"Les intellectuels sont désormais presque tous fonctionnaires,
même s’ils travaillent pour des institutions ou des fondations
officiellement privées. Presque complètement protégés des aléas de la
demande (“titularisés”), leur nombre s’est spectaculairement accru
et leurs émoluments dépassent en moyenne de beaucoup leur véritable
valeur marchande. En même temps, la qualité de la production
intellectuelle a constamment baissé.
Certes, il existe encore
des esprits supérieurs et de grandes réussites intellectuelles. Mais
il est de plus en plus difficile d’identifier les quelques pierres
précieuses dans cette sentine débordante de pollution intellectuelle.
Jetez un coup d’oeil aux revues de prétendue excellence en
économie, philosophie, sociologie ou en histoire. Préparez-vous à
être choqué —ou à vous marrer suivant votre tempérament.
Ce que
vous y trouverez est principalement de la non-pertinence et de
l’inintelligibilité. Bien pire, dans la mesure où la production
intellectuelle actuelle serait si peu que ce soit applicable et
compréhensible, elle est vicieusement étatiste. Il y a des
exceptions ; mais dans la mesure où pratiquement tous les
intellectuels sont employés dans les multiples ramifications de
l’État, alors on ne devrait guère être surpris que la plupart de
leur production surabondante, par action ou par omission, soit de la
pure propagande étatiste."
Hans-Hermann Hoppe