BLOG DES AMIS DE PAUL-ÉRIC BLANRUE --- ARCHIVES, ACTUALITÉS, PROSPECTIVES --- DÉMYSTIFICATION ET CONTRE-HISTOIRE

dimanche 28 juillet 2019

La dictature du "on". Sortir de l'opinion et de la croyance, s'extraire du bavardage et du divertissement, être soi en propre : sécession de Martin Heidegger !

"Le monde ambiant immédiat intègre chaque fois déjà en lui le "monde ambiant" du domaine public qui est utilisable et qui préoccupe collectivement. Dans l’usage des moyens publics de transport en commun et dans le recours à des organes d’information (journal), chaque autre équivaut l’autre. Cet être-en-compagnie fond complètement le Dasein qui m’est propre dans le genre d’être des "autres" à tel point que les autres s’effacent à force d’être indifférenciés et anodins. C’est ainsi, sans attirer l’attention, que le on étend imperceptiblement la dictature qui porte sa marque. Nous nous réjouissons et nous nous amusons comme on se réjouit ; nous lisons, voyons et jugeons en matière de littérature et d’art comme on voit et juge ; mais nous nous retirons aussi de la "grande masse" comme on s’en retire ; nous trouvons "révoltant" ce que l’on trouve révoltant. Le on qui n’est rien de déterminé et que tous sont, encore que pas à titre de somme, prescrit le genre d’être à la quotidienneté."

Martin Heidegger, Être et Temps, 1927 (Gallimard, 1986).


mercredi 26 juin 2019

Bret Easton Ellis raille la police de la pensée et rejoint la Sécession !



"La culture dans son ensemble paraissait encourager la parole, mais les réseaux sociaux s'étaient transformés en piège, et ce qu'ils voulaient véritablement, c'était se débarrasser de l'individu... En fin de compte, le silence et la soumission étaient ce que voulait la machine."

"Tout a été dégradé par ce que la surcharge sensorielle et la prétendue technologie du libre choix nous ont apporté, bref, par la démocratisation des arts".

"En équilibre instable sur la pointe des pieds, nous sommes entrés, semble-t-il, dans une sorte de totalitarisme qui exècre la liberté de parole et punit les gens s'ils révèlent leurs véritables personnalités".

"C'est une époque qui juge tout le monde si sévèrement à travers la lorgnette de la politique identitaire que vous êtes d'une certaine façon foutu si vous prétendez résister au conformisme menaçant de l'idéologie progressiste, qui propose l'inclusion universelle sauf pour ceux qui osent poser des questions. Chacun doit être le même et avoir les mêmes réactions face à n'importe quelle oeuvre d'art, n'importe quel mouvement, n'importe quelle idée, et si une personne refuse de se joindre au choeur de l'approbation, elle sera taxée de racisme ou de misogynie."

"Je pense que la vie est essentiellement dure, une lutte pour chacun à des degrés variables, et qu'avoir un humour dévastateur, se mobiliser contre des absurdités inhérentes, briser les conventions, mal se conduire, inciter à la transgression de je ne sais quel tabou, est la voie la plus honnête sur laquelle avancer dans le monde."

"En tant qu'écrivain, je dois croire à la liberté de parole, quoi qu'il arrive - plus simple et plus vrai, il est difficile de faire mieux."

"Une fois que vous vous mettez à choisir comment les gens peuvent et ne peuvent pas s'exprimer, s'ouvre une porte qui donne sur une pièce très sombre dans la grande entreprise, depuis laquelle il est vraiment impossible de s'échapper. Peuvent-ils en échange policer vos pensées, puis vos sentiments et vos impulsions ? Et à la fin, peuvent-ils policer vos rêves ?"

"Le plus grand crime perpétré dans ce nouveau monde est l'éradication de la passion et la réduction au silence de l'individu."

"Riez de tout ou vous finirez par ne plus rire de rien."

"Je n'ai jamais vraiment cru que la politique pouvait pénétrer au coeur sombre des problèmes de l'humanité et dans l'imbroglio de notre sexualité, ou qu'un sparadrap bureaucratique pourrait cicatriser les profondes dissensions, les contradictions et la cruauté, la passion et la fraude qui constituent le fait d'être humain."

"La Gauche était en train de se métamorphoser, de devenir quelque chose qu'elle n'avait jamais été au cours de ma vie : un parti autoritaire, intolérant, moralement supérieur, déphasé, privé d'une idéologie cohérente..."

"Les artistes n'étaient-ils pas supposés résider ailleurs, n'importe où, loin d'un lieu sûr et allergique au risque, loin d'un endroit où la tolérance zéro est l'exigence première et absolue ? Cela paraissait, à la fin de l'été 2018, non seulement une indication fort laide de l'avenir, mais l'ordre cauchemardesque du nouveau monde. Et l'exagération dont j'accusais les autres, je m'en rendais compte, je la formulais moi-même à présent - et je ne pouvais pas m'en empêcher."

Bret Easton Ellis, White, Robert Laffont, 2019.





samedi 22 juin 2019

Anselme Bellegarrigue, notre ami !


