BLOG DES AMIS DE PAUL-ÉRIC BLANRUE --- ARCHIVES, ACTUALITÉS, PROSPECTIVES --- DÉMYSTIFICATION ET CONTRE-HISTOIRE

lundi 26 mai 2025

Petite présentation de Blanrue (puisqu'on ne peut plus faire confiance à Wikipédia et ses fiches de police).



"Excellent livre !" (à propos de l'Almanach perpétuel d'Israël)

Nassim Nicholas Taleb 


« Blanrue, censuré à perpétuité ».

Laurent Telo, Le Monde


« Défendre le point de vue de Blanrue aujourd’hui c’est exactement courageux… » (à propos du film Un Homme)

Étienne Chouard


« Ton travail pose un sérieux problème aux censeurs ! » (à propos du film Un Homme)

Jean Bricmont


« Blanrue est plus chomskyen que Chomsky »

Élisabeth Roudinesco


 « Livre qui mérite le débat, et non un interdit de fait » (à propos de Sarkozy, Israël et les juifs)

Alain Gresh


« Idéologue de la nouvelle vague »

Valérie Igounet


« Blanrue, président d'un joyeux groupe de scientifiques, d'illusionnistes et d'historiens qui ridiculise les voyants de tout poil » (à propos du travail du Cercle zététique canal historique)

Charlie Hebdo


« Paul-Éric Blanrue a fait d'excellentes recherches sur les sujets qu'il a traités en zététique et c'est ainsi que les deux ouvrages qu'il a consacrés "saint suaire" de Turin sont à mon avis des références incontournables sur le sujet et cela quelle que soit l'orientation politique ou religieuse...» 

