Stephen C. Meyer, docteur en philosophie des sciences de l'université de Cambridge, avance l'idée que les découvertes scientifiques récentes soutiennent l'existence d'un Créateur. Le livre défie le « nouvel athéisme » de figures comme Richard Dawkins, qui affirment que la science érode la croyance en Dieu. L'ouvrage est salué par de nombreux scientifiques.
Meyer montre d'abord que la science moderne a des origines chrétiennes, avec des savants comme Johannes Kepler, Robert Boyle et Isaac Newton, qui considéraient la nature comme un « livre » ou une « horloge » conçue par Dieu, gouvernée par des « lois » divines. Des concepts comme l'« imago dei » et le « peccatum originis », issus de la lecture de la Genèse par saint Augustin, ont été cruciaux pour l'essor de la science en favorisant à la fois l'audace des hypothèses et l'humilité face à l'erreur. Le « rasoir d'Ockham », attribué au philosophe chrétien Guillaume d'Ockham, a également contribué à la méthode scientifique en encourageant la simplicité des hypothèses.
Le basculement vers le matérialisme scientifique s'est opéré avec des figures comme Pierre Laplace, qui a tenté d'expliquer l'origine du système solaire sans « cette hypothèse » de Dieu, et Charles Darwin, dont la théorie de l'évolution par sélection naturelle a semblé fournir une explication naturaliste à l'apparence de dessein dans le vivant. Ce mouvement a conduit à l'« éclipse de la science compatible avec la foi ».
Dans la deuxième partie du livre, Meyer expose les trois découvertes scientifiques clés qui, selon Meyer, attestent de son existence:
1. L'origine de l'univers
La cosmologie moderne, notamment la théorie du Big Bang, suggère que l'Univers matériel a eu un commencement. Des scientifiques comme Allan Sandage et Robert Jastrow ont vu dans ces preuves des implications théistes. Les travaux de Stephen Hawking et Roger Penrose ont également démontré l'existence d'une singularité initiale. Même Alexander Vilenkin, dont les idées ont été utilisées par des athées comme Lawrence Krauss pour expliquer l'Univers à partir de « rien », a en réalité des implications qui renforcent le besoin d'un esprit préexistant.
2. Le réglage fin de l'univers
La physique révèle que l'Univers est « finement réglé » avec une précision stupéfiante pour permettre la vie, un phénomène souvent appelé « l'univers des Boucles d'or ». Des physiciens comme Sir John Polkinghorne ont affirmé que le théisme offre une « explication beaucoup plus satisfaisante » de ce réglage fin que toute hypothèse matérialiste.
Roger Penrose a calculé une probabilité de 1 sur 10^(10^123) pour les conditions initiales de faible entropie nécessaires à notre Univers. Meyer utilise la « complexité spécifiée » de William Dembski (une improbabilité extrême combinée à un motif fonctionnel) comme critère pour détecter une conception intelligente, illustrée par des exemples comme les visages du mont Rushmore ou les fleurs de Victoria.
3. L'origine de la vie et l'information dans l'ADN
La biologie a découvert de vastes quantités d'informations génétiques fonctionnelles dans l'ADN et l'ARN, nécessaires à l'apparition de nouvelles formes de vie. Meyer montre que l'intelligence est la seule cause connue capable de générer ce type d'information numérique et spécifiée. Les théories naturalistes, y compris l'auto-organisation, le hasard et la sélection naturelle, ne parviennent pas à expliquer cette origine. Des scientifiques comme Dean Kenyon ont publiquement rejeté leurs propres théories naturalistes sur l'origine de la vie face à l'énigme de l'ADN. Des travaux de Douglas Axe ont montré l'extrême rareté des protéines fonctionnelles dans l'espace des séquences combinatoires (1 chance sur 10^77), rendant les explications purement aléatoires hautement improbables.
La troisième partie évalue la « meilleure explication métaphysique ». Meyer applique la méthode d'inférence abductive (inférence à la meilleure explication) et le calcul bayésien pour évaluer la vérité des hypothèses métaphysiques concurrentes : théisme, déisme, panthéisme et matérialisme. Il conclut que le théisme (qui postule un Dieu agissant aussi après le commencement) fournit une explication plus adéquate de l'ensemble des preuves que le déisme (qui confine l'action de Dieu au début de l'Univers) ou le matérialisme. Il réfute l'objection du « Dieu bouche-trou » en montrant que l'argument en faveur du dessein intelligent repose sur une connaissance positive de l'adéquation causale de l'intelligence pour produire des informations, et non sur une simple ignorance des causes matérielles.
La quatrième et dernière partie aborde les « Spéculations et réfutations ». Meyer critique les tentatives matérialistes pour expliquer le réglage fin et l'information biologique. Il remet en question l'hypothèse des multivers comme explication du réglage fin, soulignant qu'elle introduit ses propres problèmes de réglage fin inexpliqués et manque de vérifiabilité empirique. Il se penche également sur la cosmologie quantique (par exemple, les modèles de Stephen Hawking et Alexander Vilenkin) qui prétend expliquer l'Univers à partir de « rien ». Meyer soutient que ces modèles nécessitent une injection d'information via le choix arbitraire de conditions aux limites par les physiciens, ce qui implique l'activité d'un esprit.
Dans cet excellent livre, Meyer affirme que les preuves scientifiques des origines biologiques et cosmologiques conduisent logiquement à la connaissance de Dieu. Il soutient que le théisme résout non seulement de nombreux problèmes philosophiques (comme la quête de sens et la fiabilité de la raison humaine), mais que les preuves empiriques du monde naturel indiquent puissamment la réalité d'un grand esprit derrière l'Univers. Le livre offre ainsi des raisons rationnelles et scientifiques de croire en un Univers et une existence humaine qui possèdent un sens et s'inscrivent dans un projet.