"Ce gouvernement, je le mets en question pour ce qui me concerne, laissant d’ailleurs aux autres la faculté de le servir, de le paver, de l’aimer, et finalement de mourir pour lui. 
Mais quand bien même tout le peuple français consentirait à vouloir être gouverné dans son instruction, dans son culte, dans son crédit, dans son industrie, dans son art, dans son travail, dans ses affections, dans ses goûts, dans ses habitudes, dans ses mouvements, et jusque dans son alimentation, je déclare qu’en droit, son esclavage volontaire n’engage pas plus ma responsabilité que sa bêtise ne compromet mon intelligence. 
Et si, en fait, sa servitude s’étend sur moi sans qu’il me soit possible de m’y soustraire, s’il est notoire, comme je n’en saurais douter, que la soumission de six, sept ou huit millions d’individus à un ou plusieurs hommes entraîne ma soumission propre à ce même ou à ces mêmes hommes, je défie qui que ce soit de trouver dans cet acte autre chose qu’un guet-apens, et j’affirme que, dans aucun temps, la barbarie d’aucun peuple n’a exercé sur la terre un brigandage mieux caractérisé.
Voir, en effet, une coalition morale de huit millions de valets contre un homme libre est un spectacle de lâcheté contre la sauvagerie de laquelle on ne saurait invoquer la civilisation sans la ridiculiser ou la rendre odieuse aux yeux du monde."


Anselme Bellegarrigue, fondateur de "L’Anarchie, Journal de l’Ordre" (1850).


mercredi 19 juin 2019

Fascinante interview de Hans-Hermann Hoppe en 2002 sur la guerre au Proche-Orient, les États-Unis, les moyens de combattre le terrorisme, la nécessité de la Sécession. Prémonitoire et toujours d'actualité. À savourer !

Extraits : l'INTÉGRALE se trouve ICI




C'est le gouvernement américain qui, en empêchant les pilotes et les passagers d'être armés, a permis à des gens d'infliger de tels dommages [le 11 septembre 2001] au moyen de petits couteaux. En outre, la politique d'immigration antidiscriminatoire des États-Unis et d'autres pays occidentaux au cours des dernières décennies a fait en sorte que des gens qui sont étrangers ou même hostiles aux valeurs occidentales ont pu facilement s'établir dans ces pays et les infiltrer.

La menace que laisse planer l'Irak (et Saddam Hussein) n'est pas pire que celle de bien d'autres pays. L'Irak n'a apparemment commis aucune agression étrangère et ses liens avec Al-Quaeda ne sont que des rumeurs sans fondement. Une guerre contre l'Irak serait donc une attaque purement préventive et établirait un précédent extrêmement dangereux. À la lumière de ces faits, il est difficile de dissiper les soupçons selon lesquels des questions de pipeline et de concessions pétrolières (plutôt que des préoccupations humanitaires) jouent ou ont joué un rôle prédominant autant dans la guerre contre les Talibans que dans celle contre Saddam Hussein.

D'ailleurs, on peut se demander si ce ne sont pas les États-Unis (et Bush) qui constituent le plus grand danger à la paix dans le monde. Les États-Unis contrôlent plus d'armes de destruction massive que n'importe qui; ils n'ont pas hésité à utiliser des gaz contre leur propre population (à Waco); ils imposent des embargos économiques (contre Cuba ainsi que l'Irak) qui affectent particulièrement les populations civiles et qui, à cause de cela, ont traditionnellement été considérés comme des moyens particulièrement odieux de faire la guerre. Les États-Unis, incités en cela par les néoconservateurs et les fondamentalistes évangéliques, sont motivés par une ferveur quasi religieuse – et empreinte de suffisance – à concrétiser le vieux rêve wilsonien et à répandre la démocratie dans le monde.

Ce qui se passe aujourd'hui aux États-Unis est quelque chose de très familier. Les gouvernements raffolent des crises – d'ailleurs, ils les provoquent ou contribuent souvent à les aggraver. Elles leur permettent en effet d'accroître leur pouvoir. Regardez seulement ce qui est arrivé avec la prise en charge de la sécurité aéroportuaire par l'État, la mise sur pied d'un ministère de la Sécurité intérieure (n'est-ce pas là le rôle du ministère de la Défense? Et sinon, ne serait-il pas plus approprié d'appeler le ministère de la Défense ministère de la Guerre?), ou encore le projet du gouvernement américain de mettre en place un système presque universel de surveillance électronique de ses propres citoyens.

Si nous voulons combattre le terrorisme, il est nécessaire de pratiquer une politique étrangère non interventionniste, d'avoir une population civile fortement armée – plus il y a d'armes à feu, moins il y a de crimes. Il faut aussi aborder le problème du terrorisme de façon réaliste: non pas comme une attaque conventionnelle par les forces armées d'un autre État, mais comme des complots et des crimes essentiellement privés qui doivent être combattus en conséquence, c'est-à-dire par des opérations policières, des actions menées par des mercenaires engagés, des corsaires, des commandos d'assassins et des tueurs à gages. 