Henri Broch

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Né le 18 avril 1967 à Metz (Moselle), Paul-Éric Blanrue est spécialisé dans la détection des mystifications. 
Son objectif est de participer à la formation d'une capacité d'appropriation critique du savoir humain. Comme il évolue souvent à contre-courant des croyances dominantes, il se laisse volontiers définir comme "contre-historien" ou "historien critique".
À noter : Contrairement à ce qu'ont pu dire les censeurs et autres faussaires de Wikipédia, Paul-Éric Blanrue n'est pas un "nom de convenance", mais bel et bien le prénom composé et le nom de naissance de l'intéressé tels qu'ils apparaissent dans sa fiche d'état civil (on a compté jusqu'à 17 erreurs factuelles, au bas mot, dans la page que lui consacre cette "encyclopédie libre" qui ressemble davantage à une fiche de police politique qu'à une notice biographique digne de ce nom.)
Études d'Histoire (son mémoire de maîtrise porte sur le confesseur du comte de Chambord).
Service militaire à l'État-Major de la Force aérienne tactique (Frescaty), en 1990-1991, au début de la première guerre du Golfe.
Quelques années d'enseignement (histoire). 
Après 10 ans d'expériences politiques (passage avant la vingtaine au RPR, au FN) l'ayant conduit à devenir le plus jeune membre du Secrétariat du Prince Alphonse, Chef de la Maison de Bourbon et aîné des Capétiens (il a fondé à cette occasion le Bulletin lorrain d'information légitimiste), Paul-Éric Blanrue fonde en 1993 le Cercle zététique (CZ), association sceptique à but non lucratif se proposant « d'enquêter avec méthode sur tous les sujets relevant de l'extraordinaire tant en science qu'en histoire ». Il en est le président jusqu’en 2004. ll est aussi, jusqu'à cette date, le directeur de publication des Cahiers zététiques, puis d'Enquêtes Z.
Durant deux ans, il gère le « Prix Défi zététique international » lancé par le Pr. Henri Broch, l’illusionniste Gérard Majax et Jacques L. Theodor, qui se présente comme un appel à preuve pour les détenteurs de « pouvoirs psi ».
Le 11 août 1999, il organise à Paris un "apéro des survivants", rassemblant quelque 500 personnes, destiné à se moquer des prédictions du couturier Paco Rabanne, qui a annoncé pour cette date la chute de la station Mir sur la capitale française.
En 2004, il dévoile certains des « trucs » de l'illusionniste canadien Gary Kurtz, dont les émissions laissent croire au public qu’il possède des dons paranormaux.
En 2005, au Muséum d’histoire naturelle de Paris et sous l’égide du mensuel Science & Vie, Paul-Éric réalise une réplique exacte de la tête de « l’homme du Suaire de Turin » (auquel il a consacré deux livres d’enquête), avec pour seuls moyens ceux de l'époque médiévale, démontrant ainsi que la relique n’est pas d’origine miraculeuse.
Durant sa présidence du CZ, il visite plus de 40 lieux réputés « hantés », dont il fournit l’explication rationnelle, y compris sous l’œil des caméras (D'un monde à l'autre de Paul Amar).
Lorsqu’il quitte le CZ, Paul-Éric déclare vouloir s’attaquer à des mythes et légendes plus en rapport avec l'époque.
Il dévoile alors les dessous du Prix Goncourt de Jonathan Littell, Les Bienveillantes ; pointe, avec l’ancien rédacteur en chef adjoint à Paris-Match, Chris Laffaille, le brusque changement de régime politique que provoque le mariage entre Nicolas Sarkozy et la jet-setteuse Carla Bruni ; les deux investigateurs démontrent également les raisons pour lesquelles le trader Jérôme Kerviel n’est que l'un des symptômes du capitalisme financier, annonçant la crise des subprimes six mois avant qu’elle ne se produise (On n'a pas tout dit de Laurent Ruquier).
Le livre Le Monde contre soi - Anthologie des propos contre les Juifs, le judaïsme et le sionisme (éditions Blanche, Paris, 2007, préface de Yann Moix) met en perspective les déclarations jugées « antisémites » de plus de 500 célébrités.
Deux ans plus tard, Sarkozy, Israël et les Juifs (Oser dire, 2009), qui se présente comme le pendant français de l’ouvrage Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine de Mearsheimer et Walt, a pour objectif de participer à la prise de conscience du danger que représente la nouvelle politique étrangère française à l'égard d'Israël.
Mais tous les éditeurs français auquel le projet est soumis refusent l’ouvrage. Paul-Éric trouve alors éditeur en Belgique, en la personne de Marco Pietteur. Toutefois le diffuseur en France de celui-ci refuse de placer l’ouvrage en librairies. Son avocat dénonce une « censure par le vide ». Le livre est diffusé en France pendant six mois par correspondance jusqu'à ce qu’il finisse par trouver un diffuseur et soit mis en vente normalement. Le livre se vend à 20 000 exemplaires et bénéficie à ce jour de trois éditions corrigées et augmentées.
Alain Gresh fait une recension de l'ouvrage dans le blog du Monde diplomatique dont la conclusion est : « Un livre qui mérite le débat, et non un interdit de fait ». L'opus reçoit le soutien de nombreux enquêteurs indépendants, comme les journalistes Michel Collon ou Jean-Guy Allard, chroniqueur au quotidien castriste Granma. « Ce livre devrait être diffusé, non seulement par les amis de la Palestine, mais par tous les amis d'une France indépendante et souveraine », écrit le Pr. Jean Bricmont, physicien et essayiste. Pour Roger Briottet, ancien universitaire, consultant juridique aux Nations Unies et pour l'Union européenne : « Blanrue dit avec clarté et preuves à l'appui ce qu'on a trop souvent tendance à cacher sur les relations entre la France et l'État d'Israël ». Pour le journaliste Olivier Mukuna : « Ce livre brillant et mesuré récuse l'assimilation fallacieuse entre judaïsme et sionisme. » Pour le réalisateur Frank Barat, il s'agit d'un livre « très intéressant, instructif, accablant et quelque peu visionnaire. En un mot : important. »
Aucun grand média français n’en fait toutefois mention, à l’inverse de la presse arabo-musulmane, qui interviewe l’auteur sans préjugé. Le vendredi 19 février 2010, la chaîne Al Jazeera consacre un grand débat d'une heure à la question « Le lobby juif en France : entre réalité et fiction », s'appuyant sur un entretien antérieur avec Paul-Éric.
Le 6 août 2010, Paul-Éric Blanrue lance une pétition contre la loi Gayssot, à laquelle il joint comme revendication la libération du révisionniste Vincent Reynouard, condamné à un an de prison ferme et incarcéré à la maison d’arrêt de Valenciennes pour avoir écrit une brochure illégale de 16 pages.
Le 5 septembre 2010, l'intellectuel américain Noam Chomsky soutient sa pétition en ces termes : « J'apprends que Vincent Reynouard a été condamné et mis en prison au nom de la loi Gayssot et qu'une pétition circule pour protester contre ces mesures. Je ne connais rien à propos de Monsieur Reynouard, mais je considère la loi Gayssot comme complètement illégitime et en contradiction avec les principes d'une société libre, tels qu'ils ont été compris depuis les Lumières. Cette loi a pour effet d'accorder à l'État le droit de déterminer la vérité historique et de punir ceux qui s'écartent de ses décrets, ce qui est un principe qui nous rappelle les jours les plus sombres du stalinisme et du nazisme. (…) Par conséquent, je souhaite exprimer mon soutien à la pétition contre l'application de cette loi dans le cas de Monsieur Reynouard (ou dans tout autre cas). »
En 2011 est diffusé sur internet, sous licence giveaway (libre de droit), un documentaire d'1h30 consacré au Pr. Faurisson, intitulé : "Un homme - Robert Faurisson répond aux questions de Paul-Éric Blanrue". Un film qui lui vaut un procès de la Licra, qu'il gagne en septembre 2015. Le parquet ayant fait appel, la Cour a confirmé, le 19 mai 2016, le jugement de première instance, annulant citations et poursuites.
En octobre 2014, Blanrue publie un nouveau livre dans lequel il montre les liens existant entre le Front national et les milieux sionistes (Jean-Marie, Marine et les juifs, Oser dire, 2014).
En septembre 2015, il écrit la préface du livre de Salim Laïbi, Le Mythomane - La Face cachée d'Alain Soral, Fiat Lux, où il explique pourquoi il n'a jamais été soralien.
Puis, il écrit coup sur coup Le Livre noir des manipulations historiques (Fiat Lux, 2017), Nietzsche et Venise (Fiat Lux, 2017) et Sécession, l'art de désobéir (Fiat Lux, 2018), dans lequel il revient sur sa carrière et fait des révélations explosives.
Il écrit la préface de Virginie Anselot, Les Réprimés (2020), ainsi que de l'édition française de La Liberté par le marché de Morris et Linda Tannehill (Résurgence, 2020).
Il sort aussi la première saison de la série "Apocalypse France", intitulée "La France maçonnique" (vente en streaming sur Viméo et en DVD). Avec Emmanuel Ratier, Jean-Yves Le Gallou, Jean Solis, Jean-Pierre Servel, Dieudonné, Stéphane Blet, Pierre Hillard.
Depuis près de trente ans, Paul-Éric écrit dans de nombreuses revues, historiques ou non, françaises et étrangères. De 2003 à 2013, il fut un collaborateur régulier du mensuel Historia, le plus ancien (1909) et le plus lu des magazines d'Histoire dans le monde. Il a aussi été consultant et scénariste pour diverses sociétés et maisons de production, comme Pathé. En 2014, il se lance dans la production audiovisuelle en créant Topdoc.
La télévision a souvent eu recours à ses services. L'ont invité : Tout le monde en parle de Thierry Ardisson, On ne peut pas plaire à tout le monde de Marc-Olivier Fogiel, Comme un lundi et Ciel mon mardi de Christophe Dechavanne, J’y crois, j’y crois pas de Tina Kieffer, Cactus and Co et Piques et polémiques de Paul Wermus, C'est l'heure de Jean-Luc Delarue, Pourquoi ? Comment ? de Sylvain Augier, la série Les grandes arnaques pour la télévision québécoise, le documentaire Capricorne ascendant sceptique, pour la chaîne Planète, L'Arène de France et Secrets d'Histoire de Stéphane Bern, La foi prise au mot sur la chaîne catholique KTO, etc.
Sa recherche spirituelle (passage par le soufisme et le bouddhisme, retour au christianisme) le conduit à embrasser l'orthodoxie (chrismation le 7 janvier 2024, fête de la Transfiguration, il a pris le prénom de Paul).
En 2018, il dévoile partager l'avis économique et politique des libertariens (Murray Rothbard, Hans-Hermann Hoppe), qu'il développe sous la forme de la Sécession.


