Livre intéressant de Yves Dupont (normalien, docteur en physique théorique, agrégé de physique, professeur en classe préparatoire aux grandes écoles, Centre de physique théorique de Polytechnique) qui propose une convergence de faisceaux d'indices issus de la mécanique quantique (MQ) qui rendent l'hypothèse d'un Esprit extérieur (Dieu) "la plus naturelle et la plus simple".
Voici ses principales conclusions qui, mises ensemble, forment la "trace" ou "l'empreinte de Dieu" dans le monde quantique, selon Yves Dupont :
1. Le caractère fondamentalement mathématique et abstrait de la réalité ultime (preuve par les Idées) :
◦ La MQ a montré que l'ancienne conception matérialiste (la réalité faite d'objets bien localisés) s'écroule. La réalité en soi échappe à l'observateur et se révèle "voilée".
◦ L'entité la plus proche de la réalité ultime n'est pas la particule, mais le vecteur d'état, une entité purement mathématique et abstraite (complexe, sans dimension physique). Le théorème PBR (Pusey, Barrett et Rudolph) et les conclusions sur l'intrication suggèrent que le vecteur d'état a "plus à voir avec la réalité que les objets" eux-mêmes.
◦ Les mathématiques, essentielles pour structurer la MQ, sont de nature "infinie en acte et ouverte" (non-axiomatique, caractère gödélien). Une structure infinie et ouverte ne peut être le fruit d'une construction humaine finie.
◦ Les idées mathématiques ne peuvent exister sans une pensée pour les soutenir, un Entendement nécessaire, éternel, infini. Cet Esprit infini est assimilé à Dieu. Le vecteur d'état est un pont entre la réalité empirique et ce monde de la pensée pure, portant ainsi une "empreinte de Dieu".
2. L'irreductibilité du hasard quantique (preuve par la causalité externe) :
◦ Les expériences sur l'intrication (violation des inégalités de Bell, expériences GHZ) montrent qu'il n'y a pas de "variables cachées locales" qui prédéterminent les résultats des mesures. Le matérialisme, qui postulerait une réalité matérielle subtile et cachée, est logiquement impossible.
◦ Le résultat d'une mesure (la "réduction du paquet d'onde") est fondamentalement aléatoire. Ce hasard est "irréductible" et n'a pas de causalité physique locale.
◦ Le résultat de la mesure ne se forme qu'au moment de celle-ci, dépendant du contexte choisi par l'expérimentateur (contextualité). Le libre arbitre de l'expérimentateur est ainsi essentiel.
◦ L'absence de causalité physique et le caractère "hors de l'espace-temps" des corrélations intriquées (non-localité) impliquent que l'actualisation du résultat est due à une cause non matérielle, externe à l'espace-temps (exocausalité).
◦ Cette cause ne peut être que l'Esprit omniscient. Dieu est l'"Observateur ultime" qui pense tous les "mondes possibles" selon les contextes, permettant ainsi l'actualisation continue du réel.
3. L'adéquation du monde (principe anthropique) :
◦ La nécessité de la quantification, régie par la constante de Planck, pour la stabilité des atomes est telle que cette constante est qualifiée de "constante théologique". Sans quantification, l'électron s'effondrerait.
◦ La physique quantique fournit les caractéristiques d'universalité et de simplicité nécessaires à la chimie et à la vie.
◦ Les constantes fondamentales (y compris celles du vide quantique) apparaissent comme fixées potentiellement en amont du monde matériel, reflétant l'acte créateur. L'extrême finesse de leur ajustement (fine-tuning) rend le hasard seul "totalement improbable".
En substance, la preuve selon Yves Dupont repose sur la conclusion logique que la structure même de la réalité quantique (sa nature mathématique abstraite, son hasard irréductible et sa non-localité) est incompatible avec le matérialisme et ne peut être expliquée que par l'intervention et le support constant d'une Pensée (Esprit) infinie et omnisciente extérieure à l'espace-temps.