. À la lumière de ces faits, il est difficile de dissiper les soupçons selon lesquels des questions de pipeline et de concessions pétrolières (plutôt que des préoccupations humanitaires) jouent ou ont joué un rôle prédominant autant dans la guerre contre les Talibans que dans celle contre Saddam Hussein.

D'ailleurs, on peut se demander si ce ne sont pas les États-Unis (et Bush) qui constituent le plus grand danger à la paix dans le monde. Les États-Unis contrôlent plus d'armes de destruction massive que n'importe qui; ils n'ont pas hésité à utiliser des gaz contre leur propre population (à Waco); ils imposent des embargos économiques (contre Cuba ainsi que l'Irak) qui affectent particulièrement les populations civiles et qui, à cause de cela, ont traditionnellement été considérés comme des moyens particulièrement odieux de faire la guerre. Les États-Unis, incités en cela par les néoconservateurs et les fondamentalistes évangéliques, sont motivés par une ferveur quasi religieuse – et empreinte de suffisance – à concrétiser le vieux rêve wilsonien et à répandre la démocratie dans le monde.

Ce qui se passe aujourd'hui aux États-Unis est quelque chose de très familier. Les gouvernements raffolent des crises – d'ailleurs, ils les provoquent ou contribuent souvent à les aggraver. Elles leur permettent en effet d'accroître leur pouvoir. Regardez seulement ce qui est arrivé avec la prise en charge de la sécurité aéroportuaire par l'État, la mise sur pied d'un ministère de la Sécurité intérieure (n'est-ce pas là le rôle du ministère de la Défense? Et sinon, ne serait-il pas plus approprié d'appeler le ministère de la Défense ministère de la Guerre?), ou encore le projet du gouvernement américain de mettre en place un système presque universel de surveillance électronique de ses propres citoyens.

Si nous voulons combattre le terrorisme, il est nécessaire de pratiquer une politique étrangère non interventionniste, d'avoir une population civile fortement armée – plus il y a d'armes à feu, moins il y a de crimes. Il faut aussi aborder le problème du terrorisme de façon réaliste: non pas comme une attaque conventionnelle par les forces armées d'un autre État, mais comme des complots et des crimes essentiellement privés qui doivent être combattus en conséquence, c'est-à-dire par des opérations policières, des actions menées par des mercenaires engagés, des corsaires, des commandos d'assassins et des tueurs à gages. 

En général, les libertariens (y compris moi) ne sont pas pacifistes. Au contraire, ils soutiennent le droit à l'auto-défense. Ils s'opposent cependant à l'usage initial de la violence, c'est-à-dire à l'agression. Il existe des guerres « justes », comme par exemple la guerre d'indépendance américaine et la guerre d'indépendance des États du Sud. Toutefois, pour être considérée comme juste, une guerre doit être de nature défensive, et une distinction nette doit être faite entre les combattants et les non-combattants. 

Il faut absolument qu'une vision alternative soit mise de l'avant et diffusée au sein de l'opinion publique si nous voulons renverser cette tendance vers la centralisation et la formation ultime d'un gouvernement mondial. Nous devons promouvoir l'idée de la sécession. Plus spécifiquement, nous devons promouvoir la conception d'un monde composé de dizaines de milliers de districts, régions et cantons distincts, et de centaines de milliers de cités libres indépendantes telles que les curiosités contemporaines que sont Monaco, Andorre, Saint-Marin, le Liechtenstein, Hong Kong et Singapour. Les possibilités de migration pour des motifs économiques en seraient grandement accrues, et le monde serait alors composé de petits États économiquement intégrés grâce au libre-échange et au partage d'une monnaie-marchandise comme l'or.  


jeudi 13 juin 2019

Les chambres à gaz communistes.


 "Mais voici qu'a filtré en 1990 une surprenante information qui nous apprend que les fameuses douchegoubki (chambres à gaz ambulantes) furent inventées non pas par Hitler au cours de la Seconde Guerre mondiale, mais par le NKVD soviétique en 1937, et l'inventeur (pas seul, bien sûr, mais il fut au cœur de cette invention) en fut Isaï Davidovitch Berg, chef du Service économique du NKVD de la région de Moscou... 
L'histoire est la suivante : I. D. Berg avait pour mission d'exécuter les sentences de la « troïka » du NKVD régional de Moscou, et celui-ci remplissait scrupuleusement sa mission : il convoyait les condamnés sur le lieu d'exécution. 
Mais, lorsque siégèrent simultanément trois « troïkas » régionales de Moscou, il devint impossible au peloton d'exécution d'accomplir sa tâche. 
On eut alors une idée : dénuder les victimes, les ligoter, les empêcher de crier et les jeter dans un fourgon fermé camouflé en camionnette de livraison du pain. 
Pendant le long trajet, les gaz s'échappaient vers l'intérieur du véhicule, et à l'arrivée, au bord de la fosse, les prisonniers étaient « fin prêts ». 
Il faut ajouter que Berg fut peu après fusillé lui-même, en 1939 - pas pour ces atrocités, non, bien sûr, mais sur une accusation de «complot». Et, en 1956, il fut réhabilité sans encombres, bien que fût consignée dans le dossier, conservée jusqu'à ce jour, l'histoire de cette meurtrière invention, dont il a même été fait lecture à des journalistes !"


Soljenitsyne, Deux siècles ensemble.


lundi 10 juin 2019

Nicolas Berdiaev vous parle !