BIBLIOGRAPHIE


Auteur principal


* Lumières sur le comte de Chambord - Le témoignage inédit du Père Bole, confesseur du Prince en exil (avec une préface de Hervé Pinoteau), éditions Communication et Tradition, 1995 ;

* Le Mystère du Temple - La vraie mort de Louis XVII, éditions Claire Vigne, coll. « Aux sources de l'Histoire », 1996 ;

* Miracle ou imposture ? L'histoire interdite du suaire de Turin, co-édition EPO (Bruxelles) et Golias (Lyon), 1999 ;

* L'Histoire dans tous ses états. Idées fausses, erreurs et mensonges d'Abraham à Kennedy, Book-e-book.com, coll. « Zététique », 2003 ;

* Les Dessous du surnaturel - Dix ans d'enquêtes zététiques, éditions Book-e-book.com, coll. « Zététique », 2004 ;

* Le Secret du Suaire - Autopsie d'une escroquerie, éditions Pygmalion, 2006 ;

* Les Malveillantes - Enquête sur le cas Jonathan Littell, éditions Scali, 2006  ;

* Le Monde contre soi - Anthologie des propos contre les juifs, le judaïsme et le sionisme (avec une préface de Yann Moix), éditions Blanche, 2007 ;

* Sarkozy, Israël et les juifs, Éditions Oser dire (Marco Pietteur), Embourg (Belgique), 2009. Traduit en arabe et en persan (deux éditions).

* Jean-Marie, Marine et les juifs, Éditions Oser dire (Marco Pietteur), 2014.

* Le Livre noir des manipulations historiques, Fiat Lux, 2017.

* Nietzsche et Venise - Guide initiatique, Fiat Lux (France), 2017.

* Sécession - l'Art de désobéir, Fiat Lux, 2018.

* Almanach perpétuel d'Israël - 366 mensonges, Éd. Rempart 2024.


Coauteur 


* Paul-Éric Blanrue et Chris Laffaille, Carla et Nicolas - Chronique d'une liaison dangereuse, éditions Scali. Traduit en portugais ;

* Paul-Éric Blanrue et Chris Laffaille, Le Joueur - Jérôme Kerviel, seul contre tous, éditions Scali, 2008.


Préfacier et éditeur scientifique


* Souvenirs de Marie-Thérèse de France, duchesse d'Angoulême : 5 octobre 1789-8 juin 1795 (établissement du texte, préface et notes de Paul-Éric Blanrue), éditions Communication et Tradition, coll. « Archives des Bourbons » n°6, 1997 ;


Préfacier


* Salim Laïbi, Le Mythomane - La Face cachée d'Alain Soral, Fiat Lux, 2015 ;

* Morris et Linda Tannehill, La Liberté par le marché - L'État est-il réellement nécessaire ?, Résurgence, 2020.

* Virginie Anselot, Les Réprimés - Covid 19 un "autre" coup d'État ?, KDP, 2020.

* Louis-Égoïne de Large, Chroniques de l'En-bas, Ed. Au commencement était le Verbe, 2021.


