Dans son livre The 60 Second Scholar - 100 Insights That Illumine the Bible, Michael S. Heiser (dont j'ai déjà parlé dans d'autres articles) propose une centaine de réflexions concises, chacune présentée comme un "aperçu" pour la journée, visant à améliorer la compréhension de la Bible. L'objectif fondamental de l'ouvrage est d'encourager les lecteurs à "laisser la Bible être ce qu'elle est", c'est-à-dire l'interpréter dans ses propres contextes antiques, sans lui imposer nos attentes modernes ou nos préférences dénominationnelles. Cette approche implique de reconnaître que les écrivains bibliques vivaient dans un monde très différent du nôtre.
I. Comprendre la nature et la composition de la Bible.
• L'inspiration biblique et le processus d'écriture.
L'inspiration n'était pas un événement surnaturel unique, mais un processus impliquant des auteurs humains. Bien que "soufflée par Dieu", la Bible est un livre profondément humain. Les écrivains étaient des instruments de Dieu, non des marionnettes, préparés providentiellement pour leur tâche. Ils ont fait un travail de rédaction et de réflexion approfondi, ne se contentant pas d'une "écriture automatique".
• L'édition comme partie de l'inspiration.
Le processus d'inspiration incluait l'édition des textes. Par exemple, le livre d'Ézéchiel alterne entre la première personne ("je") et la troisième personne ("la parole de l'Éternel vint à Ézéchiel"), ce qui est un signe révélateur d'un travail éditorial.
• Les auteurs et la temporalité.
La plupart des auteurs de livres bibliques sont inconnus, en particulier dans l'Ancien Testament (ex: Juges, 1-2 Rois), et même des titres comme "Psaume de David" peuvent être ambigus. De plus, le cadre d'une histoire biblique n'est pas nécessairement le moment où elle a été écrite. Les Évangiles, par exemple, ont été composés deux décennies après la vie de Jésus, lorsque le retour attendu du Seigneur ne s'est pas produit de leur vivant.
• La Bible n'est pas un référentiel exhaustif de toute vérité.
La Bible n'est pas une "source de toute connaissance" et ne contient pas "toute vérité". Elle ne mentionne pas les voitures, les fours à micro-ondes ou les planètes au-delà de Saturne. Tenter de lui faire "enseigner" des choses comme les dinosaures ou les soucoupes volantes est une distorsion de son contenu.
• Le monde des écrivains bibliques.
Les écrivains bibliques connaissaient un monde beaucoup plus petit que le nôtre. La "Table des Nations" (Genèse 10) ne montre aucune connaissance de l'Amérique du Nord, de l'Amérique du Sud, de l'Australie, de la Chine ou de la Scandinavie. Leur culture n'était pas "tombée du ciel", mais était celle de leur temps, partageant de nombreux éléments avec le Proche-Orient antique. Ils croyaient en un monde surnaturel actif intersectant régulièrement avec le leur, où anges, démons et autres êtres spirituels jouaient un rôle.
• L'accès aux Écritures.
La plupart des gens de l'époque biblique n'avaient jamais lu la Bible complète telle que nous la connaissons. L'Ancien Testament a été écrit par étapes, et les copies complètes étaient rares, souvent détenues par les prêtres du Temple. Les gens apprenaient le contenu biblique par le récit oral et leurs parents.
II. Les écrivains bibliques : des artistes littéraires et des chercheurs.
• Écrivains compétents, pas amateurs.
Les écrivains bibliques n'étaient pas des "amateurs semi-alphabétisés". Ils étaient des auteurs compétents, sensibles aux genres, aux structures et aux dispositifs littéraires de leur époque.
• Structure intentionnelle.
Les auteurs structuraient intentionnellement leurs écrits pour transmettre du sens. Un exemple est le chiasme, une structure en "X" où les idées se répètent en ordre inverse autour d'un point central. Romains 2:6-11 illustre ce principe, soulignant la nature équitable du jugement de Dieu.
• Recherche et sources.
Ils faisaient leurs "devoirs" et utilisaient des sources. Le livre de Jasher et le Livre des Guerres de l'Éternel sont mentionnés comme sources pour l'Ancien Testament, et Luc a utilisé des sources pour écrire son Évangile. Ils citaient également des poètes grecs classiques.
• Artistes littéraires.
