BLOG DES AMIS DE PAUL-ÉRIC BLANRUE --- ARCHIVES, ACTUALITÉS, PROSPECTIVES --- DÉMYSTIFICATION ET CONTRE-HISTOIRE

lundi 17 février 2020

Blanrue en citations. Extraits de l'Annexe 2 du "Livre noir des manipulations historiques" (Fiat Lux, 2017) : "Complotisme et vrais complots" !

432 pages, 45 chapitres, 3 annexes, 23 euros.

Complotisme et vrais complots
(...)
         Trempée dans cette ambiance délétère, la société connaît le retour de la thématique conspirative. Une princesse succombe dans un accident d’automobile ? Le père du fiancé hurle au coup monté, visés : les services secrets de Sa Gracieuse Majesté. L’autopsie d’un extraterrestre en film d’archives ? Preuve que l’armée américaine cache la vérité depuis 50 ans ; en prime-time, une chaîne de télévision s’est jadis targuée de rompre la consigne du silence.
Tout y passe. Sous la plume d’un pigiste en mal de copie du nom de William Reymond, ressortent deux affaires classiques en réserve de l’histoire : l’assassinat de JFK et l’affaire Dominici. À nouveau, tout est faux ! Tout est truqué ! Reymond seul connaît le nom des vrais coupables. Ce ne sont pas, bien entendu, ceux que les enquêteurs officiels ont désigné. Dans les deux cas, il y a eu complot pour assassiner, puis complot pour cacher la vérité au public.
Ça marche ! Les chaînes de télé surfent sur la vague ; ainsi en 2003, sur Canal + pour JK et sur TFI pour Dominici (la chaîne des émissions Mystères, véritable piège à gogos, de L’Odyssée de étrange de Jacques Pradel avec son film sur l’autopsie de l’E.T. de Roswell, La Soirée de l’étrange de Christophe Dechavanne), avec un Michel Serrault cabotin en diable défendant la thèse de l’innocence de Gaston Dominici comme Jean Gabin l’avait fait en 1973, mais avec génie. Le public en redemande. Le rejet traditionnel de la conspiration n’exclut pas la fascination, au contraire. La répulsion instinctive que l’on nourrit pour le secret peut se muer en obsession, la peur des comploteurs se transformer en fantasme, leur traque devenir une quête éperdue.
Dans cette atmosphère, l’indice équivaut à une preuve, le non-dit signifie plus que le discours. Tout homme de pouvoir est suspect d’être membre de l’Organisation suprême, celle des Illuminatis ou des Reptiliens, mi-hommes mi-lézards, que seraient en réalité George W. Bush,  la famille Clinton, Barack Obama ou Madonna (thèse de David Icke dont les livres son diffusés dans les FNAC) ! Dans les années quatre-vingt, Jimmy Guieu nous assurait déjà que des extra-terrestres désignés sous l’appellation « Petits gris » gouvernaient le monde, tapis dans des zones spéciales gardés secrètes par le gouvernement américain. L’Empire des ténèbres est omniprésent, omnipotent. Le cryptage est la règle. Le monde n’est plus que l’ombre de lui-même. Pour rendre compte d’événements mystérieux, de crises ou affaires non élucidées, la dénonciation du complot devient alors irrationnelle, parfois pathologique.
*
Cette tournure d’esprit reconnaît au complot une fonction explicative surpuissante. La thèse complotiste n’est plus une hypothèse parmi d’autres, mais un moyen cantonné au service d’une fin, le dévoilement de la vérité cachée, forcément cachée. On assigne au complot une mission sacrée, celle de mettre au jour l’action nébuleuse des véritables maîtres de l’histoire. Le complot comble les espaces entre les pointillés, remplit les blancs. Sa dénonciation a pour but de déflorer les mystères insondables du passé et du présent, et de déchirer le voile de l‘avenir, en lui appliquant un  filtre identique.
         L’objet est souvent fixé de manière monomaniaque ; les vapeurs du complot agissent comme un détergeant nettoyant les scories des événements mineurs puisque trop visibles. Elles concentrent l’attention du citoyen sur une seule donnée, le reste disparaissant ou lui étant subordonné.