Postfacier


* Gabriel et Pierre Domenech (avec une postface de Paul-Éric Blanrue), Dominici : et si c'était bien lui ?, Presses du Midi, 2004 ;


Collaborateur


* Chris Laffaille (en collaboration avec Paul-Éric Blanrue), Diana : l'enquête jamais publiée, éditions Scali, 2007 ;

* Chris Laffaille (en collaboration avec Paul-Éric Blanrue), Aux Portes de l'enfer - L'inavouable vérité sur le juge Borrel, éditions Scali, 2008 ;

* Minko Balkanski, Sofia-Paris, un aller simple (avec la collaboration de Paul-Éric Blanrue, un avant-propos de Julu Jelev et une préface de Dimitri Panitza), éditions Scali, 2007 ;


Œuvres collectives


* (Collectif) L'Affaire Zannini (l'ouvrage comportait un bandeau rouge : « Tout sur le roman de Marc-Édouard Nabe »), éditions du Rocher, 2003 ;

* (sous la direction de Michel Collon, Aurore Van Opstal, Abdellah Boudami), Israël, parlons-en !, Investig'Action-Couleurs livres, 2010. Entretiens avec Noam Chomsky, Tariq Ramadan, Alain Gresh, Shlomo Sand, Jean Bricmont, Ilan Pappe, Michel Warschawski, Ilan Halevi, Paul-Eric Blanrue, Denis Sieffert, Christina Zacharia, Naseer Aruri, Virginia Tilley, Samia Botmeh, Ahmed Frassini, Hanan Wakeem, Saleem Albeik, Mohamed Al Hawajri... ;

* (présenté par Philippe Delorme et François Billaut), Secrets historiques et grandes énigmes (« Un siècle de sindonologie », p. 82 ; « Jeanne d'Arc était-elle une bâtarde d'Isabeau de Bavière ? », p. 110), Point de vue - Express Roularta Éditions, 2010. Republié chez Omnibus, collection de poche bibliomnibus en collaboration avec L'Express, 2014. 

* (collectif) Les Grandes énigmes de l'archéologie, Sophia Publications Historia, 2013.


FILMOGRAPHIE


* Un Homme - Robert Faurisson répond aux questions de Paul-Éric Blanrue, documentaire d'1h30 diffusé sur le Web en 2011. 

* Rwanda, 20 ans après. Avec Julien Teil. 2014.

* La France maçonnique (Apocalypse France, saison 1). Avec Julien Teil. 2015.






mardi 20 mai 2025

Le t-shirt de Julian Assange à Cannes liste les noms de 4 986 enfants palestiniens âgés de cinq ans et moins, tués par les forces israéliennes depuis 2023.

 



Réflexions sur la Roumanie.


Après 1989, les Roumains n'ont jamais réellement réagi.
Pas de purge, pas de justice, pas de condamnation des criminels du régime. Environ un demi-siècle de dictature communiste, et pourtant aucune véritable enquête, aucun procès d'envergure. Ce n’est pas qu’ils n’ont pas pu. C’est qu’ils n’ont pas voulu. Alors pourquoi devrions-nous croire qu’en 2025, la “prise de conscience” serait plus forte ? Les anciens cadres communistes ont simplement changé d’étiquette, troqué la faucille contre des cravates neuves, et continué leur carrière dans la fonction publique. Prenons quelques exemples :
• Ion Iliescu : Ancien membre du Comité central du PCR, il est devenu président de la Roumanie à trois reprises (1990-1992, 1992-1996, 2000-2004).
• Petre Roman : Fils de Valter Roman, un cadre du PCR, il a été Premier ministre de 1989 à 1991 et a fondé le Parti démocrate.
• Adrian Năstase : Ancien apparatchik du PCR, il a été ministre des Affaires étrangères, président de la Chambre des députés et Premier ministre de 2000 à 2004.
• Nicolae Văcăroiu : Ancien activiste du PCR, il a été Premier ministre de 1992 à 1996.
• Alexandru Bârlădeanu : Ancien membre du Comité exécutif du PCR, il a été président du Sénat de 1990 à 1992.
• Dumitru Mazilu : Ancien diplomate du régime communiste, il a été vice-président du Conseil du Front de salut national en 1989-1990.
• Sergiu Celac : Ancien interprète de Ceaușescu, il a été ministre des Affaires étrangères en 1989-1990 et ambassadeur au Royaume-Uni.
• Géza Domokos : Ancien membre du Comité central du PCR, il a été député et fondateur de l'Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR)
• Alexandru Paleologu : Bien qu'il ait reconnu sa collaboration avec le régime, il a été ambassadeur de Roumanie à Paris après 1989 et sénateur.
Et la liste est longue. Ces gens n'ont jamais quitté le pouvoir. Ils l'ont redécoré.
Et aujourd’hui ? On accuse Georgescu d’être financé par la Chine et la Russie… puis seulement par la Russie. Bien sûr, aucune preuve n’est publiée, aucun document, aucune enquête indépendante. Non. Il faut croire la conclusion du Parlement roumain, comme un oracle : “Source ? Fais-moi confiance frère.”
L’État roumain est juge, jury et bourreau. Et pour un libertarien qui comprend que l’État détient le monopole de la violence et de la légitimité, ce n’est même pas surprenant : l’État défend ses intérêts, pas la vérité.
Et même si c’était vrai ? Même si Georgescu était pro-russe… et alors ?
La démocratie ne consiste-t-elle pas à laisser le peuple choisir ? Ou bien doit-on seulement voter pour des partis validés “pro-européens” ?
À quoi bon des élections si tous les résultats sont pré-définis ? Cela revient à faire croire qu’un menu à plat unique est un banquet.
Et je vois les illettrés numériques de Facebook et X répéter en boucle :
“L’UE détruit la démocratie !”
Faux. Archi-faux. C’est la démocratie elle-même qui agit ici. C’est l’essence même du système : des politiciens élus qui ne vous doivent rien. Aucun contrat signé. Aucun engagement réel. L’idée du “contrat social” est une imposture — lisez Lysander Spooner. Vous n'avez rien signé. Personne n'a votre consentement. Et quand une démocratie interfère dans une autre, ce n’est pas une contradiction : c’est une conséquence logique. Un cartel de régimes électoraux qui cherchent l’uniformité idéologique.
Entre outre, Pavel Durov l’a dit clairement : la France a fait une tentative d’ingérence étrangère dans les élections roumaines (et lui, il donne des noms). Un fait grave ? Bien sûr. Mais il n’y aura aucune enquête. Aucune commission. Aucun débat. La France s’est contentée de répondre comme le Parlement roumain :
“Nous avons vérifié… et nous ne sommes pas coupables. Circulez.”
C’est là que la grande leçon de Rothbard doit être martelée : l’État est le seul à pouvoir s’auto-proclamer juge de ses propres abus. Il possède le monopole de la légalité, de la sécurité et de la vérité officielle. Et il l’utilise exactement comme prévu : à son propre avantage. Si après ça, certains ne comprennent toujours pas ce qu’implique le monopole de la coercition, alors leur QI n’a pas trois chiffres.
Ce n’est pas un dérapage. Ce n’est pas une “faille dans le système” : c’est le système. Et ce système, vous l’appelez démocratie.
Et le plus pathétique dans tout ça ? Ce système, vous le défendez... Vous en êtes fiers. Vous le brandissez comme un étendard, la main sur le cœur et la bouche pleine de mots creux, en clamant que vous “défendez le peuple”...
Alors qu’en réalité, vous en êtes les idiots utiles les plus dociles. Vous servez de chair à slogans pour un régime que vous ne comprenez même pas, tout en traitant d’extrémistes ceux qui vous dépassent intellectuellement à chaque phrase. Or, seuls les extrémistes sont cohérents.
Mais soyons clairs :
Vous n’êtes pas des modérés, vous êtes des fanatiques lobotomisés. Des extrémistes de la soumission, des ayatollahs de la crétinerie politique.
Daivy Merlijs.

