BLOG DES AMIS DE PAUL-ÉRIC BLANRUE --- ARCHIVES, ACTUALITÉS, PROSPECTIVES --- DÉMYSTIFICATION ET CONTRE-HISTOIRE

samedi 30 décembre 2023

"Si Israël veut survivre..." Par Nassim Nicholas Taleb.

"Il était difficile il y a dix ans d’écrire des articles favorables à Noam Chomsky, qui était sur une liste noire. Chomsky lui-même n’avait pas accès aux publications, aux grandes maisons d’édition, n’avait accès à rien. Dans le monde d’aujourd’hui, il y a plus d’un milliard de « journalistes ». Cette horizontalité, le fait que l’on ne puisse plus contrôler l’information, c’est une très mauvaise nouvelle pour Israël. Pourquoi ? À cause de ce qu’on appelle les récits, les narratifs. Le récit israélien est aujourd’hui concurrencé. Même le réseau social le plus censuré, Meta, peut interdire quelques expressions propalestiniennes, mais les gens changent de mots et de symboles. De plus, comme j’ai expliqué dans Antifragile (2014), interdire certains livres les rend encore plus intéressants. Et à côté de cette tendance à plus de libertés, il y a un phénomène encore plus puissant, l’aspiration à l’égalité, qui montre que lorsque des groupes commencent à réclamer leurs droits, plus on leur donne des droits, plus ils vont en réclamer d’autres en accélérant, jusqu’à ce qu’il y ait une égalité parfaite. C’est ainsi qu’on a pu se rapprocher progressivement de l’égalité entre les hommes et les femmes. Jamais nous n’avons été plus proches de cette égalité des sexes, alors que jamais nous n’avons plus eu de mécontentement. Donc, tant que les Palestiniens ne deviendront pas parfaitement égaux aux Israéliens, ils s’en plaindront et le conflit perdurera. C’est cela, le grand problème d’Israël. Aujourd’hui, les « ethno-États » (ethno-states) sont passés de mode, le nationalisme ethnique agressif est passé de monde. C’est assez anachronique. (…) Il y a ensuite une certaine dialectique vicieuse parce que la force des États-Unis derrière Israël et son soutien inconditionnel ont incité Israël à ne pas faire d’efforts pour s’intégrer dans la région. Avec Netanyahu, le pays est devenu encore plus ethno-colonialiste qu’il ne l’était avec la loi controversée de 2018, définissant Israël comme « État-nation du peuple juif », ce qui est bien sûr problématique pour les minorités. Maintenant, Israël est un pays qui a le dos au mur. Pourquoi ? Parce que le nationalisme ethnique ne peut marcher qu’avec l’apartheid ou avec le nettoyage ethnique… L’apartheid et l’épuration ethnique ne sont plus très à la mode ici aux États-Unis. Si vous regardez la pyramide des âges en Amérique, les moins de 35 ans sont en faveur des Palestiniens et les moins de 21 ans encore beaucoup plus. Mon principe est que tout ce qui est fragile se brisera un jour. (…) Si Israël veut survivre, il doit changer radicalement de modèle et accepter l’égalité à tout niveau avec les Palestiniens.”"

Nassim Nicholas Taleb.


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vendredi 22 décembre 2023

"Nous aurons vécu une époque..."


"Nous aurons vécu une époque où condamner moralement un nettoyage ethnique causant des dizaines de milliers de morts innocents, dont la moitié d'enfants, nous aura valu d'être qualifiés d'antisémites, de terroristes et de nazis."

Paul-Éric Blanrue

Message de Noël de Théodose (Hanna) de Sebastée, archevêque de Sebastée du patriarcat grec orthodoxe de Jérusalem.