En général, les libertariens (y compris moi) ne sont pas pacifistes. Au contraire, ils soutiennent le droit à l'auto-défense. Ils s'opposent cependant à l'usage initial de la violence, c'est-à-dire à l'agression. Il existe des guerres « justes », comme par exemple la guerre d'indépendance américaine et la guerre d'indépendance des États du Sud. Toutefois, pour être considérée comme juste, une guerre doit être de nature défensive, et une distinction nette doit être faite entre les combattants et les non-combattants. 

Il faut absolument qu'une vision alternative soit mise de l'avant et diffusée au sein de l'opinion publique si nous voulons renverser cette tendance vers la centralisation et la formation ultime d'un gouvernement mondial. Nous devons promouvoir l'idée de la sécession. Plus spécifiquement, nous devons promouvoir la conception d'un monde composé de dizaines de milliers de districts, régions et cantons distincts, et de centaines de milliers de cités libres indépendantes telles que les curiosités contemporaines que sont Monaco, Andorre, Saint-Marin, le Liechtenstein, Hong Kong et Singapour. Les possibilités de migration pour des motifs économiques en seraient grandement accrues, et le monde serait alors composé de petits États économiquement intégrés grâce au libre-échange et au partage d'une monnaie-marchandise comme l'or.  


jeudi 13 juin 2019

Les chambres à gaz communistes.


 "Mais voici qu'a filtré en 1990 une surprenante information qui nous apprend que les fameuses douchegoubki (chambres à gaz ambulantes) furent inventées non pas par Hitler au cours de la Seconde Guerre mondiale, mais par le NKVD soviétique en 1937, et l'inventeur (pas seul, bien sûr, mais il fut au cœur de cette invention) en fut Isaï Davidovitch Berg, chef du Service économique du NKVD de la région de Moscou... 
L'histoire est la suivante : I. D. Berg avait pour mission d'exécuter les sentences de la « troïka » du NKVD régional de Moscou, et celui-ci remplissait scrupuleusement sa mission : il convoyait les condamnés sur le lieu d'exécution. 
Mais, lorsque siégèrent simultanément trois « troïkas » régionales de Moscou, il devint impossible au peloton d'exécution d'accomplir sa tâche. 
On eut alors une idée : dénuder les victimes, les ligoter, les empêcher de crier et les jeter dans un fourgon fermé camouflé en camionnette de livraison du pain. 
Pendant le long trajet, les gaz s'échappaient vers l'intérieur du véhicule, et à l'arrivée, au bord de la fosse, les prisonniers étaient « fin prêts ». 
Il faut ajouter que Berg fut peu après fusillé lui-même, en 1939 - pas pour ces atrocités, non, bien sûr, mais sur une accusation de «complot». Et, en 1956, il fut réhabilité sans encombres, bien que fût consignée dans le dossier, conservée jusqu'à ce jour, l'histoire de cette meurtrière invention, dont il a même été fait lecture à des journalistes !"


Soljenitsyne, Deux siècles ensemble.


lundi 10 juin 2019

Nicolas Berdiaev vous parle !


Nicolas Berdiaev (1874-1948) - Russe orthodoxe, gnostique, philosophe de la liberté -, vous parle !
- Je me sentais péniblement éloigné de mon milieu, de tout groupement, de toute tendance, de tout parti. Je ne pouvais consentir à me ranger dans cette catégorie, à m'incorporer à l'existence de l'humanité moyenne.
- J'ignorais la fusion avec le collectif. Ce n'est pas l'être, c'est la liberté qui me transporte. Ceci détermine le caractère de mon idéologie.
- Je ne puis accepter aucune vérité autrement que librement et à travers la liberté.
- Je considère la liberté comme aristocratique, non comme démocratique. La grande masse ne tient pas à la liberté, et ne la cherche pas. Les révolutions de masse ne l'aiment pas.
- Que la vie divine, la vie en Dieu soit liberté, audace, envol, indépendance, anarchie, ce fut là la croyance de ma vie entière.
- La liberté porte avec elle des éléments nouveaux. Les adversaires de la liberté aiment à lui opposer une vérité imposée. Mais une vérité imposée de force, comme une réalité tombant du ciel, n'existe pas. La vérité est à la fois voie et vie, et c'est une conquête spirituelle. C'est dans la liberté et à travers la liberté qu'on reconnaît la vérité. Une vérité qu'on m'impose en me demandant de renoncer à la liberté, n'est pas du tout vérité, mais une tentation diabolique. La connaissance de la liberté m'affranchira. Aucune autorité au monde ne saurait me l'imposer. Impossible de m'affranchir par la contrainte. Je n'ai jamais admis, je n'admettrai jamais une orthodoxie prétendant à la vérité à l'insu de ma libre recherche et de mes investigations."
- Tous les humains devraient être des révoltés, et cesser de tolérer la servitude.
- Eckhart, Jacob Böehme, Angelus Silésius, sont plus près de mon coeur que les Père de l'Église. Je crois à la présence d'une mystique universelle, d'un spiritualisme universel.
- Schopenhauer m'a confirmé dans cette conviction, déjà profondément enracinée en moi, que le monde des apparences, le monde empirique qui nous entoure, n'est pas le monde véritable.
- Je ne suis jamais arrivé à croire que le Pouvoir possède un élément divin.
- J'ai toujours affirmé la morale de l'individualité unique et j'ai combattu la morale du général et de l'obligatoire.
- Pour une large part, la politique est une fiction qui domine les hommes, un excroissance parasitaire qui suce le sang humain.
- Au terme de ma voie spirituelle, je me sens plus que jamais un "anarchiste mystique".
- Je suis un libre penseur croyant.
- La justice sociale ne peut être fondée sur l'égalité, mais sur la dignité de toute personne humaine.
- Le mensonge du communisme est celui de tout totalitarisme.Le communisme totalitaire est une pseudo-religion et c'est notamment comme telle qu'il persécute toutes les religions, c'est une concurrente.
- Aucun collectif ne possède une réalité primordiale, je suis un fanatique de la réalité individuelle, personnelle, unique.