samedi 17 mai 2025

Hymne des Chérubins.

 



Hymne des Chérubins.

Dans la liturgie orthodoxe, cet hymne, aussi appelé Cherubikon, est le tropaire de la Grande Entrée de la Divine Liturgie (qu'on appelle Offertoire dans l'Église latine). Il introduit symboliquement les fidèles présents dans l'assemblée auprès des anges rassemblés autour du trône de Dieu. Il est au cœur de la Divine Liturgie, l'anaphore, à savoir la prière eucharistique, précédée des rites de préparation des Saints Dons.
Ainsi, pendant que le prêtre dit à voix basse les prières de l'offertoire, le chœur chante la première partie du texte (« Nous qui représentons mystiquement les chérubins, et qui chantons l'hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité, déposons maintenant les soucis du monde. »).
Puis le prêtre sort du sanctuaire par le côté nord, et apporte en procession les Dons devant les Portes Saintes. Il le fait en commémorant la hiérarchie, les gouvernants, le peuple fidèle, ainsi que les malades et les morts.
Une fois les commémorations terminées, l'assemblée répond à voix basse en commémorant les célébrants, et le chœur reprend par « Amen » et achève le chant du Cherubikon, pendant que le prêtre rentre par les Portes Saintes en disant à voix basse les prières secrètes de l'entrée.
Le Cherubikon fait partie de l'ordinaire de la liturgie car il est chanté tout au long du cycle liturgique annuelle.

jeudi 15 mai 2025

SELON LES SCIENTIFIQUES, ISRAËL COMMET UN GÉNOCIDE À GAZA !


Genocide Studies NRC a parlé de Gaza à sept chercheurs renommés sur le génocide. Ils ne sont pas aussi divisés que l'opinion publique : sans exception, ils qualifient les actions israéliennes de « génocidaires ». Et selon eux, presque tous leurs collègues sont d'accord.


Un quart des bébés de la bande de Gaza sont gravement sous-alimentés, et Israël refuse d'admettre des milliers de camions avec des secours d'urgence. Les forces armées tirent sur tous ceux qui entrent dans la zone tampon, bombardent les hôpitaux et les camps de tentes. Pour la énième fois, le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu ordonne à de nombreux Gazans de quitter leur domicile, tandis que son ministre des Finances annonce que Gaza sera « complètement détruite » dans quelques mois et que son collègue de parti Moshe Saada appelle à la famine et à l'expulsion de tous les Gazans. Israël a déjà tué au moins 53 000 Palestiniens, dont au moins 15 000 enfants.

Israël commet-il un génocide ici ?

La conclusion selon laquelle c'est le cas n'est plus réservée aux militants. La Cour internationale de justice (CIJ) le considère comme « plausible ». Et là où des organisations de défense des droits de l'homme telles qu'Amnesty International et Human Rights Watch et la rapporteure de l'ONU Francesca Albaneses ont déjà parlé de génocide, le président du NIOD parle désormais également de « violence génocidaire ». D'autres chercheurs du NIOD s'étaient déjà exprimés.

En même temps, il reste un terme chargé, en raison de son imbriation avec l'Holocauste. Dans leurs commentaires éditoriaurs principaux, les journaux dansent prudemment autour du concept. Les médias sociaux parlent également de « g3n0c1d3 », car certaines entreprises technologiques interdisent le mot. Le porte-parole des affaires étrangères du parti allemand CDU a déclaré au CNRC qu'il ne croyait pas « à la théorie du génocide ».

