BLOG DES AMIS DE PAUL-ÉRIC BLANRUE --- ARCHIVES, ACTUALITÉS, PROSPECTIVES --- DÉMYSTIFICATION ET CONTRE-HISTOIRE

lundi 6 octobre 2025

Max Planck et Dieu.


Max Planck (1858–1947) est un physicien allemand, père de la théorie des quanta et l’un des fondateurs de la physique moderne.


Il reçoit le Prix Nobel de physique en 1918 pour sa découverte du quantum d’action (constante de Planck) — une avancée qui ouvrira la voie à Einstein, Bohr et à toute la mécanique quantique. Planck n’était pas seulement un scientifique exceptionnel : il était aussi un philosophe profond, passionné par la relation entre science, conscience et Dieu.


Planck voyait la physique comme une voie vers les fondements invisibles du réel.


En découvrant que l’énergie se transmet par paquets discontinus — les quanta — il a bouleversé la vision matérialiste du monde. Mais loin de s’y perdre, il y a vu une preuve que la matière ne suffit pas à expliquer la réalité.


Planck se disait profondément croyant, dans un sens non dogmatique mais spirituel et rationnel. Pour lui, Dieu est l’Intelligence suprême, l’ordre caché derrière les lois naturelles.


« Pour le croyant, Dieu est au commencement ; pour le physicien, à la fin de toute pensée. »

Religion und Naturwissenschaft, 1937.


Il rejetait le matérialisme, qu’il jugeait incapable d’expliquer ni la conscience ni la cohérence du cosmos.


« Le matérialisme d’hier s’effondre, car plus nous approfondissons la nature, plus nous sommes conduits vers l’esprit. »

— Conférence à Berlin, 1930.


Il défendait une forme de réalisme spirituel : la science décrit les phénomènes, mais leur essence — ce qui fait qu’ils existent — renvoie à un principe spirituel supérieur. Planck affirmait que la conscience est plus fondamentale que la matière. Selon lui, tout ce que nous considérons comme « réel » suppose un observateur conscient.


« Je considère la conscience comme fondamentale. La matière est dérivée de la conscience. Nous ne pouvons aller au-delà de la conscience. »

The Nature of Matter, Florence, 1944.


Cette idée — aujourd’hui redécouverte dans certaines interprétations de la physique quantique — fait de lui un précurseur d’une science ouverte au spirituel.


Planck n’opposait jamais science et religion : il les voyait comme deux langages différents pour parler de la même vérité.


« La religion et la science ne s’excluent pas ; elles se complètent et se conditionnent mutuellement. »

Religion und Naturwissenschaft, 1937.


Il considérait que la recherche scientifique authentique naît d’un sentiment religieux d’émerveillement devant l’ordre du monde — une forme de piété intellectuelle.


Max Planck a influencé non seulement la physique moderne, mais aussi la philosophie de la science. 


« Toute science sérieuse part d’un sentiment religieux.

Sans cette foi dans l’ordre caché de l’univers, il n’y aurait pas de science. »

— Discours de 1910.


Son insistance sur la conscience, la foi et l’ordre moral a inspiré Einstein, Schrödinger, Heisenberg et d’autres penseurs qui voyaient dans la science une quête spirituelle.