Du conservatisme et du libertarianisme.


Réveillez-vous ! Les authentiques conservateurs doivent devenir de fervents anti-étatistes, sous peine d'être les meilleurs alliés d'un système esclavagiste qui les tue à petit feu, comme le sont les pitoyables néo-conservateurs ou les "populistes prolétariens" et autres "nationalistes socialistes" façon "gauche du travail, droite des valeurs" qui croient encore aux vertus étatiques comme au Père Noël ! 
C'est l'État qui est à l'origine de tous les dérèglements par ses attaques en règle contre la propriété, laquelle permet la mise en place de choix de vie conformes à la loi naturelle et de justes discriminations dans tous les secteurs de la vie. 
Lui seul, l'État, autorise de telles attaques contre l'individu et ses libres choix, les encourage, les finance (avec l'argent public) - et finalement lui seul les rend obligatoires, car lui seul, l'État, a le monopole de la violence légale sur un territoire donné. 
L'État est la clé de voûte du grand reformatage des cerveaux, du décervelage éducatif et de la dégénérescence culturelle programmée. 
L'ennemi n°1, pour tout conservateur conséquent, c'est l'État moderne - et rien d'autre.
Un conservateur doit être libertarien - et j'ajoute : sécessionniste. Il n'y a pas d'autre alternative aujourd'hui.

Paul-Éric Blanrue



"La plupart des conservateurs contemporains auto-proclamés s’inquiètent, à juste titre, du déclin des familles, du divorce, de la non-légitimité, de la perte d’autorité, du multi-culturalisme, des styles de vie « alternatifs », de la désintégration sociale, du sexe et du crime. 
Tous ces phénomènes représentent des anomalies et des déviations scandaleuses de l’ordre naturel. 
Un conservateur doit en effet être opposé à tous ces développements et essayer de restaurer la normalité.
Cependant, la plupart des conservateurs contemporains (du moins la plupart des porte-paroles de l’establishment conservateur) ne reconnaissent pas que leur objectif de retour à la normalité exige les changements sociaux antiétatiques les plus drastiques, voire révolutionnaires, sans quoi (lorsqu’ils en sont conscients) ils deviennent membres de cette « cinquième colonne » lancée vers la destruction du conservatisme de l’intérieur (et doivent dès lors être considérés comme « mauvais »)."


Hans-Hermann Hoppe

La suite de cet article de Hoppe FONDAMENTAL POUR COMPRENDRE LES VÉRITABLES ENJEUX DU TEMPS PRÉSENT est à lire ICI


mercredi 29 mai 2019

L'effroyable Marx et le "marxisme culturel" contemporain.


"Le côté le plus exécrable de l’édifice branlant de Marx est sa théorie de la connaissance. 
Il estimait, sans la moindre preuve scientifique à l’appui, que « la conscience est un produit social », que « ce n’est pas la conscience qui détermine la vie mais la vie qui détermine la conscience » et que « l'essence de l'homme est l'ensemble des rapports sociaux » (v. L’Idéologie allemande et Thèses sur Feuerbach). 
C’est bien ce que Martin Heidegger lui reprochait : disposer l’économie avant l’homme, faire dépendre la superstructure (les idées, les opinions) de l’infrastructure (le mode de production), comme si l’économie ne nécessitait pas d’abord l’existence d’un homme pour fonctionner. 
Pour Marx, il n’existe pas de nature humaine. Les droits naturels sont une invention bourgeoise créée au bénéfice exclusif des bourgeois. 
Pour cet aruspice, les hommes ne sont que le produit de la société. Quand ils s’y intègrent, ils perdent leurs spécificités. Il suffit que la société se transforme pour que les hommes se transforment. Les êtres humains sont en pâte à sel.
On en voit aujourd’hui le résultat avec l’idéologie du gender, qui carillonne que les hommes et les femmes ne sont que des constructions sociales ; avec l’organisation du métissage forcé sous le fallacieux prétexte que les races n’existent pas ; avec l’idéologie égalitariste de la tabula rasa, qui nie, par exemple, l’existence des enfants « surdoués » (un philosophe marxiste français, Lucien Sève, a passé sa vie à réfuter leur existence, alors que le fait est bel et bien établi et analysé par les scientifiques contemporains).
Ce qui est excessivement ennuyeux c’est qu’un grand nombre de personnalités « anti-système » se réclament de ce zozo."

