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dimanche 31 août 2025

La Pentecôte démoniaque du syncrétisme religieux, selon le Père Séraphim Rose.



Attention, ceci n'est pas un livre pour tout le monde et il ne faut pas y chercher de consensus mou ni de "bon sentiments"!
Cet ouvrage du Hiéromoine Séraphim Rose (1934-1982), publié pour la première fois en 1975 et mis à jour en 1979, est considéré par certains comme une œuvre prophétique. Difficile de dire le contraire. Il y analyse les phénomènes religieux contemporains, perçus comme des symptômes d'une "nouvelle conscience religieuse" préparant le terrain pour une religion mondiale et marquant le début d'une "pentecôte démoniaque". Le Père Séraphim a su anticiper que ce qui était alors considéré comme marginal allait devenir le courant dominant de notre époque.
L'ouvrage, issu d'une étude approfondie des courants spirituels du XXe siècle à la lumière de la sagesse intemporelle des Saints Pères, expose une analyse pénétrante sans précédent. Sa pensée est ancrée dans l'esprit patristique orthodoxe. Le livre a eu un impact considérable, notamment en Russie, où il a été diffusé clandestinement et a touché des milliers de vies, aidant les gens à se libérer de la tromperie spirituelle.
Le Père Séraphim Rose dénonce l'idée, popularisée par des figures comme le Pape Paul VI, selon laquelle chrétiens, juifs et musulmans adoreraient le "même Dieu". Pour l'Orthodoxie, cette assertion est absurde, car elle nie la Sainte Trinité et relègue le Christ à un "simple prophète". Le livre met en lumière des exemples de syncrétisme, comme la Convocation de la Religion pour la Paix Mondiale à San Francisco en 1965, où des représentants de diverses religions ont prié ensemble, ou les conférences du "Temple de la Compréhension" où les délégués orthodoxes participent à des services de prière "supra-confessionnels". Le Métropolite Georges Khodre de Beyrouth est cité pour avoir appelé les chrétiens à s'enrichir de la "vie spirituelle authentique des non-baptisés", suggérant que le Christ peut être reçu comme lumière même par un brahmin ou un bouddhiste.
L'auteur examine ensuite l'invasion du christianisme par les religions orientales. L'hindouisme, par exemple, séduit en proposant une "divinité originelle" au lieu du péché originel, et une vision de la douleur comme "maya" (illusion). Ses pratiques sont présentées comme un moyen de vérifier la philosophie par l'expérience, conduisant à des "expériences spirituelles" souvent d'origine psychique ou diabolique. La mission de Swami Vivekananda, qui a introduit les idées védantiques en Occident au tournant du XXe siècle, visait à préparer le terrain pour une "religion universelle" où toutes les religions seraient considérées comme des "niveaux de vérité" menant à la réalisation de l'homme comme Dieu. Le Père Séraphim révèle comment cette philosophie a infiltré le catholicisme moderniste, citant les propos du Père Robert Campbell qui décrit des doctrines modernistes comme la relativité de la vérité, l'impersonnalité de Dieu, et la divinité de tous les hommes, qui sont en réalité du pur Vedanta.
Thomas Merton, le moine trappiste, est également mentionné pour ses vues syncrétiques entre le christianisme et le zen.
Des pratiques telles que le "yoga chrétien" ou le "zen chrétien" sont analysées comme des tentatives de syncrétisme dangereux.
Le livre aborde un phénomène d'apparence non religieuse, les ovni, comme un autre signe de la "nouvelle conscience religieuse". Il montre comment la science-fiction a préparé l'esprit moderne à l'idée de "visiteurs de l'espace". Le Père Séraphim, s'appuyant sur des chercheurs comme Jacques Vallée et J. Allen Hynek, conclut que les ovni ne sont pas des engins physiques extraterrestres, mais plutôt des phénomènes "paraphysiques" ou occultes.