Agissant comme hypnotique, la thèse calme les angoisses, rassasie les esprits tourmentés. Les apparences on été percées, les secrets éventés. L’être questionnant devient affirmant, péremptoire. Tout devient lumineux, l’inconnaissable de la veille est l’évidence du jour, les premiers doutes se muent en certitudes.
         La certitude va de pair avec la définition rassurante du coupable, démasqué au bout de l’enquête, et sur lequel les ressentiments vont pouvoir se déchaîner ad libitum. La haine, la peur se cristallisent sur un groupe humain qui fait office d’éponge, de réceptacle.
         Les obsédés du complot, se ravitaillant de démystifications et de coupables idéaux souvent puisés dans les minorités ou les groupes extrêmes, attendent pourtant que le complot ne soit pas le point final de l’Histoire. Cela irait trop vite ; ce serait trop simple ! Le complotisme doit susciter l’émergence de rêves, fournir sa quote-part d’imaginaire. Comme si le côté noir ne pouvait jamais être dévoilé complètement. D’une trappe oubliée mille rebondissements doivent se tenir prêts à jaillir en permanence. Les complots sont une usine à fantasmes. Causes, moteurs, identités des acteurs, ramifications, tout peut être, doit être à chaque instant, remis en cause.
         Il existe une dimension ludique dans le complotisme : le décodage à tout propos, devenu une seconde nature ou une pensée-réflexe, entraîne l’Histoire sur la pente du roman policier ou du thriller.
         Le complotisme est ainsi un ascenseur mental et social. Le complot fourre-tout donne à ses sectateurs l’occasion de se hisser jusqu’à des cimes d’ordinaire inaccessibles. Tandis que le vulgum pecus, devenu fin connaisseur de l’underground planétaire, gonflé par l’orgueil de pouvoir jeter son œil sur l’envers du décor, frissonne au vent de l‘interdit, les exégètes de la conspiration accèdent eux à un plan supérieur de conscience, semblable à celui des comploteurs. Icares en herbe, ils « s’aristocratisent », en quelque sorte. Le décryptage auquel ils se livrent est la preuve de leur compétence à déjouer les pièges, à dénouer les noeuds de la machination, et les place à égalité avec ceux qu’ils stigmatisent. Parvenus à de tels confins, ils déploient une « science » qui confine à l’anagogie. Partant du terre-à-terre incompréhensible à la multitude, ils s’envolent vers des cieux de limpidité. Ils deviennent grands-prêtres. Le complot fait office d’épiphanie et atteint une dimension religieuse.
         Les thèses ultra-conspiratoires sont en somme une alternative mystique à l’incompréhension naturelle d’un événement, la compensation religieuse d’un sentiment d’impuissance. L’épistémologue Karl Popper a exposé dans quelle mesure les conspiracy theories actuelles pouvaient être assimilées à un théisme sécularisé : « La théorie sociologique du complot se développe après qu’on a abandonné Dieu en cherchant à répondre à la question de savoir qui joue son rôle. Sa fonction est alors assumée par différents détendeurs de pouvoir, groupes ou individus : des groupes de pression malveillants que l’on accuse d’avoir manigancé la grande dépression et de tous les maux que nous endurons. »
« Dieu est mort », entraînant Satan dans son sépulcre : reste la toute-puissance invisible d’hommes maléfiques !
         La thèse de la conspiration s’est adaptée aux exigences de l’époque. Elle devient un « produit caractéristique du processus de laïcisation des superstitions religieuses ». Cette forme de théologie est de nos jours coordonnée avec l’individualisme ( derrière l’insaisissable, il n’y pas Dieu ni des démons, mais des hommes de chair et de sang : « Le Diable s’est fait homme ») ainsi qu’avec la notion d’efficacité (les comploteurs sont un petit groupe organisé, cohérent, aux actions coordonnées, possédant une connaissance supérieure des méthodes de manipulation).
         Quelques indices psychologiques, dénombrés par les chercheurs contemporains, permettent de définir les caractéristiques de la mystique du complot. On peut en détecter l’émergence lorsque les attributs dont sont parés les hypothétiques conspirateurs (secret, puissance, perversion) sont entraînés dans une courbe hyperbolique leur faisant atteindre des sommets de déraison ; lorsque les comploteurs sont identifiés avec le Mal absolu ; enfin, lorsqu’ils parviennent comme par miracle à échapper à leurs poursuivants (syndrome de Fantômas).
         La systématisation du concept conspiratoire constitue un autre signe mystique, plus récent. Le maniaque du complot, devenu professionnel, cherche alors à débusquer la trace de comploteurs dans un nombre toujours croissant d’affaires, dans chaque événement échappant à une explication simple, représente le type même du paranoïaque en crise. William Reymond, le Thierry Meyssan de JFK et des Dominici, en est l’exemple contemporain le plus signifiant. Pour lui, rien n’est jamais vrai, tout le monde est un comploteur en puissance.
*
         La mystique du complot signifie-t-elle pour autant que le complot dénoncé avec déraison soit toujours imaginaire? La mystique du complot équivaut-elle au complot mythique  ?