Blanrue, Sécession.

À commander ICI !

samedi 25 mai 2019

Pourquoi Socrate détestait la démocratie.



"Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde: je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d'eux, retiré à l'écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres: ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l'espèce humaine; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d'eux, mais il ne les voit pas; il les touche et ne les sent point; il n'existe qu'en lui-même et pour lui seul, et s'il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu'il n'a plus de patrie.
Au-dessus de ceux-la s'élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d'assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l'âge viril; mais il ne cherche, au contraire, qu'à les fixer irrévocablement dans l'enfance; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu'ils ne songent qu'à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur; mais il veut en être l'unique agent et le seul arbitre; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre?
C'est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l'emploi du libre arbitre; qu'il renferme l'action de la volonté dans un plus petit espace, et dérobe peu a peu chaque citoyen jusqu'à l'usage de lui-même. L'égalité a préparé les hommes à toutes ces choses: elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait.
Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu, et l'avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière; il en couvre la surface d'un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule; il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige; il force rarement d'agir, mais il s'oppose sans cesse à ce qu'on agisse; il ne détruit point, il empêche de naître; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation a n'être plus qu'un troupeau d'animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger."

Tocqueville.

"Si la plus grande partie du monde est actuellement divisée en collectivités publiques qui disposent de monopoles sur des territoires donnés, on peut très bien imaginer - et même souhaiter - un monde où tous les États et autres collectivités publiques n'existeraient pas et où tout l'espace serait partagé en d'innombrables copropriétés (ou même, éventuellement, de propriétés privatives séparées). 
Chacune d'entre elles déciderait librement de ses propres règles de décision. Leurs membres y deviendraient propriétaires librement, passeraient à leur gré de l'une à l'autre - ce qui au demeurant ferait perdre tout son sens à la notion d'immigration - et accepteraient librement de se soumettre aux décisions collectives prises conformément aux règles communes. 
On verrait fleurir la diversité."

Pascal Salin.

"Le droit à la propriété est antérieur à la loi. Ce n’est pas la loi qui a donné lieu à la propriété mais au contraire, la propriété qui a donné lieu à la loi. 
Cette observation est importante, car il est assez commun, surtout parmi les juristes, de faire reposer la propriété sur la loi, d’où la dangereuse conséquence que le législateur peut tout bouleverser en conscience"


Frédéric Bastiat.

"La liberté en tant qu'homme, j'en exprime le principe pour la constitution d'une communauté dans la formule : personne ne peut me contraindre à être heureux d'une certaine manière (celle dont il conçoit le bien-être des autres hommes), mais il est permis à chacun de chercher le bonheur dans la voie qui lui semble, à lui, être la bonne, pourvu qu'il ne nuise pas à la liberté qui peut coexister avec la liberté de chacun selon une loi universelle possible (autrement dit, à ce droit d'autrui)."

Emmanuel Kant.

"On jouit d'une véritable liberté, quand on peut disposer librement, et comme on veut, de sa personne, de ses actions, de ses possessions, de tout son bien propre, suivant les lois sous lesquelles on vit, et qui font qu'on n'est point sujet à la volonté arbitraire des autres, mais qu'on peut librement suivre la sienne propre."

John Locke.

"Le peuple n'existe pas. Ce sont des personnes individuelles qui composent un groupe de personnes.
En pratique, toute tentative d’établir la démocratie est une tentative de faire en sorte que la majorité des membres d'un groupe établisse les règles du groupe.

Considérez ceci un moment comme appliqué à votre propre expérience dans les groupes de personnes vivantes que vous connaissez, et vous comprendrez pourquoi chaque tentative d'établir la démocratie a échoué. 
Il n'y a aucune raison de supposer que la règle de la majorité
soit souhaitable. Il n'y a pas de moralité dans de simples nombres : 99 personnes ne sont pas plus susceptibles d'avoir raison qu'une seule personne."

Rose Wilder Lane.


vendredi 3 mai 2019

La République coupable de génocide et de mémoricide.


"Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains. Elle est morte sous notre sabre, libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les marais et les bois de Savenay suivant les ordres que vous m’aviez donnés. J’ai écrasé des enfants sous les pieds des chevaux, massacré des femmes, qui au moins pour celles là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas de prisonniers à me reprocher, j’ai tout exterminé. Les routes sont semées de cadavres. Il y en a tant que par endroits ils font pyramide" (Westermann).

"Tous les brigands qui seront trouvés les armes à la main, ou convaincus de les avoir prises seront passés au fil de la baïonnette. On agira de même avec les femmes, filles et enfants qui seront dans ce cas. Les personnes seulement suspectes ne seront pas plus épargnées. Tous les villages, métairies, bois, genêts et généralement tout ce qui peut être brûlé sera livré aux flammes. Sous 15 jours, il n’existera plus en Vendée ni maisons, ni armes, ni vivres, ni habitants. Je sais qu’il peut y avoir quelques patriotes dans ce pays. C’est égal, nous devons tout sacrifier" (Turreau).

