On phosphore beaucoup sur l'intelligence artificielle en ce moment. On
parie sur l'avenir, on se projette, on spécule, on crée une mode. J'ai pourtant l'impression qu'avec
sa propre intelligence (naturelle, surnaturelle ?), l'univers ne s'en
est pas trop mal tiré jusqu'à présent. Jusqu'à permettre peut-être la
création de l'intelligence artificielle, c'est dire ! L'extraordinaire
invention de la conscience (l'ouverture et la réflexion de l'univers sur
lui-même) était un préalable non négligeable à tout ceci, à nous-mêmes, à nos rêves et projections, ce que semblent passer par pertes et profits les modernes Jules Verne.
C'est tout bête, la conscience, prétend-on - en tout cas on en constate à
chaque instant la réalité, on la sent, on la vit, sans que nul ne sache vraiment ce que c'est
ni comment ça fonctionne. Ce serait un bon début de s'y pencher, de
creuser cette affaire, de l'expérimenter en profondeur, comme le tentent depuis quelques millénaires certains esprits éclairés, éveillés, qui ne font pas la
course au best-seller. L'avenir c'est bien, mais ça n'existe pas
encore. Ce qui existe c'est maintenant, c'est la conscience de cette
seconde qui s'écoule sans qu'on l'ait vu passer. Il faudrait y songer davantage. "Connais-toi toi-même, et tu connaîtras l'univers et les dieux".
Paul-Éric Blanrue