Les écrivains bibliques employaient des techniques littéraires variées. L'hyperbole (ex: "le roi rendit l'argent et l'or aussi communs à Jérusalem que les pierres" dans 2 Chroniques 1:15) et le mérisme (ex: "ciel et terre" pour signifier la totalité) sont courants. Le Psaume 119 est un acrostiche, démontrant une planification délibérée. Ils utilisaient également des symboles (les quatre bêtes de Daniel 7) et la typologie (l'agneau de la Pâque préfigurant le Christ).
• Interprétation non littérale.
Ils n'avaient pas toujours l'intention d'être pris au pied de la lettre. L'inspiration n'implique pas le littéralisme. Le "Léviathan" dans les Psaumes ou Isaïe, par exemple, n'est pas un monstre marin préhistorique littéral, mais un symbole du chaos.
• Utilisation de traductions.
Les écrivains bibliques utilisaient des traductions. Les auteurs du Nouveau Testament citaient souvent l'Ancien Testament à partir de la Septante, une traduction grecque. Dans Actes 15:15-17, la citation d'Amos 9:11-12 par Jacques transforme "Édom" en "genre humain" et "nations" en "Gentils", clarifiant un point théologique qui n'était pas aussi explicite dans le texte hébreu littéral.
III. Perspectives sur l'Ancien Testament.
• La Torah : structure et intentions.
La Torah (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome) a une structure intentionnelle. Les récits de la création (Genèse 1) sont délibérément écrits pour contester les croyances d'autres religions antiques (ex: l'Enuma Elish babylonien, la Théologie Memphite égyptienne). Les récits de Genèse 1-11 ont des racines mésopotamiennes distinctes, s'appuyant sur des matériaux connus (l'Enuma Elish, la Liste des rois sumériens, les récits de déluge mésopotamiens) pour en subvertir les enseignements.
• Généalogies et chronologie.
Les généalogies de l'Ancien Testament n'étaient pas destinées à être des indicateurs précis de l'âge de la Terre. L'idée, popularisée par l'archevêque James Ussher au XVIIe siècle (datant la création à 4004 av. J.-C.), est une imposition moderne. Elles sont souvent sélectives et artificielles, comme le montrent les listes de dix générations avant et après le déluge.
• Lois et sainteté.
Les lois de l'Ancien Testament n'étaient pas toutes d'égale importance, avec des punitions différentes pour différentes transgressions (ex: voler un bœuf vs blasphème). Le concept de sainteté englobe l'unicité de Dieu et le fait d'être mis à part pour son usage, et pas seulement le comportement moral. Son antonyme est "commun" ou "ordinaire". Certaines lois "étranges" sur les décharges corporelles (sang, semence) enseignent que Dieu est le donneur de vie et que sa présence signifie la vie, pas la mort. Le concept de "terre sainte" était pris au sérieux, le camp d'Israël, puis la Terre promise étant considérés comme le domaine de Dieu.
• Sacrifices.
Les sacrifices de l'Ancien Testament n'avaient pas pour but principal le pardon individuel permanent des péchés. Les "offrandes de purification" et de "réparation" visaient à purger le sanctuaire de la souillure rituelle pour maintenir sa sainteté, et non à laver le pécheur de son péché personnel. Il n'y avait pas de sacrifice pour le péché défiant.
• Événements et sermons.
La période entre Exode 19 et Nombres 11 représente treize mois de l'histoire d'Israël, se déroulant entièrement au mont Sinaï. Le Deutéronome est présenté comme un long sermon de Moïse aux Israélites, répétant et adaptant les lois de Sinaï pour leur vie future dans la Terre promise. Les instructions pour la Pâque, par exemple, diffèrent entre l'Exode (sacrifiée et mangée dans chaque foyer) et le Deutéronome (sacrifiée au lieu choisi par l'Éternel).
• Les divinités étrangères.
Les anciens Israélites croyaient que les dieux des nations étaient réels. Deutéronome 32:8-9 indique qu'à la Tour de Babel, Dieu a alloué les nations à des "fils de Dieu" inférieurs, et ces entités sont appelées "démons" dans Deutéronome 32:17.
• Manifestations de Dieu.
Des passages de l'Ancien Testament montrent Dieu présent en forme humaine avant Jésus, comme la "parole de l'Éternel" visible (Jérémie 1:9) ou l'Ange de l'Éternel, en qui se trouvait le "nom" de Dieu et qui est parfois identifié à Dieu lui-même (Exode 23:20-21, Genèse 48:15-16).