"On décima sans pitié ceux qui refusaient de partir au combat en chantant La Carmagniole : les Vendéens. L’un des plus exceptionnels historiens français de notre temps, Reynald Secher a prouvé, documents à l’appui, dans Le Génocide franco-français : La Vendée-Vengé (PUF, 1986), que cette politique d’anéantissement fut un crime idéologique décidé par Comité de Salut public, notamment par Robespierre, Carnot et Barrère, avec l’appui de la Convention. 
Le 1er août 1793, une loi votée par cette dernière prescrivit la déportation des femmes et des enfants et le massacre de tous les habitants résidant en Vendée, la nationalisation de leurs biens et leur destruction. 
Une seconde loi du 1er octobre 1793 ordonna l’extermination de tous les habitants sans exclusion, appelés « brigands », soit plus de 800 000 âmes. Il fut ordonné expressément par le général Lazare Carnot, au nom du Comité de Salut public, d’annihiler tous les vieillards, les femmes et les enfants.
Ce génocide franco-français fit plus de 200 000 victimes du côté des insurgés Blancs, et tout autant du côté des Bleus. 
On y a tout essayé en matière d’abomination : l’armée avec les « colonnes infernales » du général Tureau qui rasaient tout sur leur passage, villages, forêts, bêtes, récoltes, individus, pour faire de la Vendée un « cimetière national » que repeupleraient des réfugiés républicains ; la noyade ; le gaz ; les fours ; les tanneries de peaux humaines ; la fonte des corps pour obtenir de la graisse.
Le Parlement de l’État républicain, dont les membres n’ont à la bouche que le mot de Mémoire, n’a jamais reconnu cet atroce crime d’État – une extravagante amnésie que Secher nomme un « mémoricide »."


Blanrue, Sécession.

COMMANDEZ SÉCESSION  ICI !

jeudi 2 mai 2019

La dramatique évolution gauchiste des Gilets jaunes et nous

J'apprends que Maxime Nicolle, alias Fly Rider, va écrire un livre pour nous faire part de ses pensées. On ne rigole plus.
Peut-être puis-je aider ? Titre possible : "Tout ça pour rien". Sous-titre: "Tourner en rond est un métier". Préface d'Étienne Chouard : "Vivez plus longtemps grâce au tirage au sort".
On me dit que l'introduction est déjà écrite : "Au début de ma vie, je croyais qu'il fallait travailler pour vivre. Quelle naïveté ! Éric Drouet a été le premier à m'ouvrir yeux : dans le système actuel, on galère et il est difficile de s'offrir chaque semaine une nouvelle jante. Grâce à une citation de Piketty, découverte sur un tract à un rond-point, j'ai capté qu'il suffisait de prendre aux riches pour gagner haut la main les compétitions de tuning. Je ne savais pas comment m'y prendre. Grâce aux vidéos de Chouard, j'ai compris qu'il suffisait de le demander aux autres : la majorité me fournirait des solutions pour arranger ma vie. C'était bonnard : plus la peine de penser, le RIC y pourvoirait et arrangerait tout. Puis vint François Boulo, qui, en tant qu'avocat, était forcément un grand économiste. Je fus illuminé. Ça bouillait dans ma tête. Depuis, pour garder mes idées géniales au chaud, je ne me sépare plus de ma casquette, que je mets à l'envers car je suis un rebelle".
Je souhaite bon amusement à son ghostwriter.



*

- Vous aimez les technocrates ?
- C'est des pourris.
- Vous aimez les impôts ?
- Y en a trop !
- Vous aimez les hommes politiques ?
- Tous des truands !
- Vous aimez les riches qui s'en mettent plein les fouilles en s'acoquinant avec l'État ?
- Des voleurs !
- Vous aimez ceux qui vivent de subventions et d'assistance ?
- C'est des parasites !
- Vous aimez quoi, alors ? Le secteur privé ?
- Nan ! Les services publics !
- L'État ?
- Évidemment ! Comment on ferait sans lui ? Les routes, les hôpitaux !
- Bon, on recommence.

*

Joie, honneur et avantage d'entendre en direct le discours du fringant François Boulo, entouré des drapeaux rouge sang de la CGT. 
Résumé : les "ultra-riches" ne sont rien que des méchants car ils ont donné des sous pour Notre-Dame et pas pour les gens. Ô coglione ! Il y aurait tant à dire sur les "ultra-riches" et le capitalisme de connivence - sauf cette inepte brève de comptoir !
Phrase-culte démontrant qu'il n'a strictement rien compris au sketch : "Quand tout sera privatisé, on sera privé de tout". 
Cet olibrius croit mordicus que lorsque l'État possède, "les gens" possèdent avec lui - alors que ce sont eux qui sont possédés et que l'État n'est qu'une fiction n'existant que par les sous que lui, Boulo, comme les autres, sont contraints de lui verser. 
Croit-il sincèrement que si l'État possédait tout, lui et ses copains ne seraient privés de rien ? 
L'absurdité de sa position est évidente : il se plaint que les gens ne soient pas propriétaires et nie en même temps le droit le propriété.
La liberté ? Connais pas. Le dogme marxiste dans sa plus crasse expression. 
Un démagogue est né. Si jeune et déjà si vieux.

