"Un individu a-t-il le droit moral de quitter son pays et de migrer ? Oui, bien sûr. Il ne viendrait à l’idée de personne de légitimer l’enfermement de quiconque dans une contrée, comme cela se passe en Corée du Nord. Tout individu a également le droit d’offrir ses services à l’étranger. Ce même individu a-t-il toutefois le droit moral d’obliger les gens du pays où il veut se rendre de l’accueillir, de l’engager et de les contraindre à pourvoir à ses besoins ? Bien sûr que non. On a le droit absolu de choisir avec qui l’on veut cohabiter sur sa propriété. La liberté de se mouvoir d’un migrant ne peut en aucun cas être supérieure à la liberté qu’a l’autochtone de consentir à l’accueillir et à couvrir ses frais...
En vertu du droit naturel une aide doit être un acte bénévole, consenti, volontaire, et certainement pas une obligation imposée par l’État ou un lobby. Si je veux contribuer à aider certaines personnes en difficulté, j’ai le droit de les choisir et non de les subir. Ce n’est pas à l’État de me dire qui je dois soutenir. Dans le cas des migrations actuelles, mon aide est rendue obligatoire par le seul fait que les immigrés bénéficient de l’argent public et d’infrastructures provenant de l’argent public qui n’est rien d’autre que l’argent de tous les contribuables privés, distribué sans leur consentement. ll convient ainsi de supprimer toutes les aides publiques aux clandestins...
Si l’on entend défendre la liberté dans un sens (celui du migrant dans son pays de départ), il faut accepter la liberté dans l’autre sens (celui de l’autochtone dans le pays d’arrivée). Les dépenses publiques n’étant rien d’autre que l’argent des contribuables, c’est aux contribuables de décider où va leur obole. C’est à la charité privée et aux associations humanitaires de s’occuper des clandestins avant leur rapatriement... Le problème de la migration est donc en premier lieu celui de l’État-providence, qu’il faut abolir, sinon les migrants se rendraient en Algérie, en Tunisie ou au Maroc.
La liberté de migrer n’est pas négociable, mais la liberté d’accueillir ou pas les migrants non plus. Quand on évoque le principe de liberté il faut tout prendre - ou rien. C’est un bloc. Il faut accepter les conséquences pratiques de la théorie : le libre choix. Dans les deux sens. Un sécessionniste cohérent ne s’opposera pas, ainsi, à ce qu’un particulier, embauche un étranger, le paye, lui trouve un logement et l’entretienne sur ses propres fonds, que l’État soit d’accord ou pas. C’est le principe de la liberté et de la propriété. La discrimination, tant décriée par les belles âmes, est non seulement un acte naturel (nul n’est obligé d’aimer les blondes ou les parfums capiteux) mais elle est vertueuse. Elle permet d’exclure qui nous semble devoir l’être (pour des raisons que personne n’a à expliquer) mais aussi d’accueillir qui nous voulons (pour des raisons ne nécessitant pas davantage d’explication) du moment que nous prenons cette personne entièrement à notre charge et qu’elle reste dans les limites de notre propriété."
Paul-Éric Blanrue, Sécession.