         L’investigation rationaliste actuelle a pris pour habitude de considérer ce point comme trivial ou superflu, pis : comme allant de soi. La question reste en filigrane dans la plupart des ouvrages majeurs portant sur ce thème. Suivant cet argumentaire, le complotiste serait à lui seul la meilleure preuve de la vanité de l’objet de son attraction. Son état mental suffirait à jeter le discrédit sur ses croyances. Un complot aux ramifications internationales serait faux par essence puisque déraisonnable ; l’inhumanité ou l’efficacité redoutable des comploteurs éventuels seraient une cause suffisante pour attester de leur inexistence.
         Cette façon de raisonner est fille de l’empirisme ; de nombreux complots nés de l’imagination délirante de certains groupes ont en effet suscités des réflexes mystiques de grande ampleur. Mais, sur le fond, elle s’articule autour de postulats peu solides. L’irrationalité apparente d’un discours ne suffit pas à démontrer l’inanité de ce qu’il rapporte. On ne peut pas juger d’un fait en se contentant d’enquêter sur l’univers intérieur de celui qui le livre. Pour résoudre cette question, il faut au contraire revenir et revenir encore sur les lieux de la conspiration prétendue.
         La crédulité, la folie ou le fanatisme du complotiste ne sont pas à elles seules les indicateurs de l’aspect chimérique d’un événement. Les descriptions psychologiques ou sociologiques du complot sur lesquelles se sont échinées des générations de chercheurs sont seulement des pistes, des reflets, des points de départ intéressants pour l’enquêteur. Mais elles ne peuvent mener en tant que telles à des conclusions déterminantes.
         Il convient de quitter l’ingérence des esprits pour réintégrer le territoire historique. L’étude du complot doit redevenir objective. Il faut sur le terrain, interroger des témoins, recueillir des documents originaux, bref : enquêter avec sérieux, sans dédain ni a priori.
Pour qu’un complot soit décrété faux, il est impératif qu’il ne soit justifié par aucun élément qui, après un examen sérieux, apparaisse comme probant (absence de preuve), mais il importe aussi qu’il soit démenti par un dossier factuel indéniable. Pour recueillir ces données, il faut labourer le terrain des faits et non seulement celui des idées, à la manière des anti-complotistes triomphants. Si les faits ne sont pas avérés, la thèse du complot va s’évaporer d’elle-même, et c’est alors, et alors seulement, qu’elle entre de plain-pied dans les nuages de l’illusion cognitive. Pas avant.
Le 5 février 2003, Colin Powell, le secrétaire d’État américain, a prononcé à l’ONU un discours belliciste, légitimant la guerre en Irak en avançant de présumés preuves des armes de destruction massive de Saddam Hussein ; nul n’a oublié la petite fiole d’ « anthrax » qu’il a brandie avec satisfaction. Il a avoué lui-même, dans un livre paru dix ans plus tard (J’ai eu de la chance, Odile Jacob, 2013) que « depuis, j'ai découvert qu'un grand nombre d'informations que l'on m'avait fournies étaient inexactes ». Il a ajouté, comme pour s’excuser : « Ce n'était pas un mensonge délibéré de ma part. Je croyais à ce que je disais. Tout le monde, le président, les membres du gouvernement et le Congrès y croyaient. Le président m'a choisi parce que j'étais le plus crédible vis-à-vis de la communauté internationale, mais je ne faisais que transmettre ce que les seize agences de renseignement disaient. » En cause : la CIA. « Evidemment je pensais que la CIA avait vérifié ses informations. Aussi, quand, quelques semaines plus tard, l'Agence nous a dit que l'"information" sur les laboratoires biologiques ambulants venait d'Allemagne et qu'aucun agent américain n'avait interrogé la source principale de ce canular, j'ai été stupéfait… En tout cas, lors de ma présentation à l'ONU, je voulais qu'il soit à mes côtés, que la présence du patron de la CIA signifie au monde que ce que je disais reflétait ses conclusions. Dix ans plus tard, Tenet n'a toujours pas reconnu que celles-ci étaient fausses ! Pas une fois, il a expliqué pourquoi ses services avaient écrit, par exemple, que Saddam Hussein avait des centaines de tonnes d'armes chimiques, "dont la plupart avaient été fabriquées l'année passée" alors qu'il n'en possédait pas un gramme ! ».
De la même façon, l’ONG Human Rights Watch a démontré que le FBI a, dans certains cas, encouragé des musulmans à participer contre des synagogues et des bases américaines. Cela prouve-t-il que ce soit toujours le cas ? Non. Cela prouve qu’il en va parfois ainsi et que le signaler n’est pas une attitude stupidement complotiste. La bêtise des complotistes n’interdit en aucun cas l’existence de vrais complot, dont l’histoire est pleine à ras bord. Le populaire mais sérieux magazine Historia a consacré en mars 2009 un numéro spécial aux complots, présenté ainsi : « L’assassinat politique ne date pas d’hier:  le premier commando-suicide a opéré voici un millier d’années ! Ceux qui l’ont payé de leur vie ne se comptent plus : victimes de déséquilibrés, d’opposants déterminés, de machinations savamment orchestrées par des officines plus ou moins... officielles. »