• Salut par la foi.
Le salut dans l'Ancien Testament n'était pas acquis par l'observance de la loi, mais par une loyauté croyante envers les promesses de Dieu faites à Abraham. La loi était un moyen de montrer cette loyauté, pas de la mériter. (Sur ce point, se souvenir que l'auteur est évangélique, même s'il est assez libre dans ses propos, comme le prouve la plupart des conclusions de ses recherches).
IV. Les livres historiques : contexte et interprétation.
• Archéologie : validation, pas preuve.
L'archéologie peut valider les circonstances des événements bibliques, mais ne peut pas "prouver" la Bible ou ses affirmations théologiques. Des découvertes comme l'inscription de Tel Dan (mentionnant la "maison de David") ou les sceaux de rois bibliques corroborent des détails historiques.
• "Israël" : une appellation ambiguë.
Le terme "Israël" dans l'Ancien Testament ne désigne pas toujours la nation entière. Après la division du royaume, "Israël" désigne souvent le royaume du nord (dix tribus), tandis que le royaume du sud était "Juda" (deux tribus). Le royaume du nord était aussi appelé Ephraïm ou Samarie.
• 1-2 Chroniques : une propagande intentionnelle.
Les livres des Chroniques contiennent de la "propagande – par dessein". Écrits après l'Exil, ils censurent des aspects négatifs des règnes de David et Salomon (comme l'affaire Bathsheba) pour les dépeindre positivement, dans le but de motiver la loyauté à la dynastie davidique et au culte exclusif de Dieu.
• Les Juges : des leaders militaires.
Les "Juges" du Livre des Juges n'étaient pas des rois ni des magistrats légaux, mais des leaders militaires ou des "libérateurs" que Dieu suscitait pour délivrer Israël de ses oppresseurs étrangers pendant une période d'anarchie. Dieu avait toujours eu l'intention qu'Israël ait un roi (Deutéronome 17:14-20, Genèse 49:10), mais la demande du peuple (1 Samuel 8:4-5) était offensive car ils voulaient un roi pour combattre à leur place, remplaçant ainsi Dieu comme leader militaire.
• Ruth : un contexte crucial.
Le livre de Ruth, situé à l'époque des Juges, raconte l'histoire d'une Moabite (un peuple ennemi d'Israël). Le fait que Ruth devienne l'arrière-grand-mère de David est un point important, soulignant comment Dieu pouvait susciter le roi idéal dans des circonstances difficiles de pauvreté et de préjugés. L'origine tribale et la ville natale des personnages sont souvent cruciales pour la compréhension de l'intrigue dans les récits historiques.
V. Les livres prophétiques : prédiction et prédication.
• Le "Jour de l'Éternel".
Le "Jour de l'Éternel" ne concerne pas toujours la fin des temps. Le contexte est crucial pour l'interprétation, car il peut se référer à des événements qui se sont produits du vivant du prophète, comme la prophétie de Jérémie sur l'Égypte.
• Prophètes : plus prédicateurs que devins.
La plupart des matériaux des livres prophétiques ne sont pas des prédictions futures. Les prophètes étaient principalement des prédicateurs, dénonçant le péché et l'idolâtrie d'Israël et de Juda, et rappelant leur relation d'alliance avec Dieu.
• Prophéties accomplies.
La plupart des prophéties sont déjà accomplies. Le langage de "retour d'Israël" ou de "restauration du temple" se réfère souvent à l'Exil et au retour des captifs, événements qui ont eu lieu dans l'histoire d'Israël.
• Le "serviteur" d'Isaïe.
Le "serviteur" d'Isaïe est à la fois un individu (le Messie) et la nation collective d'Israël. Cela montre que Dieu savait qu'il devrait accomplir lui-même ses plans de rédemption.
• Prophétie messianique cryptique.
La prophétie messianique était délibérément cryptique. Les disciples de Jésus ne comprenaient pas ce qui allait se passer, et même Paul a parlé d'une "sagesse cachée" pour que les puissances des ténèbres ne comprennent pas le plan de rédemption (1 Corinthiens 2:7-8). Il n'y a pas un seul verset dans l'Ancien Testament qui parle d'un messie souffrant qui serait Dieu incarné, mourrait et ressusciterait de manière explicite; le portrait ne pouvait être discerné qu'après les faits.