Mais en plus du débat social, le génocide est également un sujet de science. Et ce domaine de recherche, les études sur le génocide, ne le voient pas comme une question oui/non, mais comme un processus. Pas un bouton lumineux, mais un « gradateur », selon les mots du professeur d'études sur l'Holocauste et du génocide Ugur Ümit Üngör de l'Université d'Amsterdam et du NIOD.Et contrairement à l'opinion publique, les principaux chercheurs sur le génocide sont étonnamment unis : le cabinet Netanyahu, disent-ils, est dans ce processus - selon la majorité, même au stade final. C'est pourquoi la plupart des chercheurs ne parlent plus seulement de « violence génocidaire », mais de « génocide ».

Le CNRC a interrogé sept experts en génocide de six pays différents sur leurs propres opinions et celles de leurs collègues. « Où puis-je nommer quelqu'un dont je respecte le travail qui ne le considère pas comme un génocide ? Non, il n'y a pas de contre-argument qui respecte toutes les preuves », déclare le chercheur israélien Raz Segal. Les scientifiques qui disent que ce n'est pas un génocide sont probablement encore là, dit Üngör. « Mais je ne les connais pas. » Cependant, il y a des scientifiques qui rejetaient auparavant l'étiquette de génocide, mais qui ont maintenant changé d'avis, comme Shmuel Lederman de l'Université ouverte d'Israël.

NRC a également publié la revue scientifique la plus faisant autorité dans le domaine, le Journal of Genocide Research. Au cours de la dernière année et demie, cela a recueilli plus de 25 articles sur la question du génocide à Gaza, de scientifiques à l'intérieur et à l'extérieur des études de génocide. Certains problématisent le terme, d'autres analysent les déclarations génocidaires du gouvernement et de l'armée israéliennes ou argumentent d'un point de vue juridique pourquoi le CIJ arrivera ou non à une condamnation.

Mais ici aussi, on remarque : la majorité et les huit universitaires du domaine des études sur le génocide voient du génocide ou au moins de la violence génocidaire à Gaza. Et c'est spécial pour un domaine dans lequel il n'y a pas d'unicité sur ce qu'est exactement le génocide lui-même. Le terme a été invéré par le juriste juif polonais Raphael Lemkin en 1944. Il a assoucié le grec ancien « genos » (peuple) et le latin « caedere » (mort). Depuis les années 1930, il a cherché un moyen d'attirer l'attention sur l'extermination d'un groupe, choqué par l'impunité du génocide arménien. Pendant la Shoah, 49 de ses proches ont été assassinés.

Il a fallu attendre après la guerre pour que ses propositions soient entendues - à l'ONU nouvellement créée. Des années de rabot et de suppression ont suivi. Les Américains, les Russes, les Français et les Britanniques ont essayé de s'assurer que leurs méfaits - exécutions massives des opposants politiques de Staline, bombes atomiques sur le Japon, lois racistes aux États-Unis, violence dans les colonies européennes - ne puissent en tout cas pas être considérées comme un génocide.

Et donc Lemkin a dû regarder pendant que les puissances mondiales rétrécissaient son idéal. Aussi impréhensif que cela soit, depuis 1948, il existe une définition juridique du génocide avec laquelle toutes les superpuissances pouvaient vivre : « actes commis dans le but de détruire en tout ou en partie un groupe national, ethnique, religieux, ou un groupe appartenant à une race particulière en tant que tel ». Spécifiquement :

• tuer des membres du groupe

• infliger des blessures corporelles ou mentales graves aux membres du groupe

• imposer intentionnellement au groupe des conditions de vie visant à sa destruction physique totale ou partielle

• prendre des mesures visant à prévenir les naissances au sein du groupe

• transfert violent des enfants du groupe à un autre groupe

Une étape importante pour Lemkin, et un compromis dépouillé. Surtout à cause de la phrase insaisissable « avec l'intention ». Car comment le prouvez-vous ? Depuis lors, le concept a toujours été contesté. Après l'ancrage juridique, un domaine scientifique distinct a émergé, avec initialement principalement des recherches sur l'Holocauste. Mais les études sur le génocide se sont lentement développées en un domaine de recherche interdisciplinaire beaucoup plus large, avec des sociologues, des politologues et des juristes, entre autres, qui utilisent leurs propres méthodes et concepts. Et alors que les historiens de l'Holocauste ont maintenu que la Shoah était unique - le génocide « archétypal » - les autres ont commencé à faire des comparaisons avec le Rwanda, la Bosnie-Herzégovine et même les génocides d'avant la Seconde Guerre mondiale dans les années 1990. Douloureux, ont trouvé certains historiens.

En ce qui concerne Üngör, le domaine, comme d'autres sciences, est toujours en mouvement. Le concept de génocide, dit-il, est renforcé par de nouveaux cas. Comme l'internement à grande échelle des Ouïghours par la Chine « donne une impulsion à la compréhension du génocide culturel ». Et comme le Rwanda a appris que le génocide est un processus - un spectre - où certains experts ont déjà vu les contours du meurtre de masse à venir en 1993.

Et pourtant. Malgré tous ces désaccords internes, la majorité des spécialistes du génocide sont d'accord, disent les personnes interrogées : Israël est en train de commettre un génocide à Gaza. Certains ont rapidement tiré cette conclusion. Comme, six jours après l'attaque du Hamas du 7 octobre, Raz Segal, un chercheur sur le génocide israélien (Université de Stockton) et le célèbre spécialiste britannique Martin Shaw. Bien que avec différents raisonnements - Shaw considère également l'attaque du Hamas comme génocidaire.