Lorsque l’on enquête sur un complot présumé, il faut revenir au concret, ne pas céder aux modes, moins encore au terrorisme intellectuel qui cherche à démotiver les enquêteurs indépendants, libres de toute pression. Il ne faut pas avoir peur de regarder la vérité en face. Aussi terrible soit-elle ; aussi banale soit-elle."

Paul-Éric Blanrue

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Blanrue en citations. Extraits de l'Avant-propos du "Livre noir des manipulations historiques" (Fiat Lux, 2017), qui en est à sa seconde édition.

432 pages, 45 chapitres, 3 annexes, 23 euros

         "Cet ouvrage, réalisé au cours du printemps 2017, est constitué pour partie d’une réédition de L’Histoire dans tous ses états (collection zététique, Valbonne, 2003), un livre aujourd’hui épuisé et dont j’ai acquis les droits, et de pages publiées dans des journaux aux lignes éditoriales différentes, voire opposées. Que le lecteur en juge, on y trouve pêle-mêle des articles parus dans Historia, Le PointRivarolCharlie HebdoScience ExtrêmeLe Crapouillot ou encore Bourbons magazine !
Je m’empresse de préciser la satisfaction que j’ai à contempler aujourd’hui la diversité de ces supports. Ce qui m’intéresse, en premier lieu, c’est de pouvoir publier le résultat de mes recherches. Publish or perish !, telle est la règle adamantine du métier d’écrivain. Un manuscrit resté dans les tiroirs est perdu, sauf à croire en la sainteté de nos veuves, mais l’exemple du Journal de Jules Renard en partie brûlé par son héritière nous a rendus sceptiques !
Les idées politiques et philosophiques de mes diffuseurs ne m’intéressent guère, du moment qu’ils me permettent de publier ce que j’entends, sans me caviarder.
Il n’est pas dans l’obligation d’un journal ni d'une maison d'édition d’accepter des lignes qui peuvent mettre sa direction en péril, ses lecteurs ou ses chers actionnaires dans l’embarras ; il en faut plus pour me choquer. C’est pourquoi le mauvais sujet que je suis a aussi souvent que possible changé de média pour emprunter une voie que Montaigne eût définie comme étant « à saut et à gambade ».
Un éditeur de tempérament royaliste, avec qui je partageais une admiration pour les Capétiens, me permit, il y a belle heurette, d’éditer mes découvertes originales sur le comte de Chambord, fruit d’un mémoire universitaire, que des maisons classiques avaient refusé pour des motifs idéologiques qui fleuraient bon les « valeurs républicaines », bien que la pénible expression ne fût pas encore en vogue. Ce brave homme, en revanche, se montra incapable, pour des raisons doctrinales et par peur des mauvais retours de ses clients, de publier le fruit de mes travaux concernant le Suaire de Turin. Lequel ouvrage fut édité, ni une ni deux, par une maison communiste en coédition avec des « catholiques de gauche », puis, dans une autre version, par une maison ayant pignon sur rue du groupe Flammarion, nommée Pygmalion. Cette version réputée sérieuse me vaudra malgré tout d’être déprogrammé de l’émission « La Foi prise au mot » de la chaîne religieuse KTO, comme quoi il est vain de croire que la censure n’est exercée que par les commissaires politiques d’un seul bord !
Mon Anthologie des propos contre les juifs ne put être publiée, quant à elle, que par un éditeur connu pour ses collections érotiques et, surprise, nul autre que l’écrivain-réalisateur-chroniqueur télé Yann Moix, de l’écurie BHL, un garçon sympathique avec qui je n’ai aucun atome crochu d’ordre politique mais auquel je m’étais lié d’amitié à Paris, n’a accepté d’en établir la préface pour quelque modique somme qui faillit faire succomber l’éditeur d’une crise cardiaque.
Citons mon opus sur le trader Jérôme Kerviel, paru dans la maison de Bertil Scali, dont la devise aurait pu être « sex, drugs and rock’n’roll ! » ;  sa tournure d’esprit ne m’a pas empêché d’être le premier à annoncer la coresponsabilité de la Société Générale dans ce scandale national et de prévoir la crise financière de septembre 2008 six mois avant les « experts » de la presse officielle, à la grande joie du chroniqueur Paul Wermus, organisateur d’un joyeux débat entre l’un d’eux et moi à l’hôtel Lutétia pour VSD.
Quant à mon Sarkozy, Israël et les juifs, je fus contraint d’aller le faire éditer en Belgique où il dut patienter de longs mois en couveuse avant d’être distribué en France, le premier diffuseur ayant, sans explication mais la trouille au ventre, manqué à son plus élémentaire devoir, celui de le présenter à ses futurs lecteurs !