Nicolas Berdiaev (1874-1948) - Russe orthodoxe, gnostique, philosophe de la liberté -, vous parle !
- Je me sentais péniblement éloigné de mon milieu, de tout groupement, de toute tendance, de tout parti. Je ne pouvais consentir à me ranger dans cette catégorie, à m'incorporer à l'existence de l'humanité moyenne.
- J'ignorais la fusion avec le collectif. Ce n'est pas l'être, c'est la liberté qui me transporte. Ceci détermine le caractère de mon idéologie.
- Je ne puis accepter aucune vérité autrement que librement et à travers la liberté.
- Je considère la liberté comme aristocratique, non comme démocratique. La grande masse ne tient pas à la liberté, et ne la cherche pas. Les révolutions de masse ne l'aiment pas.
- Que la vie divine, la vie en Dieu soit liberté, audace, envol, indépendance, anarchie, ce fut là la croyance de ma vie entière.
- La liberté porte avec elle des éléments nouveaux. Les adversaires de la liberté aiment à lui opposer une vérité imposée. Mais une vérité imposée de force, comme une réalité tombant du ciel, n'existe pas. La vérité est à la fois voie et vie, et c'est une conquête spirituelle. C'est dans la liberté et à travers la liberté qu'on reconnaît la vérité. Une vérité qu'on m'impose en me demandant de renoncer à la liberté, n'est pas du tout vérité, mais une tentation diabolique. La connaissance de la liberté m'affranchira. Aucune autorité au monde ne saurait me l'imposer. Impossible de m'affranchir par la contrainte. Je n'ai jamais admis, je n'admettrai jamais une orthodoxie prétendant à la vérité à l'insu de ma libre recherche et de mes investigations."
- Tous les humains devraient être des révoltés, et cesser de tolérer la servitude.
- Eckhart, Jacob Böehme, Angelus Silésius, sont plus près de mon coeur que les Père de l'Église. Je crois à la présence d'une mystique universelle, d'un spiritualisme universel.
- Schopenhauer m'a confirmé dans cette conviction, déjà profondément enracinée en moi, que le monde des apparences, le monde empirique qui nous entoure, n'est pas le monde véritable.
- Je ne suis jamais arrivé à croire que le Pouvoir possède un élément divin.
- J'ai toujours affirmé la morale de l'individualité unique et j'ai combattu la morale du général et de l'obligatoire.
- Pour une large part, la politique est une fiction qui domine les hommes, un excroissance parasitaire qui suce le sang humain.
- Au terme de ma voie spirituelle, je me sens plus que jamais un "anarchiste mystique".
- Je suis un libre penseur croyant.
- La justice sociale ne peut être fondée sur l'égalité, mais sur la dignité de toute personne humaine.
- Le mensonge du communisme est celui de tout totalitarisme.Le communisme totalitaire est une pseudo-religion et c'est notamment comme telle qu'il persécute toutes les religions, c'est une concurrente.
- Aucun collectif ne possède une réalité primordiale, je suis un fanatique de la réalité individuelle, personnelle, unique.


Du conservatisme et du libertarianisme.


Réveillez-vous ! Les authentiques conservateurs doivent devenir de fervents anti-étatistes, sous peine d'être les meilleurs alliés d'un système esclavagiste qui les tue à petit feu, comme le sont les pitoyables néo-conservateurs ou les "populistes prolétariens" et autres "nationalistes socialistes" façon "gauche du travail, droite des valeurs" qui croient encore aux vertus étatiques comme au Père Noël ! 
C'est l'État qui est à l'origine de tous les dérèglements par ses attaques en règle contre la propriété, laquelle permet la mise en place de choix de vie conformes à la loi naturelle et de justes discriminations dans tous les secteurs de la vie. 
Lui seul, l'État, autorise de telles attaques contre l'individu et ses libres choix, les encourage, les finance (avec l'argent public) - et finalement lui seul les rend obligatoires, car lui seul, l'État, a le monopole de la violence légale sur un territoire donné. 
L'État est la clé de voûte du grand reformatage des cerveaux, du décervelage éducatif et de la dégénérescence culturelle programmée. 
L'ennemi n°1, pour tout conservateur conséquent, c'est l'État moderne - et rien d'autre.
Un conservateur doit être libertarien - et j'ajoute : sécessionniste. Il n'y a pas d'autre alternative aujourd'hui.

Paul-Éric Blanrue



"La plupart des conservateurs contemporains auto-proclamés s’inquiètent, à juste titre, du déclin des familles, du divorce, de la non-légitimité, de la perte d’autorité, du multi-culturalisme, des styles de vie « alternatifs », de la désintégration sociale, du sexe et du crime. 
Tous ces phénomènes représentent des anomalies et des déviations scandaleuses de l’ordre naturel. 
Un conservateur doit en effet être opposé à tous ces développements et essayer de restaurer la normalité.
Cependant, la plupart des conservateurs contemporains (du moins la plupart des porte-paroles de l’establishment conservateur) ne reconnaissent pas que leur objectif de retour à la normalité exige les changements sociaux antiétatiques les plus drastiques, voire révolutionnaires, sans quoi (lorsqu’ils en sont conscients) ils deviennent membres de cette « cinquième colonne » lancée vers la destruction du conservatisme de l’intérieur (et doivent dès lors être considérés comme « mauvais »)."


Hans-Hermann Hoppe

La suite de cet article de Hoppe FONDAMENTAL POUR COMPRENDRE LES VÉRITABLES ENJEUX DU TEMPS PRÉSENT est à lire ICI