Blanrue, Elsa Zylberstein et Yannou le 4 octobre 2009 |
Salut Bernard !
Tandis que je passe des vacances bien méritées sur les bords de la lagune, on m'informe que vous me qualifiez d'antisémite dans votre bloc-notes du Point.
Dans Le Point, Bernard ! Quelle idée !
Ce magazine a hébergé l'un de mes articles en 2012, consacré aux prophéties de saint Malachie. Rendez-vous compte : c'était il y a cinq ans à peine ! C'est-à-dire bien après la parution de l'article qu'Alain Gresch a consacré à mon livre Sarkozy, Israël et les juifs (Oser dire, 2009) sur le blog du Monde diplomatique, lequel article vous donne des boutons.
Pensez-vous qu'au sein de la rédaction de cet excellent hebdomadaire qu'est Le Point se cachent des extrémistes désireux de promouvoir un ennemi juré des juifs qui aurait pour nom Blanrue ? C'est improbable, n'est-ce pas ? Je vous le dis comme je le pense, Bernard : stop au complotisme !
J'espère que vous ne lancez pas une telle accusation à mon endroit parce que je suis français, Bernard. J'ai appris que, depuis l'un de vos livres intitulé L'Idéologie française, vous aviez un problème avec mon pays que vous suspectez d'être d'essence fasciste et qu'il vous est même arrivé de vous réjouir en public qu'on "rabatte le caquet du coq gaulois".
Il serait donc important que vous me disiez, en toute franchise, si mes origines vous déplaisent, auquel cas je me verrais dans l'obligation de saisir une ligue de vertu afin qu'elle vous remette dans le droit chemin de l'amour universel.
Je sais que la vérité vous importe modérément, du moins tant qu'elle n'émane pas d'un ouvrage de Jean-Baptiste Botul, mais je tiens tout de même à vous faire remarquer, Bernard, que je ne suis pas antisémite pour un sou. Pour un sou, c'est le cas de le dire, car mon casier judiciaire est, sur ce point comme sur tous les autres, aussi vierge que sainte Marie, la mère du Christ, que votre sublime soeur Véronique tient, je crois, en très haute estime.
Un ami commun, écrivant chez vous, à votre botte, pourrait vous montrer les nombreuses pages de ses livres qui ont en réalité été rédigées par mes soins, y compris celles d'un ouvrage ayant reçu récemment un prix prestigieux pour lequel vous l'avez félicité. Comment cela se pourrait-il si j'étais antisémite ? Réfléchissez deux minutes, Bernard ! Cela ne se peut !
Je pense aussi à notre copine d'origine brésilienne, Maria de Franca, rédactrice en chef de La Règle du Jeu depuis 2008 (blog où vous publiez également votre bloc-notes du Point), qui pourrait à son tour vous raconter par le menu, et en se tapant sur les cuisses, quel bon réveillon nous avons passé ensemble chez son vieux papa sympa, juste avant qu'elle n'entre dans votre boîte, et quel fut mon rôle dans son processus de naturalisation française à l'époque où elle faisait la navette entre São Paulo et la Porte de Clignancourt.
Quelle rigolote, cette Maria ! Et quel être serviable, dévoué ! Vous l'appréciez beaucoup, paraît-il. Oh, je le comprends.
J'allais oublier de vous dire que j'ai participé à l'écriture d'une chanson de votre dame, je parle d'Arielle Dombasle. Mais il est vrai qu'elle l'ignore car je n'étais que le ghostwriter de l'auteur des paroles, qui, épuisé d'avoir à pondre de mauvaises rimes pour une crécelle décrépite, fit appel à mes modestes services par une nuit de profond désespoir. Nous nous sommes bien amusés ! Le résultat dépassa toutes nos espérances ! Je ne me repasse jamais cette chanson sans sourire, car j'ai bien conscience que cette chère Arielle, plus évaporée que nature, ne sait pas du tout ce qu'elle miaule.
En revanche, si vous voulez tout savoir, il est exact que je vous tiens pour un membre influent des réseaux israéliens en France et qu'à mes yeux vous êtes coresponsable de la politique belliqueuse qu'a menée mon pays en Libye et qu'il poursuit au Proche-Orient, ce qui nous vaut de vivre, jour et nuit, depuis des années, sous la menace terroriste islamiste.
Aussi, Bernard, j'espère qu'un jour vous serez jugé pour vos méfaits et condamné à la lourde peine que vous méritez.
Recevez les sentiments que vos écrits et votre attitude suscitent en moi.
Paul-Éric Blanrue