Toute ma vie éditoriale est ainsi faite ! Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, je trouve ma situation révélatrice de la mentalité contemporaine, sorte de brouet composé de couardise semi-liquide et d’opportunisme petit-bourgeois ultra-fragile.
         Il est sûr que, n’appartenant, de mon plein gré, à nulle écurie, ne professant pas d’idéologie référencée dans les encyclopédies, fuyant les cocktails parisiens et désirant rester un pur-sang non dopé à la moraline d’une société entrée en dissolution, je dois, pour chaque course, me trouver une casaque nouvelle. Je suis et reste un solitaire, un franc-tireur menant une vie de réfractaire, de préférence sur les îles (Venise, Rhodes, Cuba, la Corse, Saint-Honorat !), une sorte de Juif errant de l’écriture. Allergique à l’embrigadement intellectuel, à la pression sociale, me battant contre l’uniformité et le grégarisme, refusant de suivre les chemins tracés, dynamitant les carcans de la grande machine à décerveler sans me laisser intimider par l’ingérence des intérêts et des idées d’autrui, je ne peux pas me plaindre du sort qui m’est réservé.
Dois-je m’en réjouir ? Cet isolement professionnel m’a valu des déboires dans ma vie sociale. Il est difficile de rester en place avec une telle mentalité, dans un tel environnement ! Rester libre, implacable et lucide, singulier, « différencié » comme disait Julius Evola, c’est prendre en toute occasion le risque de déplaire, c’est accepter d’avance la ruine qui vous tend les bras. Il est vrai que j’ai l’audace de partager l’option de Sacha Guitry, dont la seule prétention, lançait-il crânement, était « de ne pas plaire à tout le monde », car « plaire à tout le monde c’est plaire à n’importe qui ». L’essentiel est de n’être « lié à aucun maître » (hourra Horace !) et de « persister dans sa bizarrerie » (merci, Baudelaire !).
(...) Car, oui, la question se pose, cruelle : comment, aujourd’hui, un auteur peut-il rester indépendant, digne de respect, dire et hurler ce qu'il pense sans compromis à ceux qui lui font l'honneur de le lire ? Je n’en ai pas la réponse, hélas, mais j’y parviens tant bien que mal, au cas par cas, en vertu de mes talents de slalomeur.
Dans Le Monde du 29 août 2015, informé de mon éviction discrète d’Historia et des difficultés croissantes que j’avais à trouver éditeur (et, simplement, à survivre au jour le jour !), notamment du fait d’une pétition contre la loi Gayssot que j’avais lancée quelques années plus tôt suivie d'un documentaire vidéo peccamineux consacré à quelque notoire faussaire, le journaliste Laurent Telo m’a signalé comme « censuré à perpétuité ». C’était bien trouvé !
Lors de la sortie de ce documentaire honni et pourtant légal, les mercuriales des sycophantes me sont en effet tombés sur la tête comme une pluie d’enclumes que m’aurait envoyée Vulcain ! On aurait voulu me pousser au suicide qu’on ne s’y serait pas pris autrement ! Heureusement, je suis habitué à ce qu’on déblatère sur mon compte, un compte largement créditeur en terme d’insultes et de sermons ne servant de rien, puisque j’y suis imperméable depuis ma prime enfance : « Ça entre par une oreille, ça sort par l’autre ! », j’ai entendu cette rengaine toute mon enfance, je ne vais pas me priver de la reprendre à mon compte lorsque j’ai atteint le demi-siècle ; cet écolier de dix ans qui n’écoute rien d’autre que son cœur et ce que lui dicte sa conscience, c’est toujours moi.
Durant ma vie, on m’a tour à tour qualifié d’auteur ultra-monarchiste, d’historien hyper-rationaliste, de militant athée stalinien, de fascisto-nazi-nauséabond, de propagandiste musulman fanatique (forcément payé par l’Iran), de publiciste catho-tradi, j’en passe et des meilleures. Il n’y manquait plus qu’écrivain antisémite ! Depuis, j’ai appris d’autres choses encore sur ma propre vie, et des terribles, des atroces ! N’importe ; les lecteurs jugeront si ce livre, fruit de trente ans d’études, est une ode au complotisme et à je ne sais quel « confusionnisme » selon le barbarisme à la mode, ou bien s’il a rempli sa mission de démystification tous azimuts.
Viendra le temps où il me faudra écrire une autobiographie dont le titre pourrait être Les Confessions du Diable. Je le confesse, mea culpa, je n’ai jamais été un bourgeois salarié et ma seule ambition a toujours été d’être plus libre que la moyenne de mes semblables, à commencer par ceux qui brandissent le drapeau noir de l’anarchie sur les plateaux télé pour se donner le frisson et faire semblant d’exister. Ma liberté fait des jaloux, est-ce grave ?
En attendant, les meilleurs de mes zoïles, comme (mais oui !) The Time of Israel, s’apercevant de la difficulté qu’il y a à me ranger dans une case fût-ce la case prison, m’ont placé dans la catégorie des auteurs aux « ambitions étranges », une sorte d’inclassable, à quoi je réponds préférer le terme « d’irrécupérable », qui ne permet nulle sorte d’étiquetage et de poursuivre ma route sans être mal accompagné. 
Lecteurs, rangez mes livres sur l’étagère de votre bibliothèque qui vous agrée, mais de grâce n’étiquetez pas leur auteur comme un vulgaire produit des magasins Leclerc ! Laissez-lui sa liberté de recherche et permettez-lui de vous en fournir, avec pertinacité et le maximum d’honnêteté dont il est capable, les résultats auxquels il a abouti, que ceux-ci aient ou non leurs entrées dans le salon philosophique que vous fréquentez !

On l’aura compris, mes maisons d’édition varient en fonction de leur capacité à publier mes livres, à raison de leurs propres normes idéologiques et de leur liberté financière, non en fonction de ce que je pense et de ce que je découvre. Ce n’est pas un hasard si je passe une partie de ma vie à Venise, la ville du premier ghetto, la cité des labyrinthes, des masques, des reflets et des miroirs cachés ; il faut savoir manœuvrer une gondole et maîtriser les eaux pour naviguer dans les canaux de cet univers impitoyable qu’est l’édition !
(...)"

Paul-Éric Blanrue

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lundi 13 janvier 2020

Roger Scruton est mort (1944-2020). Vive Roger Scruton !