D'autres étaient d'abord plus prudents. Par exemple, l'avocat international canadien William Schabas, une autorité quelque peu conservatrice dans son domaine, a tiré la conclusion l'année dernière après que les dirigeants israéliens aient appelé à l'arrêt de l'eau, de la nourriture et de l'électricité pour Gaza. Le professeur Dirk Moses de la City University de New York (CUNY) parle d'un « mélange de logique génocidaire et militaire ».

Pour de nombreux chercheurs par lesquels le CNRC a parlé, la réaction israélienne au jugement intermédiaire de la CIJ en janvier 2024 a joué un rôle clé. Pour éviter le génocide, Israël a dû avoir des secours d'urgence de la Cour de justice et arrêter le langage incendiant et déshumanif sur les Palestiniens. Mais le cabinet Netanyahu n'a rien changé. Pour Lederman, professeur agrégé à l'Université ouverte d'Israël, c'était une accumulation. Au début, il était contre l'étiquette de génocide, mais après le verdict, la fermeture du passage frontalier de Rafah et le calcul d'une lettre incendiaire de 99 travailleurs de la santé américains que le nombre réel de morts à Gaza avait déjà dépassé les cent mille, il était convaincu.

Pour Melanie O'Brien, présidente de l'Association internationale des spécialistes du génocide, la retenue intentionnelle de la nourriture, de l'eau et des installations sanitaires était décisive, pour Segal, les « déclarations ouvertement génocidaires » des dirigeants israéliens. Mais pour tous, il s'agit de la somme de ce qui serait considéré séparément comme des crimes de guerre « ordinaires ». L'image dans son ensemble en fait un génocide. C'est ainsi que le concept est destiné, dit Shaw : « holistique ».

Le fossé entre les historiens de l'Holocauste et leurs collègues qui voient les génocides dans un contexte plus large se réduit avec la violence israélienne persistante, dit Üngör. Face aux petits centres de l'Holocauste aux États-Unis, financés par des Américains qui, selon le professeur de l'UvA, veulent maintenir l'unicité de la Shoah, il y a un nombre croissant de chercheurs de l'Holocauste qui parlent ouvertement de génocide. L'Américaine Debórah Dwork et les Israéliens Amos Goldberg et Omer Bartov, par exemple. Et ce n'est pas facile, dit Üngör. « Surtout en vue de la continuité de votre financement. » Dans le débat public occidental, les mêmes arguments sont souvent contre la conclusion selon laquelle Israël commet un génocide. Une poignée : c'est une guerre militaire pour détruire le Hamas, il n'y a pas de plan d'extermination clair, tous les Gazois n'ont pas encore été assassinés, cela ne ressemble pas à l'Holocauste, le juge n'a pas encore jugé.

Ce sont des malentendus et des simplifications, disent les experts du génocide. Par exemple, le texte du traité parle de destruction « en tout ou en partie ». Le nombre de victimes devrait-il approcher les six millions de l'Holocauste ? Non, le meurtre de huit mille hommes à Srebrenica est également considéré comme un génocide. Et, dit O'Brien, un génocide ne se produit pas parce qu'un tribunal le détermine. « Cela se produit parce que cela se produit. »

Et devrait-il y avoir un plan sur papier, comme - le plus tristement célèbre - le procès-verbal de la conférence de Wannsee des nazis ? Non. Au cours des trente dernières années, les tribunaux du Rwanda et de la Yougoslavie et la CIJ ont construit la jurisprudence dans une série de décisions, développant ce qui a permis de développer le concept. Par exemple, au début de 2007, la CIJ a jugé qu'en l'absence de preuves directes, vous pouvez déduire l'intention d'un « modèle de comportement ». Si l'on peut raisonnablement conclure de l'ampleur, de la nature et de l'intensité de la violence que le but est de détruire (partiellement) un groupe, alors c'est une preuve suffisante.

Cela signifie-t-il que la CIJ finira par juger qu'Israël est coupable de génocide de toute façon ? Non, tant qu'elle utilise la définition du bouton lumineux, cette chance est « cinquante-cinquante », estime Moses, rédacteur en chef du Journal of Genocide Research. Il y a une réalité juridique et une réalité socio-scientifique. Selon lui, la violence israélienne à Gaza approuve une théorie qui sommeille depuis un certain temps dans le domaine de la recherche : la distinction absolue entre les cibles militaires et génocidaires est parfois intenable. Cette distinction artificielle a été insoulée par les puissances mondiales dans le traité en 1948, mais dans la pratique, elles sont souvent mélangées.

Derrière la politique israélienne, dit l'Australien, se cache « une double intention ». Par exemple, le blocus d'urgence, la destruction des hôpitaux et la famine des Gaza sont deux objectifs : ils affectent le Hamas, mais évidemment aussi (et surtout) la population civile. Pas comme des dommages cons alvolontaires, mais intentionnels.

Autre exemple : l'utilisation israélienne de l'intelligence artificielle pour localiser d'éventuels militants du Hamas à l'aide de données téléphoniques. Cette technique est si grossière et utilisée avec un contrôle humain si limité qu'une attaque aérienne coïncide rapidement avec la mort de dizaines ou même - dans un cas reconstitué par le New York Times - de 125 résidents locaux.

Selon une source d'information de +972 Magazine, le programme d'IA localise plus facilement les cibles potentielles à la maison que pendant la bataille. Et donc, écrit le média israélien, l'armée espère améliorer le taux de réussite en bombardant notamment des maisons privées. De préférence la nuit. La conséquence inévitable et acceptée par Israël, dit Moïse : un nombre sans précédent de femmes et d'enfants meurt. Shmuel Lederman appelle ce dernier « des conséquences prévisibles ». Et là, dit Lederman, se trouve le génocide. Après tout, vous acceptez l'impact destructeur de vos actes, même sans que ce soit votre objectif principal. Ainsi, bien que les chercheurs prudents sur le génocide estiment désormais que les actes d'Israël à Gaza sont génocidaires, le débat est tendu. Les scientifiques constatent parfois qu'il n'est pas propice à leur carrière d'accuser Israël de génocide. L'antisémitisme est proche de la surface.