Paul-Éric Blanrue


jeudi 25 avril 2019

Hoppe vous présente le génial Rothbard !


"Rothbard balaya l'idée d'un État protecteur "limité" comme étant auto-contradictoire et incompatible avec la promotion d'une utilité sociale.
Une administration limitée a toujours la tendance inhérente à devenir une administration illimitée (totalitaire). Selon le principe bureaucratique - monopole judiciaire et pouvoir de taxer - toute notion de restriction du pouvoir de l'administration, et ainsi protéger vie et propriété des individus, est illusoire. 
Sous des conditions monopolistiques, le prix de la justice et de la protection augmentera et la qualité de la justice et de la protection diminuera. 
Une agence de protection financée par les impôts est une contradiction en soi - un protecteur de propriété expropriant la propriété - et conduira à plus de taxes et moins de protection."


Hans-Hermann Hoppe

Ce n'est pas dans les médias que vous allez entendre de telles paroles, agrémentées de leurs démonstrations exigeantes ! Il faut diffuser l'excellence, les pépites perdues dans le gros tas d'ordures qui tient lieu d'idéologie officielle. 
Pour en savoir plus, lire l'indispensable : Murray N. Rothbard : économie, science et liberté, par Hans-Hermann Hoppe, en vente sur Amazon depuis mars 2019 à cette ADRESSE.



mardi 23 avril 2019

Comment, depuis la Révolution, l'État nous a réduits en esclavage.


"Les hommes qui se trouvèrent portés par le flot des événements à la tête de notre Révolution, étaient, par une suite nécessaire de l'éducation qu'ils avaient reçue, imbus des opinions antiques, et devenues fausses, qu'avaient mises en honneur les philosophes dont j'ai parlé. 
La métaphysique de Rousseau, au milieu de laquelle paraissaient tout à coup comme des éclairs des vérités sublimes et des passages d'une éloquence entraînante, l'austérité de Mably, son intolérance, sa haine contre toutes les passions humaines, son avidité de les asservir toutes, ses principes exagérés sur la compétence de la loi, la différence de ce qu'il recommandait et de ce qui avait existé, ses déclamations contre les richesses et même contre la propriété; toutes ces choses devaient charmer des hommes échauffés par une victoire récente, et qui, conquérants de la puissance légale, étaient bien aises d'étendre cette puissance sur tous les objets....
Ils voulurent donc exercer la force publique comme ils avaient appris de leurs guides qu'elle avait été jadis exercée dans les états libres. Ils crurent que tout devait encore céder devant la volonté collective et que toutes les restrictions aux droits individuels seraient amplement compensées par la participation au pouvoir social.
Vous savez, Messieurs, ce qui en est résulté."


Benjamin Constant



"Les princes et les rois étaient des dirigeants plutôt dilettantes, et avaient généralement une bonne dose d’instruction digne d’élites naturelles, et un système de valeur les faisant agir assez souvent comme un simple bon père de famille le ferait. Les politiciens démocratiques, par contre, sont et doivent être des démagogues professionnels, devant être constamment attrayant même aux plus sordides — et ce sont typiquement des instincts égalitaires — car chaque vote est évidemment aussi bon qu’un autre. Et parce que les politiciens élus publiquement ne sont jamais tenus personnellement responsables des services publics officiels, ils sont bien plus dangereux, du point de vue de ceux voulant que leur propriété soit protégée et souhaitant de la sécurité, qu’aucun roi ne l’a jamais été."

Hans-Hermann Hoppe



"L’État, supposé nous protéger, nous a rendu, en réalité, totalement impuissants. Il vole ses sujets de plus de la moitié de leurs revenus, pour les répartir selon les sentiments du public plutôt que selon les principes de la justice. Il soumet notre propriété à des milliers de réglementations arbitraires et envahissantes. 
On ne peut plus librement engager et licencier qui l’on veut, quelle que soit la raison qu’on juge bonne et nécessaire. On ne peut acheter ni vendre ce qu’on veut, à qui l’on veut et où l’on veut. On ne peut pas fixer les prix librement comme on souhaite, on ne peut pas s’associer et se dissocier, se séparer de qui on veut ou de qui on ne veut pas.
Au lieu de nous protéger, donc, l’État nous a livrés, ainsi que nos biens, à la foule et à ses instincts primaires. Au lieu de nous protéger, il nous appauvrit, il détruit nos familles, nos organisations locales, nos fondations privées, nos clubs et nos associations, en les attirant tous toujours plus dans sa propre orbite. 
Et en conséquence de tout cela, l’État a perverti le sens public de la justice et de la responsabilité personnelle et a engendré et attiré un nombre croissant de monstres et de monstruosités morales et économiques."