Hier, décès du philosophe britannique Roger Scruton survenu à l'âge de 75 ans.
Extraits de son livre De l'urgence d'être conservateur:



"C'est dans la famille, dans les clubs et les sociétés locales, à l'école, sur le lieu de travail, à l'église, au sein d'une équipe, à l'armée et à l'université que les hommes apprennent à interagir ensemble comme des êtres libres qui prennent la responsabilité de leurs actions et rendent des comptes à leurs voisins. Lorsque la société est organisée d'en haut, soit par le gouvernement vertical d'une dictature révolutionnaire, soit par les règlements impersonnels d'une bureaucratie obscure, alors la capacité à rendre des comptes disparaît de l'ordre politique autant que de la société. Un gouvernement vertical nourrit l'irresponsabilité des individus et la confiscation de la société civile par l'État mène à la diffusion du refus, parmi les citoyens, d'agir pour et par eux-mêmes."


"Le conservatisme est la philosophie de l'attachement. Nous sommes attachés aux choses que nous aimons et nous souhaitons les protéger du déclin."


"Il est une personne plus importante que la majorité, celle qui est en désaccord avec elle. Nous devons protéger cette personne. Elle est celle qui peut soulever la question à laquelle la foule est sourde, celle de savoir si la majorité est dans le vrai."



"Si votre budget provient de l'État, vous voterez pour l'homme politique qui promettra de l'augmenter. De cette façon, les partis de gauche sont parvenus à compter sur le vote de certains groupes en payant ces votes avec les impôts de ceux qui votaient pour leurs opposants."



"Lorsque plus de la moitié de la population est à la charge de l'État, comme en France aujourd'hui, la richesse nationale est dans les faits confisquée à ceux qui produisent et transférée vers une bureaucratie qui la distribue."



"C'est seulement lorsque les hommes disposent du droit de propriété et peuvent échanger librement ce qu'ils possèdent contre ce dont ils ont besoin qu'une société d'inconnus peut réussir à se coordonner au plan économique."




mardi 17 décembre 2019

Disparition de Bertrand Lemennicier (1943-2019), un grand économiste qui fut aussi un fervent libertarien.



"Ce n'est pas à une majorité de députés de dire quelle morale est la meilleure et de l'imposer par la force."

Bertrand Lemennicier


"Le respect du droit de propriété sur soi devient le critère par lequel on juge du « bien » et du « mal ».
Tout acte qui entraîne la violation du droit de propriété d’un individu sur lui-même et sur ce qu’il a acquis justement est un acte « injuste », « malhonnête » ou « mauvais ». Tout acte qui ne constitue pas une violation de ce droit est au contraire « juste » ou « correct » ou « honnête » ou « bon ».
Le respect du droit de propriété sur soi est le moyen par lequel on rend compatibles les diverses morales. De la cohérence et de l’universalité de ce droit de propriété sur soi émerge une éthique « objective » qui guide les actions individuelles. L’échange volontaire de ces droits de propriété pour les placer dans les mains de ceux qui savent en faire une meilleure utilisation signifie que le principe du consentement joue un rôle essentiel comme guide de l’interaction individuelle.
La notion de consentement, conjointement avec le droit de propriété sur soi, n’exclut pas certains « vices » (faute, erreur ou contrainte), ni certains problèmes d’interprétation, mais, en tant que guide des actions individuelles, elle a une force qui vient de son caractère universel, de sa cohérence et du fait qu’elle rend compatibles entre elles les diverses morales.
C’est avec ces deux principes simples que l’économiste peut pénétrer en position de force dans le domaine de la philosophie morale."


Bertrand Lemennicier


 "La fragmentation des États n’est pas une nouveauté, c’est même la caractéristique fondamentale de la fin du siècle dernier et du début du siècle dans lequel nous vivons. La majorité des États dans le monde ont une petite taille depuis que les grands empires ont implosé soit naturellement, soit à la suite des guerres d’indépendance.
Le nombre d’États en 1950, membres de l’ONU, était de 51. En 2012, cette organisation reconnaissait 197 États souverains. La taille moyenne des 9 pays les plus riches au monde, mesuré en PIB par tête et parité de pouvoir d’achat en dollars (PPA), est de 3,8 millions d’habitants. Parmi les 27 États de l’Union Européenne, 16 ont une superficie inférieure à 100 000 km2, 22 ont une population moyenne de 7,2 millions d’habitants....
La question qu’ils devraient se poser est : pourquoi les hommes politiques s’opposent-ils à cette évolution ? La raison en est simple : la fragmentation et/ou la sécession modifie(nt) la taille et la valeur de la productivité de la population, donc la base fiscale et le montant de l’impôt prélevé. Elles modifient l’extraction des rentes liées aux ressources naturelles du domaine public (puits de pétrole), le montant des profits tirés des monopoles publics (la monnaie) et la base fiscale sur laquelle l’impôt est prélevé. Une grande partie de tous ces revenus, dont vivent les élites politiques et les clientèles qui les ont portées au pouvoir, se contracte drastiquement
Penser radicalement la sécession veut dire penser la véritable nature du pouvoir et en particulier celui du pouvoir de taxation."