"Celui dont nous célébrons sa naissance est le Roi de la Paix, Jésus-Christ est né dans la grotte pour nous apprendre que la grandeur d'un homme ne réside pas dans sa force et sa richesse mais dans son amour et humilité.
Nous avons enseigné l'amour, l'humilité et les préjugés aux personnes blessées et opprimées partout et nous avons le droit de demander où sont ces valeurs chrétiennes de ceux qui célèbrent Noël en Occident.
Noël est la fête de la vraie lumière qui a germé de la grotte de naissance avec la naissance du sauveur pour dissiper les ténèbres de cette monde.
Priez pour notre peuple à Gaza qui vit avec une douleur qui ne peut être décrite en mots et exige que cette guerre qui paie la facture des innocents cesse.
Notre message pour Noël et la patrie est que nous ne voulons pas de guerres, de destruction, de déplacements et d'humiliations, mais nous voulons la justice, la vraie paix, la miséricorde, la fraternité et l'élimination de l'injustice aux opprimés. Notre peuple palestinien mérite de vivre dans de meilleures conditions et d'être béni avec la liberté comme le reste des peuples du monde."

lundi 11 décembre 2023

Les mensonges de guerre d'Israël dévoilés : Libération vient de sortir un article, qui n'est pas un article mais un missile !