Des récits d'ovni, comme ceux des rencontres rapprochées du troisième type avec des "humanoïdes" ou des "enlèvements", sont comparés à des histoires de sorcellerie et de manifestations démoniaques décrites dans les Vies de Saints. Le but de ces phénomènes est d'émerveiller et de confondre les observateurs, de fournir des "preuves" de "hautes intelligences" et de gagner leur confiance pour communiquer un message. L'aspect "absurde" de nombreuses rencontres d'ovni peut être interprété comme une technique hypnotique visant à ouvrir l'esprit à de "nouveaux symboles".
Le "renouveau charismatique" est présenté comme un autre signe des temps, issu du mouvement pentecôtiste du XXe siècle et s'étant répandu dans les dénominations protestantes et catholiques. L'accent mis sur le "parler en langues" est jugé exagéré par rapport au Nouveau Testament, où ce don a une signification mineure. L'auteur critique les méthodes artificielles pour provoquer le parler en langues, comme la répétition de phrases ou de sons, et les considère comme des "jeux psychiques dangereux". Le mouvement est caractérisé comme étant de nature "médiumnique", où les "dons" ne sont pas de véritables dons de l'Esprit Saint mais des techniques psychiques. Les témoignages des participants décrivent des expériences physiques comme le rire incontrôlable, les pleurs, les tremblements, et les chutes au sol. Le "rire du Saint-Esprit" est considéré comme une notion non chrétienne, mais plutôt païenne.
Le concept de "tromperie spirituelle" est central pour comprendre le Renouveau charismatique. L'Orthodoxie enseigne que la recherche de visions ou de sentiments spirituels élevés sans purification des passions et sans humilité mène à la tromperie. Les adeptes du mouvement charismatique sont décrits comme étant dans un état de "fancy" (tromperie subtile), attribuant des sentiments fabriqués et des actions démoniaques à la grâce divine. L'expérience d'une "Pentecôte sans Christ", où des personnes peuvent recevoir le "baptême dans le Saint-Esprit" sans repentance ni délivrance des habitudes pécheresses, démontre que cette expérience n'est pas chrétienne en soi.
L'épilogue de la cinquième édition détaille comment les prophéties du Père Séraphim on été amplement confirmées :
Le mouvement New Age a pris une forme plus définie, avec la promotion du panthéisme, de la réincarnation et de psychotechnologies pour atteindre de nouveaux niveaux de conscience.
Les ovni sont de plus en plus reconnus comme ayant une composante psychique et occulte, avec des témoignages d'enlèvements décrivant des "visiteurs" cruels et malveillants. Des personnalités comme Whitley Strieber lient ces contacts à l'avènement d'un "Nouvel Âge", où l'humanité évoluera vers un état "cosmique" en rejetant les "hiérarchies anciennes" et la "mythologie religieuse" chrétienne.
Le "Plan pour le Nouvel Âge", élaboré par des occultistes comme Alice Bailey, vise à un "gouvernement mondial" et à une "religion universelle", où la Chute de l'homme est réinterprétée comme une "ascension à la connaissance" et Lucifer comme le "bienfaiteur de l'évolution de l'homme". Cette vision atteint son apogée avec la venue d'un faux Messie, le "Maitreya", dont l'arrivée sera accompagnée de "signes et merveilles mensongers".
Enfin, le christianisme est "dénaturé" et réinterprété pour s'intégrer à ce système mondialiste. La théologie féministe, par exemple, rejette la Trinité et le caractère unique du Christ, le présentant comme un simple "guide spirituel" de la déesse Sophia. Cette "nouvelle spiritualité" du "Nouvel Homme" se caractérise par une recherche vague et personnelle, sans engagement profond ni sacrifice, rendant l'individu vulnérable aux déceptions démoniaques.
Pour le Père Séraphim, tous ces phénomènes préfigurent la "religion de l'avenir", la religion de l'Antichrist, où le royaume du diable se présente comme celui du Christ. Seule l'Orthodoxie, avec sa compréhension patristique de la vie spirituelle et son discernement, peut démasquer ces tromperies. Il exhorte les chrétiens à s'accrocher à la grâce divine, à la repentance et à la vigilance, car "ceux qui ne feront pas l'expérience du Royaume de Dieu en eux ne pourront pas reconnaître l'Antichrist quand il viendra". Le livre se veut un appel à une vie chrétienne consciente et fidèle, car l'heure est grave et la victoire n'est qu'en Christ.