"Un roi possédait un territoire, qu’il pouvait léguer à son
fils, de sorte qu’il se souciait de préserver sa valeur. Un chef
démocratique n’était et n’est qu’un gestionnaire transitoire, de
sorte qu’il s’efforce d’accroître au maximum toutes sortes de
recettes courantes de l’État aux dépens de la valeur en capital.
En voici quelques conséquences : à l’ère monarchique, avant la
Première guerre mondiale, les dépenses de l’État comme proportion du
PNB dépassaient rarement 5 %. Depuis, elles sont généralement
montées à 50 %. Avant la Première guerre mondiale, l’État
n’employait guère que 3 % de la main d’oeuvre totale. Aujourd’hui,
c’est entre 12 et 15 %. L’ère monarchique était caractérisée par une
monnaie-marchandise (l’or), et le pouvoir d’achat de la monnaie
s’accroissait régulièrement. A l’inverse, l’ère démocratique est
celle de la monnaie de papier, dont le pouvoir d’achat a constamment
décru.
Les rois s’endettaient toujours tant et plus, mais du
moins, en période de paix, ils réduisaient généralement la charge de
leur dette. La démocratie a poussé l’endettement de l’État, en
paix comme en guerre, à des niveaux incroyables. Au cours de la
période monarchique, les taux d’intérêt réels étaient progressivement
tombés à quelque chose comme 2,5 %. Puis, les taux d’intérêt réels
(taux nominaux déduction faite de l’inflation) sont montés à
quelque 5% —un retour aux taux du XV° siècle.
Jusqu’à la fin du
XIX° siècle, la législation n’a pratiquement pas existé.
Aujourd’hui, en une seule année, on impose des dizaines de milliers
de textes législatifs et réglementaires. Les taux d’épargne baissent
alors que les revenus s’accroissent, et tous les indicateurs de la
désintégration familiale et de la délinquance ne cessent de monter."
Hans-Hermann Hoppe