Bertrand Lemennicier

"Les individus rationnellement ignorants forment leurs opinions en se conformant aux croyances des autres soit pour conforter leur jugement personnel ou leurs informations privées (cascades d'information), soit par conformisme pur. Il se peut même que les individus n'hésitent pas, s'il le faut, à afficher de fausses croyances, pour ne pas être ostracisés par les autres (cascades de réputation). Les activistes des groupes latents manipulent le processus de formation des croyances pour faire émerger une opinion majoritaire sur un problème spécifique. Grâce à cette opinion majoritaire ils vont pouvoir faire pression auprès des hommes politiques pour obtenir une réglementation et des subventions à leur propre profit dans le but de protéger le groupe latent dont ils prétendent être les représentants. Ce sont les nouvelles formes d'action collective ou le politiquement correct remplace la violence physique ou le piquet de grève."

Bertrand Lemennicier


"On ne peut nier le besoin qu’ont les individus d’appartenir à un groupe (celui des homosexuels), à un clan (celui des Siciliens), à un club de football (celui de Marseille), à une société de pensée secrète (celle de la Franc-maçonnerie), ou au contraire transparente (celle du Mont Pèlerin), à des communautés (juive, musulmane, corse, bretonne) ou encore à des corps professionnels (les militaires, les enseignants, les compagnons de Lyon ou de Paris, les confréries vinicoles) ou une association d’usagers (les contribuables associés) ou charitable (Le Rotary Club).
Les services rendus par ces groupes sont éminents : réputation, entraide en cas de difficulté, information privilégiée, recrutement pour un emploi, avancement dans la carrière professionnelle, réseau d’influence sur l’opinion, groupe de pression auprès des pouvoirs publics etc. Tous ces groupes répondent à la définition de notre auteur.
Il ne faut pas non plus se méprendre sur le sentiment d’appartenance. On n’appartient pas à une nation ni à un territoire, ni à un État, qui sont des non existants sans aliéner son libre arbitre et sa condition d’être humain en tant qu’être humain.
Un territoire nous appartient au sens où des droits de propriété sont parfaitement définis sur les terres qui le constituent et dont on peut exclure autrui. On est propriétaire de son territoire et copropriétaire des parties communes à un ensemble de territoires adjacents parce qu’ils sont tangibles même si les services qu’ils rendent sont subjectifs.
Mais que veut dire être propriétaire d’une Nation c’est-à-dire d’un agrégat d’individus, s’il n’est pas incorporé dans un territoire et si l’esclavage privé ou publique est exclu ? Cela ne veut rien dire.
Toute cette discussion autour de ces concepts n’intéresse pas normalement les hommes au pouvoir tant que l’on obéit servilement aux ordres et lois qu’ils passent et que l’on accepte de sacrifier pour eux nos vies (conscription) et nos revenus (impôts).
En revanche, dès qu’ils sentent une montée de la désobéissance civile, un scepticisme sur leur capacité à offrir le paradis sur Terre à quelques élus de l’ascenseur social, ils s’inquiètent et commencent leur propagande autour du concept de Nation.
Ce qui prouve a contrario que l’émiettement du sentiment national et la fragmentation des États Nations a pris corps dans la réalité sociale par nos actions « d’incroyants » en la Nation et qu’ils essaient d’endiguer un mouvement qu’ils ne maîtrisent plus, ce qui en soi n’est pas une mauvaise nouvelle pour tous ceux qui aspirent à une alternative aux États-nations d’aujourd’hui.
N’oublions pas que ces États-nations utilisent toujours le sentiment national comme levier émotif pour nous faire accepter l’inacceptable : la violation de nos droits « naturels et imprescriptibles que sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression » (Article 2 de la déclaration des droits de l’homme de 1789 au préambule de la Constitution de la Cinquième République)."

Bertrand Lemennicier

samedi 30 novembre 2019

Centenaire de Lino Ventura (1919-2019), anarchiste de droite pour qui "la politique avilit l'homme".


"Lino Ventura est mon acteur français préféré. 
Dès que je rentre au Colorado, je le visionne."
James Ellroy (lien)


"Je suis assez désabusé en ce qui concerne la politique, et même inquiet. Je veux dire qu'aujourd'hui tout est mensonge, c'est à celui qui mentira le mieux, avec le plus de charme possible. Une phrase me hante à ce propos, celle de Soljenitsyne qui a écrit : "La politique avilit l'homme". 
Quand je regarde les hommes politiques évoluer je ne peux pas m'empêcher de penser à des pantins. J'ai peu de considération pour eux, à part quelques êtres exceptionnels. Les hommes politiques devraient se rendre compte qu'à force de politiser et de parler un langage politicien, ils sont en train, autant qu'ils sont, de se discréditer. Et j'ai l'impression qu'ils ne nous parlent pas comme à des adultes mais comme à des tarés, c'est quand même très grave ! La politique, je la subis donc comme tout le monde. Elle m'entame comme tout le monde."

