BLOG DES AMIS DE PAUL-ÉRIC BLANRUE --- ARCHIVES, ACTUALITÉS, PROSPECTIVES --- DÉMYSTIFICATION ET CONTRE-HISTOIRE

dimanche 29 janvier 2023

Génocide vendéen : discours prononcé par Alexandre Soljenitsyne pour l’inaugration du Mémorial de la Vendée, aux Lucs-sur-Boulogne, 25 septembre 1993.



"Longtemps, on a refusé d’entendre et d’accepter ce qui avait été crié par la bouche de ceux qui périssaient, de ceux que l’on brûlait vifs, des paysans d’une contrée laborieuse pour lesquels la Révolution semblait avoir été faite et que cette même révolution opprima et humilia jusqu’à la dernière extrêmité.
Eh bien oui, ces paysans se révoltèrent contre la Révolution. C’est que toute révolution déchaîne chez les hommes, les instincts de la plus élémentaire barbarie, les forces opaques de l’envie, de la rapacité et de la haine, cela, les contemporains l’avaient trop bien perçu. Ils payèrent un lourd tribut à la psychose générale lorsque fait de se comporter en homme politiquement modéré — ou même seulement de le paraître — passait déjà pour un crime.
(...)
La Révolution française s’est déroulée au nom d’un slogan intrinsèquement contradictoire et irréalisable : liberté, égalité, fraternité. Mais dans la vie sociale, liberté et égalité tendent à s’exclure mutuellement, sont antagoniques l’une de l’autre ! La liberté détruit l’égalité sociale — c’est même là un des rôles de la liberté —, tandis que l’égalité restreint la liberté, car, autrement, on ne saurait y atteindre. Quant à la fraternité, elle n’est pas de leur famille. Ce n’est qu’un aventureux ajout au slogan et ce ne sont pas des dispositions sociales qui peuvent faire la véritable fraternité. Elle est d’ordre spirituel.
Au surplus, à ce slogan ternaire, on ajoutait sur le ton de la menace : « ou la mort », ce qui en détruisait toute la signification. Jamais, à aucun pays, je ne pourrais souhaiter de grande révolution. Si la révolution du XVIIIe siècle n’a pas entraîné la ruine de la France, c’est uniquement parce qu’eut lieu Thermidor.
La révolution russe, elle, n’a pas connu de Thermidor qui ait su l’arrêter. Elle a entraîné notre peuple jusqu’au bout, jusqu’au gouffre, jusqu’à l’abîme de la perdition. Je regrette qu’il n’y ait pas ici d’orateurs qui puissent ajouter ce que l’expérience leur a appris, au fin fond de la Chine, du Cambodge, du Vietnam, nous dire quel prix ils ont payé, eux, pour la révolution. L’expérience de la Révolution française aurait dû suffire pour que nos organisateurs rationalistes du bonheur du peuple en tirent les leçons. Mais non ! En Russie, tout s’est déroulé d’une façon pire encore et à une échelle incomparable."
Alexandre Soljenitsyne, discours prononcé pour l’inaugration du Mémorial de la Vendée, aux Lucs-sur-Boulogne, 25 septembre 1993.

vendredi 6 janvier 2023

Magie de l'Épiphanie !