Les 40 bébés israéliens tués puis décapités c'était faux, les bébés brûlés c'était faux, les bébés dans les fours c'était faux, une femme enceinte abattue et une autre en otage c'était faux, etc., etc. ! Honte à l'État d'Israël d'avoir utilisé des mensonges si sordides pour obtenir le soutien de l'opinion ! ----- "Aujourd’hui, le bilan définitif du massacre est presque connu. De même que, pour bon nombre de civils tués, les circonstances de leur décès. Or, les données disponibles confirment que certaines horreurs initialement décrites n’ont pas eu lieu. Ces témoignages concernent quasiment exclusivement des allégations de SÉVICES SUR DES ENFANTS, qui ont été au cœur de la guerre de communication lancée depuis deux mois (...) Le mardi 10 octobre, l’armée israélienne autorise des journalistes de la presse étrangère à pénétrer dans le kibboutz libéré de Kfar Aza, situé à moins d’un kilomètre de la bande de Gaza. Un témoignage se distingue : celui de la correspondante anglophone de i24News Nicole Zedeck. «L’un des commandants ici présents a déclaré qu’au moins 40 bébés avaient été tués», dit-elle, ajoutant que «certains d’entre eux ont eu la tête coupée. Il a dit qu’il n’avait jamais vu de tels actes de brutalité». Cette affirmation sera reprise par les médias du monde entier, mais aussi par les autorités israéliennes, durant de longues semaines. (...) Cette affirmation est aujourd’hui DÉMENTIE par les chiffres. (...) Selon le NIOI, on trouve UN SEUL BÉBÉ parmi les civils tués le 7 octobre. Il s’agit de Mila Cohen, 10 mois, qui a été tuée par balle à Be’eri, ainsi que son père. Selon nos informations, il y en aurait toutefois un DEUXIÈME (...) Au-delà de ces deux cas, AUCUN AUTRE BÉBÉ N'A ÉTÉ TUÉ ce 7 octobre dans les kibboutz. Et il n’y a eu AUCUN BÉBÉ "DÉCAPITÉ" contrairement à ce qui a beaucoup été relayé. (...) Yossi Landau a souvent raconté avoir découvert le corps de vingt enfants brûlés, à Be’eri : «J’ai vu 20 enfants ensemble, les mains liées dans le dos, et ils ont été abattus et brûlés, en deux piles» (ici sur i24News). Cette affirmation a été reprise par un très grand nombre de médias. Mais pas seulement. Le 12 octobre, Benyamin Nétanyahou se fait filmer au téléphone dans une conversation avec Joe Biden. Il déclare : «Ils ont pris des dizaines d’enfants, les ont ligotés, brûlés et exécutés.» Ce récit est, là encore, CONTREDIT par ce que l’on sait aujourd’hui. Dix mineurs sont morts dans le massacre de Be’eri. Pour la plupart adolescents. Ils n’ont pas été regroupés ensemble. Les récits de leur assassinat, pour la majorité d’entre eux, situe en effet leur mort à leur domicile, souvent avec leurs parents. (...) Yossi Landau a aussi raconté à de nombreux médias internationaux avoir découvert le corps d’une femme enceinte, abattue d’une balle en pleine tête, et dont le ventre aurait été ouvert pour en faire sortir le fœtus, lequel aurait été poignardé. «Nous avons dû délibérer pour savoir si nous allions prendre un ou deux sacs mortuaires pour une femme enceinte assassinée et son enfant à naître» raconte-t-il au quotidien allemand Bild, le 24 octobre. Yossi Landau, note de son côté Haaretz, a affirmé que la femme enceinte a été retrouvée morte près de l’habitation 426, composée de deux appartements et située dans un quartier où vivent principalement des personnes âgées. Selon des survivants de l’immeuble interrogés par le quotidien israélien, AUCUNE FEMME ENCEINTE N'Y HABITAIT. (...) Ce témoignage horrifique a pourtant été mis en avant par les autorités israéliennes, par exemple dans un message posté sur Twitter (devenu X) et Instagram, le 27 octobre, par l’ambassade d’Israël aux Etats-Unis. Dans une tribune récente publiée dans le magazine américain Newsweek, et intitulée «Le silence des instances internationales face aux viols massifs perpétrés par le Hamas est une trahison envers toutes les femmes», l’avocate et première dame d’Israël, Michal Herzog, a elle aussi fait référence à cet acte. Elle affirme hâtivement, et de manière erronée : «Une vidéo du Hamas provenant d’un kibboutz montre des terroristes en train de torturer une femme enceinte et de lui retirer son fœtus.» CheckNews a pu voir une vidéo qui circule et prétend apporter la preuve de cette exaction. Comme cela a été corrigé notamment par l’Anti-Defamation League, ONG de référence aux Etats-Unis dans la lutte contre l’antisémitisme, les images sont en réalité tirées d’une vidéo partagée en 2018, qui montrerait les sévices commis par un CARTEL MEXICAIN. Sollicitée par CheckNews, la présidence israélienne reconnaît que «la vidéo qui a ensuite été jointe à l’article n’est peut-être pas liée à l’événement». (...) Plusieurs autres récits douteux, ou infirmés, ont comme source une autre organisation non gouvernementale : United Hatzalah, qui regroupe des secouristes, urgentistes et ambulanciers bénévoles pour intervenir sur les lieux de sinistres en Israël. Son responsable, Eli Beer, s’est rendu aux Etats-Unis fin octobre, avec