Lino Ventura (1981)


"Je refuse de me culpabiliser en disant que tout ça c'est de ma faute. Moi je n'y suis pour rien. Je n'ai pas de leçon à recevoir. Parce qu'un type a commis un crime d'un seul coup c'est moi qui suis le coupable, moi la société ! C'est un laxisme, une facilité qui me déconcerte complètement. Je ne comprends pas ce processus de pensée : de faire en sorte que c'est moi qui suis coupable parce qu'un type a tué ! J'ai assisté il y a quelques années sur la Côte d'Azur à un crime effroyable commis par un homme sur une jeune femme de 22 ans. Un crime ignoble. Or 48h après, dans les journaux, on ne parlait pratiquement plus de la victime. On ne parlait plus que de ce "pauvre jeune homme" qui était perdu dans cette société qui l'avait amené à... Moi j'avoue : je ne comprends pas."

Lino Ventura (1982)



vendredi 22 novembre 2019

Scandale Yann Moix : ça bouge en Israël !


Voici une interview EXCLUSIVE du chercheur israélien Nissim Amzallag de l'Université de Beer-Sheba, qui a transmis à Paul-Éric Blanrue les numéros d'USHOAHIA impossibles à se procurer en France depuis plus de 20 ans.
Il a récemment porté l'affaire auprès de l’Observatoire de l’antisémitisme israélien, qui dépend du ministère chargé des relations avec les communautés juives du monde, et a alerté deux Instituts de recherche sur l’antisémitisme contemporain : l’Institut Kantor de l'Université de Tel Aviv et l’Institut Vidal Sassoon de l'Université hébraïque de Jérusalem.
"Nous sommes confrontés à une véritable soûlerie du sang, une joie, un délire pogromiste", déclare-t-il.
Il fustige les réseaux de BHL et le gang d'Hanouna, et décrypte l'affaire, vue d'Israël.
"La connivence, le soutien dont bénéficie Yann Moix de la part de certaines personnalités de la communauté juive, je trouve cela extrêmement grave ! Si une figure juive de la lutte contre l’antisémitisme telle que Bernard-Henri Lévy - ou d’autres car il n’est pas le seul - pardonne à Yann Moix et considère que "Ushoahia" n’est qu’une erreur de jeunesse, c’est inventer une forme "d’antisémitisme casher" ! Autrement dit : à partir du moment où un antisémite - ou quelqu’un que l’on est en droit de suspecter de l’être encore ­­- demande pardon et défend Israël, son antisémitisme devient-il acceptable, tolérable ? BHL et ses complices sont en train d’inventer une nouvelle procédure d’acquittement moral où il suffirait d’exécuter quelques pirouettes contrites et judéophiles pour se faire exonérer d’avoir eu - ou d’avoir encore - l’âme d’un monstre ! C’est inacceptable !"
Du lourd, dirait Naulleau ! Du très très lourd...





mardi 5 novembre 2019

"USHOAHIA", LES INÉDITS RACISTES ET ANTISÉMITES DE YANN MOIX ENFIN EN VERSION COMPLÈTE !


Cachés au grand public durant des années, secrets inavouables de la jeunesse de Yann Moix, ces écrits interdits sont enfin dévoilés !

Un chercheur israélien de l'université Ben Gourion de Beer-Sheva, s'étonnant que la presse française n'ait donné qu'un léger aperçu des horreurs antisémites et racistes que Yann Moix a jadis commises, nous transmet l'in-té-gra-li-té des trois n° d'Ushoahia. 

Dans un mot, il nous écrit: "Voici les pamphlets antisémites produits par Yann Moix. Consternant. Plus consternant encore est de voir comment l'abject contenu est évacué ou minimisé par les journalistes et invités qui en discutent sur les plateaux."

Grâce à son aimable concours, ils sont désormais, pour la première fois de l'histoire, en libre accès, à ces adresses, au grand complet, sans retouche ni censure : 
BHL a écrit que Yann Moix avait été antisémite dans sa jeunesse. Pour une fois, il sera difficile de ne pas être d'accord avec lui. C'est maintenant au public de se forger son opinion en toute connaissance de cause, en parcourant avec dégoût cette centaine de pages immondes.





dimanche 8 septembre 2019

Anarchie et monarchie.


"Durant ces mêmes années, tandis que j’écrivais dans la Feuille d’Information légitimiste d’Hamiche, je collaborais régulièrement à  L’Homme libre de Marcel Renoulet, ancien secrétaire du militant pacifiste Louis Lecoin, la plus vieille revue anarchiste française, qui se réclamait de Friedrich Nietzsche et de Max Stirner. 
J’avais ainsi, du pouvoir politique, développé la même vue que celle de Salvador Dalí : « Je suis monarchiste et anarchiste. Monarchiste pour que notre anarchie, celle d’en bas, soit protégée par l’ordre d’en haut. » 
Trente ans plus tard, je n’ai pas varié d’un iota dans ce domaine, à ceci près que, l’instauration d’une monarchie est moins que jamais possible en raison de l’apathie générale et de l’écrasante mécanique étatique. 
S’il devait émerger un roi aujourd’hui, il devrait être propriétaire de son domaine, afin d’y faire régner le droit privé, comme le soutient Hans-Hermann Hoppe - et cela ne pourrait se faire que dans de petits États sécessionnistes, où les citoyens seraient égaux en droit."


Paul-Éric Blanrue, Sécession. L'art de désobéir (Fiat Lux, 2018) COMMANDER ICI !

Vue du Liechtenstein, modèle d'avenir pour Blanrue