Trois ans après le tournage d'ENNEMI DE L'ETAT, rien n'a changé, le Temps s'est solidifié, recroquevillé, crispé, asséché, tout s'est cassé la gueule, la France se disloque, la dissidence est en lambeaux, les partis traditionnels sont en capilotade, tout, absolument tout a empiré ! La Chute se poursuit et s'accélère !
Songez ! Il n'y avait pas encore de GJ quand nous avons tourné ce document et nous n'y parlions pas non plus du diktat des masques obligatoires, des couvre-feux et des confinements Covid à répétition, des passes sanitaires, de la ségrégation de la population en fonction de ses comportement sanitaires... Pourtant le diagnostic était déjà là, posé, sec comme un coup de trique, et il n'a pas pris une ride.
Heureusement, si tout sombre autour de nous, les principes, eux, ont fait la force de ce que nous avons été jadis et naguère, demeurent et ne couleront pas à pic de sitôt. C'est la force des idées éternelles de rester un rocher d'idéal.
Si la substance humaine fait provisoirement défaut, nos principes sont la bouée de sauvetage nous permettant de ne pas sombrer dans la mer agitée qui détruit jour après jour, dans tous les domaines, le monde que nous avons aimé.
Il est important, comme l'enseigne Marc Aurèle, de toujours conserver notre calme en toute circonstance et d'avoir aussi constamment à l'esprit cette précieuse pensée de Julius Evola, le baron italien qui a compris avant bien d'autres, les activistes excités notamment, que la vie politique contemporaine, après être montée dans les tours au XXe siècle et avoir ouvert tant d'espoirs, ne nous mènera plus très loin désormais :
"Fais en sorte que ce sur quoi tu n'as pas prise, ne puisse avoir de prise sur toi."
Notez ça en lettres d'or !
Car oui, s'il importe de vivre libre, il est nécessaire tout autant (c'est la même chose) de vivre hors de la politique et sans la politique politicienne, dégagé de toute obligation politique. Il faut savoir opportunément se rendre dans la Forteresse de Solitude de l'Apolitéia, de l'A-politique que notre Royaume intérieur a pour mission de défendre comme si elle était une vierge consacrée.
Les belles âmes, fils de l'enfer, chaque jour, au-dehors, s'embêtent dur au sein du divertissement programmé et nous pressent de revenir dans le monde, d'y reprendre nos places, d'y agir, et c'est alors qu'il faut se souvenir de notre vieux compagnon Nietzsche, notre bon ange gardien qui nous recommande de prendre quand il sied l'esprit du lion pour dire face au "Tu Dois" : "Je Veux."
Et, à la manière de Paul Morand, nous voudrons fuguer, vite, loin, discrètement, à la manière d'Arsène Lupin, passant au besoin sous la table de la maîtresse de maison, loin des regards et des discussions oiseuses, des débats importants qu'affectionnent les grandes personnes, pour partir mener notre vie à l'air libre, où nous pourrons désobéir aux avis des uns et aux avertissements des autres, et foutre le camp loin du "devoir qui appelle" (il attendra !).
Nous vivons dans une époque où la liberté est emprisonnée, violée, méprisée, moquée, taxée, bientôt oubliée. C'est à elle que nous resterons fidèles : la liberté. Alors, quoi ? Un acte malgré tout, une action, un aventure quand même ? Pourquoi pas ! Allons donc, amis mousquetaires, trois ans après, lui ôter ses chaînes afin qu'elle revienne parmi nous danser une dernière danse dans sa magnifique et austère robe de lin blanc !
Paul-Eric Blanrue, 24 août 2021.