l’intention revendiquée d’obtenir le soutien des dirigeants américains. Avant son départ, Beer – qui était entretenu avec Joe Biden lors de la visite du président américain en Israël – avait ainsi déclaré dans le Jerusalem Post : «Nous assistons aujourd’hui aux tentatives de la machine de propagande du Hamas de nier et de minimiser l’ampleur de ces massacres afin d’améliorer sa position internationale pendant la guerre, et il est de notre devoir, en tant que témoins de ces actes barbares, d’obtenir un soutien inébranlable des décideurs américains pour Israël. J’ai raconté certaines de ces histoires au Président, et maintenant je vais les raconter aux membres de la direction républicaine.» Le 28 octobre, Beer a rendez-vous à Las Vegas, devant la Republican Jewish Coalition. Il y évoque les atrocités dont il affirme avoir été témoin (à partir de 32′16), et dont aucune n’a été confirmée. Le responsable commence ainsi par ce témoignage (qui est donc FAUX comme indiqué) : «J’ai vu de mes propres yeux une femme enceinte de quatre mois, elle était dans un petit kibboutz. Ils sont entrés chez elle, devant ses enfants, ils lui ont ouvert le ventre, ont sorti le bébé et ont poignardé le tout petit bébé devant elle, puis lui ont tiré dessus devant sa famille. Et puis ils ont tué le reste des enfants.» Il enchaîne : «J’ai vu des petits enfants qui se faisaient décapiter, on ne savait pas quelle tête appartenait à quel enfant. […] Nous avons vu un petit bébé dans un four. Ils ont mis, ces salauds, ces bébés dans un four et ont allumé le four. Nous avons retrouvé l’enfant quelques heures plus tard.» CheckNews est déjà revenu, fin octobre, sur cette affirmation selon laquelle un bébé aurait été tué dans un FOUR Elle n’a JAMAIS ÉTÉ CONFIRMÉE, et a été DÉMENTIE par plusieurs journalistes israéliens. Le contexte de la mort des deux bébés qui figurent dans le bilan officiel des victimes du Hamas ne correspond en rien à ce que décrit Eli Beer. (...) Au moment où Eli Beer témoignait devant les responsables républicains américains, une autre responsable de l’organisation, Linor Attias, donnait une interview à la chaîne américaine CNN. Le 1er novembre, la secouriste décrit cette scène d’horreur à laquelle elle dit avoir assisté à Be’eri : «Il y avait une petite fille, 8 ou 9 ans, ils lui avaient coupé la main, elle respirait encore, c’était son dernier souffle. Elle avait perdu tellement de sang, pendant des heures.» CheckNews a visionné plusieurs interviews de Linor Attias entre le 7 octobre et le 1er novembre. A aucun moment, dans les récits pourtant circonstanciés qu’elle a livrés de son intervention dans les kibboutz, elle n’avait fait référence à cette séquence. Interrogée par le journaliste de CNN sur les raisons la poussant à témoigner tardivement à ce sujet, Linor Attias a affirmé : «Après trois semaines, j’ai réalisé l’importance de parler de cela.» AUCUN AUTRE TÉMOIGNAGE, à notre connaissance, ne vient corroborer le sien. Selon les bilans aujourd’hui disponibles, AUCUNE ENFANT de 8 ou 9 ans n’est morte à Be’eri. Ailleurs, trois enfants de sexe féminin entre 8 et 12 ans ont été assassinées le 7 octobre, mais les circonstances des décès connues sont incompatibles avec le récit de Linor Attias. CheckNews n’est pas en mesure de savoir s’il s’agit d’une déformation, ou d’une invention. (...) Un autre récit, non vérifié, concerne enfin les otages, et le fait que le Hamas aurait pris en otage une femme enceinte proche du terme qui aurait accouché en captivité. Le 15 novembre, Sara Nétanyahou, l’épouse du Premier ministre israélien, a écrit à plusieurs «premières dames», dont la femme du président des Etats-Unis, Jill Biden. Dans la missive, elle affirme sans aucune précaution : «Une des femmes kidnappées était enceinte. Elle a donné naissance à son bébé en étant prisonnière du Hamas. Vous pouvez imaginer, comme moi, ce que cette femme doit vivre mentalement depuis qu’elle est détenue avec son bébé par ces meurtriers.» Cette lettre a été très largement relayée par de nombreux médias, tout d’abord en Israël (Times of Israel, i24News…), mais également en France (l’Indépendant, Ouest-France…) à la suite d’une dépêche de l’AFP. Le 18 novembre, soit trois jours plus tard, le tabloïd britannique Daily Mail a publié un article affirmant qu’une femme thaïlandaise, otage du Hamas, aurait accouché en captivité. Une information DÉMENTIE les jours suivants par la famille de l’otage en question (qui a depuis été libérée). CheckNews a interrogé de nombreuses sources israéliennes pour avoir des précisions. Nous n’avons obtenu aucune réponse, ni identifié aucun élément confirmant l’affirmation – à l’inverse, nous avons identifié une source vraisemblable de confusion, liée à une homonymie. AUCUNE des femmes libérées n’était enceinte ou ne venait d’accoucher, et aucun élément disponible n’indique que l’une des femmes encore otages du Hamas soit dans cette situation."


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