Un peu d'évasion pour l'Épiphanie ! Le rêve, la détente et la magie ne nous feront pas de mal en ces temps obscurs.
L'étoile des mages est-elle une légende, ou pire une vaste blague inventée par des apôtres en mal de copie ? C'est l'opinion commune des gens cultivés. Mais tout le monde ne partage pas l'avis des gens qui savent tout. Certains spéculent depuis longtemps sur le phénomène : on évoque un météore (mouais), une nova (il n'y en pas à cette époque), un miracle (facile), la comète de Halley (en général signe de mauvaises nouvelles donc bof), la triple conjonction de Jupiter et de Saturne (faut voir), etc. Une récente hypothèse va toutefois beaucoup plus loin dans la force de l'image : celle de Frederik Larson. Je ne suis pas astrologue pour un sou, mais j'ai pu vérifier l'exactitude astronomique de ce qu'il nous apprend. Pour le symbolisme et sa signification subséquente, s'il y en a une, à chacun de voir, je ne m'en mêle pas ! Pour vous rendre compte de cette hypothèse, je me mets dans la tête d'un mage d'Orient de cette époque, qui croit que le ciel nocturne lui parle.
Voici donc :
- En septembre de l’an -3, Regulus (l'étoile dite du petit roi, une des étoiles les plus brillantes que l'on peut observer la nuit) est visitée par Jupiter (la planète du Roi des dieux). Pas une fois : trois fois (triple conjonction). À chaque fois, Jupiter s'approche de Regulus, repart, puis revient. Nous avons donc la planète du Roi rendant visite à trois reprises à l'étoile du petit roi. Serait-ce le signe de la conception d'un roi ? Si oui, lequel ? Attendons de voir s'il y a plus, sinon inutile de se bouger, on est bien chez nous à Babylone.
- Il y a plus. Car tout ceci se passe dans la constellation du Lion. Le Messie, selon la prophétie biblique, doit être issu de la tribu de Juda. Or cette tribu d’Israël est symbolisée par un lion dans Genèse 49:9-10 et Jésus lui-même est décrit comme tel dans Apocalypse 5:5. On appelle ce Messie, qui sera le roi des rois, le "Lion de Juda". Un événement important doit-il avoir lieu en Judée ? Une naissance ? Un roi doit-il y apparaître ? On bouge ? Toujours pas. Regardons mieux.
- Durant ce mois de septembre, pile sous la constellation du Lion, apparaît la constellation de la Vierge. Vous avez dit Vierge ? Cette Vierge est enveloppée par le Soleil tandis que la nouvelle Lune naît sous ses pieds. Un Grand roi, un petit roi, une Vierge, un lion de Juda... Le 11 de ce mois, c'est Rosh Hashana, le Nouvel An juif, jour où le peuple d’Israël proclame que Dieu est Roi de l’univers. On reste dans le thème, ça devient intéressant. (Cette scène rappelle en outre l'image que saint Jean décrira dans Apocalypse 12, qui signale que la Femme "vêtue de soleil, la lune sous ses pieds et une couronne de douze étoiles sur la tête" a donné naissance "à un fils, un enfant mâle, qui gouvernera toutes les nations".)
- Neuf mois plus tard, nous sommes le 17 juin de l’an -2, Jupiter toujours (quatrième objet le plus brillant du ciel) et Vénus (troisième objet le plus brillant du ciel, derrière le Soleil et la Lune) se rencontrent puis se superposent pour apparaitre de manière fugace comme une seule grosse étoile très lumineuse. Le Roi a eu comme une sorte de rendez-vous stellaire avec Vénus, la planète de l'amour. Se passerait-il quelque chose de ce côté ? Faut-il prévenir les confères et aller y voir de plus près ? Allez, ce coup-ci, on y va ! Direction : Sud-Ouest ! On suit Jupiter.
- En décembre -2, Jupiter avance, avance dans le ciel étoilé, puis curieusement arrête son parcours, revient en arrière et se place au-dessus... de la région de Bethléem. Allons bon, voilà une planète qui s'arrête au-dessus de Bethléem. Ah oui ? Tiens, curieux. C'est possible, ça ? Ben oui. Quel jour ? Vous n'allez pas me croire : le 25 décembre ! Quoi ? N'importe quoi. Vérifions : ah oui, c'est bien le 25 décembre -2. Cette élévation rejoint la description de Matthieu 2:2. C'est drôle, non ?
Alors, mes amis ! Hasard, coïncidence ? Bien sûr ça ne nous dit pas que Jésus soit né le 17 juin ou le 25 décembre -2. C'est tout au plus une hypothèse d'école (pas trop laïque)... Mais je l'aime bien, elle a un petit côté magique.
Reste quand même (au moins) un problème (car il y a toujours un problème). Cela ferait naître Jésus aux alentours de -2. Or le Nouveau testament nous assure qu'il est né durant le règne du roi Hérode. Et celui-ci est habituellement déclaré mort en -4. Sauf que, nouveau problème (je vous l'avais bien dit), de plus en plus d'historiens le font dorénavant décéder en -1 !
Elle n'est pas belle, mon histoire d'Épiphanie ? Je la dédie aux néo-zététiciens !

Paul-Éric Blanrue.

Pour aller plus loin : LIEN

Et ici le principal site qui critique cette conjecture : LIEN