Hans-Hermann Hoppe



"La vision égalitaire de la gauche n’est pas seulement incompatible avec le libertarisme. Elle est si déconnectée de la réalité qu’on doit se demander comment on peut la prendre au sérieux. L’homme de la rue ne croit certainement pas à l’égalité de tous les hommes. Le simple bon sens fait obstacle à cela. Et je suis assuré que personne parmi les vrais partisans de la doctrine égalitaire ne croit vraiment, au fond, à ce qu’il proclame. Mais comment, alors, la vision de gauche du monde a-t-elle pu devenir l’idéologie dominante de notre époque? Pour un libertarien, la réponse devrait être évidente : la doctrine égalitaire a atteint ce statut non pas parce qu’elle est vraie, mais parce qu’elle fournit la parfaite couverture intellectuelle qui permet le contrôle social totalitaire par une élite dirigeante."

Hans-Hermann Hoppe



dimanche 7 avril 2019

Nietzsche contre le socialisme.



"Le socialisme est le fantastique frère cadet du despotisme presque défunt, dont il veut recueillir l’héritage (...) Il désire une plénitude de puissance de l’État telle que le despotisme seul ne l’a jamais eue, il dépasse même tout ce que montre le passé, car il travaille à l’anéantissement formel de l’individu : c’est que celui-ci lui apparaît comme un luxe injustifiable de la nature, qui doit être par lui corrigé en un organe utile de la communauté."

Nietzsche

Frédéric Bastiat, notre ami !


"Quel est le cri universel dans tous les rangs, dans toutes les classes ? "Tous pour chacun". 
En prononçant le mot "chacun", nous pensons à nous, et ce que nous demandons c’est de prendre une part imméritée dans le travail de tous. 
En d’autres termes, nous systématisons la spoliation. 
Sans doute, la spoliation naïve et directe est tellement injuste qu’elle nous répugne ; mais, grâce à la maxime "tous pour chacun", nous apaisons les scrupules de notre conscience. Nous plaçons dans les autres le devoir de travailler pour nous, puis nous mettons en nous le droit de jouir du travail des autres ; nous sommons l’État, la loi d’imposer le prétendu devoir, de protéger le prétendu droit, et nous arrivons à ce résultat bizarre de nous dépouiller mutuellement au nom de la fraternité. 

Nous vivons aux dépens d’autrui, et c’est à ce titre que nous nous attribuons l’héroïsme du sacrifice. 
Ô bizarrerie de l’esprit humain ! Ô subtilité de la convoitise ! Ce n’est pas assez que chacun de nous s’efforce de grossir sa part aux dépens de celle des autres, ce n’est pas assez de vouloir profiter d’un travail que nous n’avons pas fait, nous nous persuadons encore que par là nous nous montrons sublimes dans la pratique du dévouement ; peu s’en faut que nous ne comparions à Jésus-Christ, et nous nous aveuglons au point de ne pas voir que ces sacrifices, qui nous font pleurer d’admiration en nous contemplant nous-mêmes, nous ne les faisons pas, mais nous les exigeons."


Bastiat




"Le peu qu’on gagne, il faut le partager avec le fisc. Pour vous arracher le fruit de vos sueurs, ce qu’on nomme l’État vous enlace d’une multitude d’entraves. Il intervient dans tous vos actes, il se mêle de toutes vos transactions ; il régente votre intelligence et votre foi ; il déplace tous les intérêts, et met chacun dans une position artificielle et précaire ; il énerve l’activité et l’énergie individuelle en s’emparant de la direction de toutes choses ; il fait retomber la responsabilité des actions sur ceux à qui elle ne revient pas, en sorte que, peu à peu, la notion du juste et de l’injuste s’efface ; il engage la nation, par sa diplomatie, dans toutes les querelles du monde, et puis il y fait intervenir la marine et l’armée ; il fausse autant qu’il est en lui l’intelligence des masses sur les questions économiques, car il a besoin de leur faire croire que ses folles dépenses, ses injustes agressions, ses conquêtes, ses colonies, sont pour elles une source de richesses."

Bastiat





"L'intervention de la force dans les transactions humaines est accompagnée de maux sans nombre.
L’accroissement même de cette force est déjà un premier mal ; or il est bien évident que l’État ne peut faire des conquêtes, retenir sous sa domination des pays lointains, détourner le cours naturel du commerce par l’action des douanes, sans multiplier beaucoup le nombre de ses agents.
La déviation de la force publique est un mal plus grand encore que son accroissement. Sa mission rationnelle était de protéger toutes les libertés et toutes les propriétés, et la voilà appliquée à violer elle-même la liberté et la propriété des citoyens. Ainsi les gouvernements semblent prendre à tâche d’effacer des intelligences toutes les notions et tous les principes. Dès qu’il est admis que l’oppression et la spoliation sont légitimes pourvu qu’elles soient légales, pourvu qu’elles ne s’exercent entre citoyens que par l’intermédiaire de la loi ou de la force publique, on voit peu à peu chaque classe venir demander de lui sacrifier toutes les autres."

Bastiat


"Il y a des vérités qui ne peuvent être dites qu'à l'oreille ; on ne les entend pas quand on les proclame bruyamment."
Nietzsche