• Prophétie vs apocalyptique.
Les termes "prophétie" et "apocalyptique" ne sont pas synonymes. La prophétie peut être de court terme, tandis que l'apocalyptique concerne des prédictions lointaines, finales, impliquant une transformation cosmique et des jugements ultimes (ex: Daniel 2, 7-12, Apocalypse).
VI. Les livres de sagesse : caractère et crainte de l'Éternel.
• Proverbes : ni prophéties ni promesses.
Les Proverbes ne sont ni des prophéties ni des promesses. Ce sont des dictons concis qui sont, la plupart du temps, vrais dans la vie quotidienne, des "truismes", mais pas des garanties absolues de résultats.
• Le Cantique des cantiques : poésie d'amour.
Le Cantique des cantiques n'est sans doute pas une allégorie de la relation de Dieu avec Israël ou l'Église. Il est préférable de l'interpréter directement comme de la poésie d'amour, compte tenu de ses parallèles avec la poésie amoureuse du Proche-Orient antique.
• Psaumes et Proverbes : édités en étapes.
Les livres des Psaumes et des Proverbes ont été édités et assemblés par étapes. La déclaration du Psaume 72:20, "Les prières de David, fils de Jessé, sont terminées", suivie de nombreux autres Psaumes de David, est un marqueur d'activité éditoriale. Les Proverbes sont attribués à Salomon, mais aussi à Agur, Lemuel et aux "hommes d'Ezéchias".
• Poésie hébraïque : rimes de pensée.
La poésie hébraïque ne rime pas par le son, mais par la pensée (parallélisme d'idées). Le deuxième élément d'une ligne de poésie développe la pensée du premier, souvent de manière synonymique, culminante ou inversée.
• Job 1-2 : pas sur le diable.
Le terme ha-satan dans Job 1-2 signifie "l'adversaire" en raison de la grammaire hébraïque (l'article défini "ha-" exclut un nom propre). Il s'agit d'un membre de la cour divine de Dieu dont le rôle est de vérifier l'obéissance humaine. Le livre de Job n'est pas principalement sur la souffrance, mais sur la justification de la réputation de Dieu face au défi de l'adversaire. Il s'agit d'une recherche personnelle de l'auteur.
• La crainte de l'Éternel.
L'objectif fondamental de la littérature de sagesse est le caractère, et le caractère le plus louable découle de la "crainte de l'Éternel".
VII. Les Évangiles : Jésus et son message.
• "Messie" et "Christ" : une même signification.
Les mots "Messie" (hébreu mashiach) et "Christ" (grec christos) ont la même signification : "oint" ou "celui qui est oint".
• Généalogies artificielles.
Les généalogies bibliques peuvent être artificielles pour faire passer un message théologique. La généalogie de Jésus dans Matthieu 1, avec ses trois groupes de quatorze noms, est délibérément structurée de manière artificielle, le nombre quatorze étant l'équivalent numérique du nom de David, soulignant la lignée royale de Jésus.
• L'Évangile de Jean : unique.
L'Évangile de Jean est en grande partie différent de Matthieu, Marc et Luc. Il ne contient pas le Sermon sur la Montagne, les paraboles, les exorcismes, ni le récit de la naissance de Jésus. Jean met l'accent sur la divinité de Jésus, avec ses sept déclarations "Je Suis", renvoyant au nom de Dieu dans l'Ancien Testament.
• Le royaume de Dieu : déjà présent.
Le royaume de Dieu a commencé pendant le ministère terrestre de Jésus, et n'est pas uniquement un concept des temps de la fin. Jésus lui-même a déclaré que le royaume de Dieu était venu lorsqu'il chassait les démons par l'Esprit de Dieu (Matthieu 12:27-28).
• Agendas des évangélistes.
Chaque évangéliste a son propre objectif et son public. Matthieu écrivait pour un public juif, soulignant Jésus comme le "fils de David" et accomplissant les prophéties de l'Ancien Testament. Marc s'adressait aux Romains, présentant Jésus comme un homme d'action. Luc écrivait à un ami grec, Théophile, pour lui donner la "certitude". Jean visait à présenter la divinité de Jésus.
• Liens avec l'Ancien Testament.