Par exemple, après les protestations, la nomination de Segal à la tête du centre de génocide de l'Université du Minnesota a été retirée. Et Harvard a subi une telle pression pour faire taire les voix « anti-israéliennes » qu'elle a renvoyé deux chefs de son centre du Moyen-Orient.

Segal, lui-même juif, dit qu'il est régulièrement accusé d'antisémitisme. « Les scientifiques israéliens et allemands l'utilisent pour attaquer leurs collègues. » L'accusation d'antisémitisme, dit également O'Brien, a un effet effrayant sur la liberté d'expression sur le comportement d'Israël. « Les scientifiques sont moins disposés à parler ouvertement de ce qui se passe. » Les discussions conduisent à de profondes frustrations. Après vingt ans, le chercheur sur l'Holocauste Bartov a démissionné de Yad Vashem Studies, le magazine lié au musée du même nom à Jérusalem, par mécontentement à l'égard de ses collègues rédacteurs, qui prétendent que le « massacre par les troupes israéliennes, le meurtre et la mutilation de milliers d'enfants, ne les concernaient pas ou étaient tout à fait justifiés », comme le magazine Jewish Currents cite sa lettre de démission.

Une autorité allemande sur le terrain qui veut rester anonyme qualifie le sujet d'« empoisonné » dans son pays ; vous serez immédiatement, dit-il, considéré comme antisémite si vous parlez de « génocide possible ». Si ces actes concernaient un pays autre qu'Israël, dit-il, tous les Allemands tireraient immédiatement la sonnette d'alarme et parleraient de violence génocidaire, comme cela s'est produit lors du massacre russe dans la ville ukrainienne de Boutcha. Mais maintenant, dit-il, la souris reste silencieuse.

Selon Dirk Moses, le domaine de recherche est en crise tant qu'il ne combat pas la distinction artificielle entre les objectifs génocidaires et militaires. Ensuite, cela rend possible le massacre des Palestiniens au nom de l'autodéfense contre le Hamas, dit-il. En ce qui le concerne, c'est certainement le cas avec cette partie des études sur l'Holocauste qui défend les actions israéliennes en ces termes. « Ensuite, certaines parties du champ de recherche sont en fait mortes - non seulement conceptuellement incohérentes, mais complices. » Le professeur Shaw qualifie de décevant que même les journaux sérieux ne soient pas prêts à « aborder la question directement ». Dans le même temps, de nombreux experts s'interrogent sur l'importance que la politique et les médias, y compris le CNRC, attachent à la question du génocide à Gaza. Pourquoi se débattre sans fin sur le terme exact, alors que les gens sont maintenant tués, chassés, affamés et détruits des villes entières ? Quel Gazaoui se soucie de mourir dans un bombardement considéré comme un nettoyage ethnique, de ne pas recevoir de nourriture dans un crime contre l'humanité, de perdre des parents dans un crime de guerre ou de s'étouffer sous les décombres lors d'un génocide ? 

D'un point de vue juridique, il importe qu'il s'agisse d'un génocide ou non, dit O'Brien. « Nous avons un traité de génocide qui oblige les signataires à prévenir le génocide. Cette obligation entre déjà en vigueur en cas de risque de génocide. Une telle chose n'existe pas pour d'autres crimes. »

Selon les experts, l'obsession du terme a certainement tout à voir avec la canonisation du concept de génocide, du statut de « crime des crimes », le mal ultime. Ce n'est pas nécessairement justifié, disent-ils. Les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité sont tout aussi horribles pour la victime - et sont également sévèrement punis. Avec la vie.

Mais le génocide a toujours été un concept moral, souligne Shaw. « Ce n'est pas comme la guerre : elle peut en principe être légitime. Pas de génocide. Le génocide est une catégorie qui comprend le mal monumental de la tentative de détruire les populations civiles, les sociétés et les groupes. » Et l'appel à l'action est donc toujours décidé dans le concept lui-même.


Derk Walters, Kasper de Laarhoven, Eva Peek.


CHERCHEURS QUI ONT PARLÉ À L'ENRC ?

Shmuel Lederman : Chercheur israélien à l'Université ouverte d'Israël

Dirk Moses : professeur australien à la City University de New York et rédacteur en chef du Journal of Genocide Research

Melanie O'Brien : avocate australienne, chercheuse à l'Université d'Australie occidentale et présidente de l'Association internationale des spécialistes du génocide

Raz Segal : Chercheur sur le génocide israélien à l'Université Stockton dans le New Jersey, États-Unis

Martin Shaw : professeur britannique à l'Institut Barcelona d'Estudis Internacionals, professeur émérite à l'Université du Sussex et auteur du livre What Is Genocide, entre autres ?

Ugur Ümit Üngör : Professeur néerlandais à l'Université d'Amsterdam et à l'Institut NIOD pour les études de guerre, de l'Holocauste et du génocide

Iva Vukusic : Chercheur sur le génocide croate à l'Université d'Utrecht

Le CNRC s'est également entretenu avec trois scientifiques nationaux et étrangers de domaines adjacents.


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