Né Eugene Rose (1934 – 1982), le Père Seraphim Rose a été un hiéromoine de l'Église Orthodoxe Russe Hors Frontières, vivant aux États-Unis.
Durant ses études auprès du bouddhiste Alan Watts, à l'Académie américaine d'études sur l'Asie (et après être sorti diplômé du Collège Pomona en 1956, "magna cum laude"), Eugene découvre les écrits du traditionaliste français René Guénon qui l'incitent à chercher une foi spirituelle enracinée dans une tradition authentique (on est loin du méthodisme).
En fac, il rencontre Jon Gregerson, par l'intermédiaire duquel il entre pour la première fois en contact avec la foi orthodoxe. Ils vivent aussi une relation "gay" à l'université, à quoi l'acceptation de la foi orthodoxie mettra un terme (ainsi qu'à sa relation avec Gregerson). La chrismation d'Eugene a lieu en 1962. Elle achève une vie de recherche spirituelle, d'errances et de semi-débauche.
Eugene forme une communauté appelée la Fraternité de St Herman d'Alaska (St. Herman of Alaska Brotherhood), qui décide de fuir la modernité urbaine pour le désert de la Californie du Nord. Lors de la prise de tonsure en 1970, Eugene prend le nom de "Seraphim", en référence au grand saint russe Séraphin de Sarov.
Après son ordination comme hiéromoine, le Père Seraphim écrivit plusieurs ouvrages, dont La Révélation de Dieu au coeur des hommes, L'Orthodoxie et la Religion du Futur, et L'âme après la mort. Il fonde le magazine Parole orthodoxe (The Orthodox word), toujours édité aujourd'hui par la Fraternité. L'ensemble de l'oeuvre que le Père Séraphim a publié s'est rapidement répandu à travers l'Amérique à sa mort, ainsi qu'en Russie et en Europe de l'Est après la chute du communisme dans ces pays.
Le Père Seraphim, en tant que converti et finalement hiéromoine dans l'Église russe hors frontières, est regardé par beaucoup comme un bastion de l'enseignement orthodoxe au moment où plusieurs juridictions américaines, et même certaines factions au sein de l'Église Russe Hors Frontières elle-même, ont introduit des pratiques et des enseignements nouveaux et/ou erronés. Dans son ouvrage, L'Orthodoxie et la Religion du futur (Orthodoxy and the Religion of the Future), le Père Seraphim met en évidence ce que lui et d'autres ont considéré comme des tendances dangereuses autant dans le monde séculier qu'ecclésiastique, comme le modernisme et l'œcuménisme (même si le livre traite principalement de mouvements religieux envahissant l'Amérique et extérieurs à l'Orthodoxie).
Le Père Seraphim transmet sans compromis les enseignements de l'Église sur un certain nombre de questions comme le darwinisme, la vie après la mort et les saints occidentaux précédant le schisme.
Un des principaux sujets de discorde entre le Père Seraphim et le Monastère de la Sainte Transfiguration concernait la présence de la grâce au sein de la hiérarchie du Patriarcat de Moscou compromise avec le régime soviétique. Père Seraphim réfutait les vues de ce monastère et affirmait avec persévérance que Église de Russie, bien que malade, possédait toujours la grâce.
Tout au long de sa vie, le Père Seraphim a insisté sur une "orthodoxie du cœur" (Orthodoxy of the heart), qu'il estimait absente d'une partie de la vie ecclésiastique en Amérique.
Un de ses livres les plus controversés fut L'âme après la mort (Soul After Death), concernant le voyage de l'âme après son départ du corps. Cet enseignement a attiré de nombreuses critiques au sein de l'Église orthodoxe, qui la décrivent comme gnostique (ce qui est possible mais ça ne la rend pas fausse pour autant).
Il rend son âme à Dieu le 2 septembre 1982, à l'âge de 48 ans.
Bien que reposant depuis plusieurs jours dans un pauvre cercueil dans son monastère désert, les visiteurs ont déclaré que le corps de Père Seraphim n'avait pas succombé à la pourriture et au raidissement des morts. On le voit d'ailleurs sur les photos. Son corps est demeuré souple tandis que plusieurs personnes déclarent qu'il dégageait une odeur de rose. Une demande de glorification a débuté après l'enterrement de Père Seraphim. Il a finalement atteint le titre de Bienheureux à la suite de plusieurs miracles qui lui ont été attribués et attend maintenant sa glorification comme saint par un synode orthodoxe.