Les évangélistes relient Jésus à l'Ancien Testament de manière transparente (Messie, lieu de naissance) et indirecte (Jésus comme "la Parole", "Fils de l'Homme", nouveau Moïse, nouvelle Israël).
• Paraboles : énigmes cohérentes.
Les paraboles sont des histoires courtes avec une double signification, conçues pour obscurcir le message pour les incroyants et le révéler pour les croyants. Jésus n'attribuait pas de signification allégorique à chaque détail.
VIII. Le livre des Actes : l'Église primitive et sa mission.
• Contexte des Épîtres de Paul.
Le livre des Actes retrace les voyages missionnaires de Paul, fournissant un contexte essentiel pour comprendre ses lettres.
• Inversion de la Tour de Babel.
Les événements de la Pentecôte (Actes 2), où les disciples parlent en langues, marquent le début de l'inversion de ce qui s'est passé à la Tour de Babel. Le rassemblement des juifs de toutes les nations à la Pentecôte et leur retour dans ces nations avec l'Évangile symbolisent la récupération des nations autrefois "déséritées" par Dieu. Il s'agit à nouveau d'une recherche personnelle de l'auteur.
• Descriptif et prescriptif.
Le livre des Actes est à la fois prescriptif (ex: réunions régulières, prière, nomination de leaders) et descriptif (ex: l'autorité apostolique et les signes/prodiges, le partage des biens n'est pas une exigence universelle). L'office d'apôtre n'a pas continué après la mort des apôtres originaux.
• Inclusion des Gentils.
Dieu n'a jamais voulu que son peuple soit identifié de manière permanente à la culture israélite ou juive antique. La promesse à Abraham d'être une bénédiction pour "toutes les familles de la terre" (Genèse 12:3) s'accomplit par l'inclusion des Gentils. La vision de Pierre (Actes 10) sur les animaux "impurs" et la conversion de Corneille ont ouvert la voie à l'Évangile pour les non-juifs.
• Neutre en matière de circoncision.
Les Actes établissent le peuple de Dieu comme une entité "neutre en matière de circoncision". Le Concile de Jérusalem (Actes 15) a confirmé que les Gentils n'avaient pas besoin d'être circoncis ni de se conformer à la loi mosaïque pour être sauvés; la foi en Jésus était la seule exigence.
• Pas d'antisémitisme.
L'inclusion des Gentils ne signifiait pas une hostilité particulière envers les juifs ou leurs coutumes. Même s'il lui arrive d'être dur, Paul prêchait d'abord aux juifs et observait lui-même certaines coutumes (vœu de Nazirite, visite au temple).
• Pas de communisme.
L'Église primitive ne pratiquait pas le communisme au sens marxiste. Le partage des biens décrit dans Actes 2 était volontaire et ne condamnait pas la propriété privée ou la richesse.
IX. Les Épîtres : enseignements et vie chrétienne.
• Les Épîtres sont des lettres.
Les Épîtres sont des lettres, avec une structure reconnaissable (salutation, corps, clôture).
• Catégories d'Épîtres.
Les Épîtres du Nouveau Testament se divisent en catégories : pauliniennes (lettres de prison, pastorales) et générales.
• Éphésiens et Colossiens : des Épîtres "jumelles".
Éphésiens et Colossiens sont des Épîtres "jumelles" en raison de leur contenu, vocabulaire et thèmes similaires, comme la relation entre le Christ et l'Église, et le concept de "mystère".
• Géographie cosmique de l'Ancien Testament.
Les descriptions de Paul des "puissances des ténèbres" présupposent la géographie cosmique de l'Ancien Testament, où les nations sont sous la domination de dieux mineurs (appelés "démons"). Les termes comme "chefs", "autorités", "trônes", "dominations" décrivent une souveraineté géographique. Cette partie est l'une des spécialités de l'auteur.
• "Israël" dans le Nouveau Testament : tous les croyants.
Le terme "Israël" dans le Nouveau Testament ne se réfère pas toujours à la nation ethnique, mais à tous les croyants. Paul déclare explicitement que ceux qui sont en Christ sont la postérité d'Abraham, héritiers selon la promesse (Galates 3:25-29).
• Le peuple de Dieu est le Temple de Dieu.
Dans la théologie du Nouveau Testament, les croyants sont le Temple de Dieu, individuellement et collectivement, en tant que lieu où sa présence habite par l'Esprit. Il n'était pas nécessaire d'adorer dans un temple physique.
