L'Arabie saoudite augmente la pression sur ceux qui choisissent de ne pas se faire vacciner, avec l'intention de les interdire de pèlerinages, d'universités, de centres commerciaux, de bureaux et de voyager à l'étranger. Ah, les beaux alliés des néo-zététiciens de pacotille ! Et les nouveaux copains de Michel Onfray, par la même occasion !
Voici ce que ce dernier a osé proférer dans son sermon du jour : "On n'a pas le droit de tout faire", dit-il - pour le bien des autres, s'entend (les z'Autres, toujours, c'est très nietzschéen cette notion...). Pour expliquer le devoir moral que le vulgaire aurait de se faire vacciner, le philosophe à la mode de Caen prend, comme s'il allait de soi, l'exemple du viol : mais pardi, lance-t-il, on n'a pas le droit de violer, alors pourquoi diantre aurait-on le droit de nuire aux autres en ne se faisant pas vacciner ? C'est kif-kif bourricot, voyons !
Mais non. Précisément, non, bourricot. C'est amusant de voir à quel point la mauvaise foi, la peur, le manque de tenue ou la bassesse morale peuvent amener des gens a priori pas trop idiots à proférer des sophismes maladroits qu'un lycéen ayant à peu près la moyenne en classe de philo n'oserait pas tenter sur sa copie de peur de se faire descendre en flèche par son prof.
Certes, Révérend Père Onfray, le viol n'est pas un droit. Certes !
Ce n'est pas un droit car c'est une agression. Une atteinte absolue à l'intégrité physique.
Une agression repose, c'est sa définition même, sur l'absence de consentement.
Or l'agression reposant sur l'absence de consentement, l'atteinte à l'intégrité physique, c'est précisément ce que réclament (sans même s'en douter) les partisans du vaccin obligatoire, puisqu'ils s'en prennent aux corps des autres, dont ils entendent disposer à leur gré, selon leur propres normes de conduite, leur morale, en vue d'un Bien qu'ils définissent comme s'il tombait du Ciel alors qu'ils ne provient que de leurs petits esprits sectaires. Par conséquent ces virulents militants, ces vertueux, sont comparables aux violeurs dénoncés par Michel Onfray, et non pas aux violés ! L'exemple que notre curé athéiste croyait si parlant et avec lequel il espérait clore le bec à ses adversaires lui revient ainsi en pleine poire.
Le corps appartient de droit à l'individu, nullement à la société ni à l'Etat. C'est la base de tout. C'est ce qu'Onfray n'a pas saisi car il pense à gauche, et pour la gauche l'individu doit se soumettre au collectif. Mais si ton corps n'est pas à toi, Michel, dis-moi donc à qui il appartient : je causerai avec lui et je lui dirai deux mots ! En attendant, le corps bénéficie du droit de légitime défense lorsqu'il est agressé, lorsqu'on lui porte atteinte.
Par les temps qui courent, le niveau de panique irrationnelle et de sous-alimentation intellectuelle est pis que jamais. Parmi les victimes de la crise Covid : la liberté de circulation, la liberté d'expression, la liberté de travailler, la liberté thérapeutique, mais aussi l'intelligence et la faculté de raisonner avec propreté.
Dois-je ajouter que je n'ai rien contre la vaccination, loin s'en faut, mais que je soutiens le droit de ne pas se faire vacciner, comme je soutiens la libre expression de gens qui ne pensent pas comme moi, puisque j'entends rester logique dans ma démarche intellectuelle se réclamant de la défense résolue de la liberté. A la manière de Benjamin Constant, "j'ai défendu quarante ans le même principe : liberté en tout, religion, littérature, philosophie, industrie, politique. Par liberté, j'entends le triomphe de l'individualité sur l'autorité qui veut gouverner par despotisme, et sur les masses qui réclament le droit d'asservir la minorité à la majorité."
A ce propos, avez-vous noté que ceux qui vitupèrent les propos grossiers de Jean-Marie Bigard ne sont point choqués par les paroles incitant au viol du sieur Youssoufa ? Comme c'est étrange ! Je crois me souvenir d'un certain Coluche dont la devise était :"Tous ensemble pour leur foutre au cul", ce qui n'était guère un propos de dentellière, et pourtant le bougre fait la quasi unanimité dans l'ex-royaume de France.