• Retour imminent de Jésus.
Les écrivains du Nouveau Testament s'attendaient à ce que Jésus revienne de leur vivant, parlant des "derniers jours" et du "temps est proche".
• Paul et la Loi.
Paul avait une haute estime de la Loi, mais une plus haute estime de Jésus. Il rejetait l'idée que le salut puisse être mérité par les "œuvres de la Loi", affirmant que le salut est un don par la grâce à travers la foi en Christ. La Loi était sainte, juste et bonne, mais le cœur humain est incapable de la garder parfaitement.
• Antidote à la prospérité invariable.
Les Épîtres réfutent l'idée que les justes prospèrent invariablement sur le plan matériel. L'Église primitive était souvent pauvre et subissait de sévères persécutions, à l'image de Jésus lui-même.
• Leadership spirituel.
Le leadership de l'Église primitive, composé d'anciens (presbyteros), de surveillants (episkopos) et de bergers (poimen), était spirituel, non politique, et visait à guider et à protéger les assemblées contre les désordres et les faux enseignements.
• Discipline écclésiastique.
Les apôtres enseignaient que les chrétiens impénitents vivant ouvertement dans le péché devaient être expulsés des églises locales, dans le but de les restaurer (1 Corinthiens 5:1-5).
• Intolérance envers les faux enseignements.
Les apôtres ne toléraient pas les enseignements déviants concernant l'Évangile, tels que le judaïsme qui insistait sur la conformité à certaines lois mosaïques pour le salut (Galates 2:11-14). Paul et Pierre ont affronté ces problèmes.
• Déclarations de foi (Credo).
Les Épîtres contiennent des déclarations de foi qui précèdent les crédos formels, comme Philippiens 2:5-11, Colossiens 1:17-20 et 1 Pierre 1:18-21, résumant les doctrines essentielles du christianisme.
X. Le livre de l'Apocalypse : symboles et contexte antique.
• Interprétation difficile.
L'Apocalypse est difficile à interpréter car la prophétie apocalyptique n'est pas conçue pour être claire. Elle communique à travers des visions, des médiateurs angéliques et un langage symbolique dense, souvent tiré de l'Ancien Testament.
• Date cruciale.
La date de rédaction de l'Apocalypse est importante pour son interprétation (avant ou après 70 ap. J.-C., la destruction du Temple). Si elle est antérieure, la plupart des prophéties pourraient déjà être accomplies; si elle est postérieure, elles attendraient leur accomplissement. Le passage de l'Apocalypse 11:1-2 est central dans ce débat.
• Éviter les hypothèses préconçues.
Il est crucial d'éviter de filtrer le contenu de l'Apocalypse à travers des hypothèses préconçues, comme l'idée d'un "enlèvement" des croyants basé sur Apocalypse 4:1. L'Apocalypse n'est pas nécessairement une séquence linéaire d'événements, mais contient des répétitions.
• Utilisation extensive de l'Ancien Testament.
L'Apocalypse utilise l'Ancien Testament de manière extensive (des centaines de fois), intégrant des citations et des allusions sans préface formelle. Comprendre l'Apocalypse nécessite une compréhension approfondie des passages de l'Ancien Testament qu'il cite ou auxquels il fait allusion, dans leurs propres contextes littéraires et antiques.
• Interprétation figurative sérieuse.
L'interprétation figurative prend l'Apocalypse aussi au sérieux que l'interprétation littérale. Rejeter le langage figuratif revient à nier l'humanité des écrivains bibliques et à imposer une idée erronée au texte.
• Les symboles et leurs contextes.
Les symboles de l'Apocalypse ont des significations véritables et puissantes, enracinées dans leur usage biblique et informées par la vision du monde des lecteurs originaux. Il est erroné de leur attribuer des contreparties modernes (hélicoptères, chars, confédération européenne) qui auraient été étrangères aux écrivains antiques. Il faut comprendre leur arrière-plan et leur évolution à travers le canon biblique.
Conclusion ? The 60 Second Scholar incite à une lecture de la Bible qui respecte ses origines et sa richesse, en reconnaissant son caractère humain et divin pour une compréhension plus juste et plus profonde. C'est un ouvrage hautement recommandable.
Paul-Éric Blanrue.