Connu pour ses travaux en théorie économique et en philosophie politique, Hans-Hermann Hoppe est LE penseur d'aujourd'hui. Il est le SEUL à proposer une véritable alternative au système actuel et au séisme qui vient. Fer de lance du courant libertarien, il a eu le courage de dénoncer l'imposture de Milei et le rôle catastrophique des États-Unis dans les crises mondiales (ainsi que celui d'Israël).
Une brève histoire de l'Homme est une œuvre provocatrice qui offre une explication radicalement différente de l'évolution des sociétés humaines, soulignant le rôle crucial de l'intelligence, de la "préférence temporelle" et des institutions (propriété privée, famille, État) dans le progrès et le déclin de l'humanité. Ce n'est pas à l'école qu'on va vous parler de son enseignement.
Hoppe s'appuie sur la praxéologie de Ludwig von Mises et adhère au principe selon lequel l'histoire, étant faite d'actions humaines, ne peut être analysée avec rigueur qu'à travers le prisme de la praxéologie, la "science de l'action humaine". Cela implique que l'analyse historique doit s'appuyer sur les théorèmes tirés de l'axiome de l'action humaine, notamment ceux de la théorie économique autrichienne. Hoppe rejette ainsi la philosophie empiriste-positiviste dominante au XXe siècle, la considérant comme erronée et désastreuse pour les sciences sociales, car elle nie l'existence de lois non hypothétiques et non falsifiables de l'action humaine et de principes universels de justice. Il insiste sur le fait que l'économie autrichienne, culminant avec Mises, fournit un vaste système de lois non hypothétiquement vraies de l'action humaine.
Hoppe établit un lien crucial entre la praxéologie et la civilisation via le concept économique de "préférence temporelle", qui conditionne l'évolution des sociétés vers plus de prospérité, de liberté, de justice et de paix. Il intègre l'éthique anarcho-lockéenne des droits, qu'il déduit d'axiomes d'une évidence telle qu'ils ne peuvent être niés sans auto-contradiction, une approche affinée par Murray N. Rothbard. C'est cette combinaison de praxéologie et d'éthique libertarienne qui guide sa « reconstruction austro-libertarienne » de l'histoire humaine, reconnaissant le caractère non hypothétique des lois de la praxéologie et de l'éthique. Cette perspective se veut « révisionniste », s'opposant aux thèses gauchistes et aux idées politiquement correctes, notamment concernant les inégalités humaines et les capacités cognitives.
Le livre de Hoppe vise à déconstruire les mythes communistes et collectivistes qu'il a observés, à travers l'étude de trois événements marquants de l'histoire humaine :
1. L'origine de la propriété privée et de la famille
Hoppe conteste le mythe d'une humanité primitive sans propriété privée. Il soutient que l'avènement de la propriété privée a été le fondement d'une organisation sociale permettant à l'humanité de s'élever au-dessus de son animalité originelle. L'histoire humaine, qui débute raisonnablement avec l'« homme comportementalement moderne » il y a 50 000 ans, se caractérise initialement par des chasseurs-cueilleurs nomades, dotés d'outils avancés et du langage. Leur vie était relativement confortable, avec une bonne alimentation et du temps libre. Cependant, ce mode de vie était fondamentalement parasitaire, épuisant les ressources naturelles sans les reconstituer, ce qui posait un problème insurmontable de croissance démographique. Face à la surpopulation, les options étaient la lutte (l'homme primitif était plus belliqueux que le moderne, avec 30% des hommes mourant de causes violentes) ou la migration. La migration a conduit à la conquête du monde, entraînant une différenciation génétique et linguistique des populations. La solution est venue de la révolution néolithique (il y a environ 11 000 ans), un changement révolutionnaire vers un mode de production véritablement productif (agriculture et élevage). Cette innovation institutionnelle se manifesta par :
• L'appropriation et l'utilisation de la terre comme propriété privée : la terre, auparavant une simple "condition de l'action", devint un "facteur de production" par l'intervention délibérée de l'homme (culture, élevage). Cette transformation a permis de subvenir aux besoins d'une population dix à cent fois plus nombreuse sur la même superficie.
• L'établissement de la famille et du foyer familial : pour maîtriser la prolifération de la descendance, l'institution de la famille (monogame ou polygame) privatisa les coûts et les bénéfices de la procréation, qui étaient auparavant socialisés dans des relations sexuelles "non réglementées". Chaque homme devait subvenir aux besoins de ses propres enfants. Cette nouvelle organisation sociale, avec des ménages familiaux distincts, entraîna une division du travail entre les ménages et un lien direct entre le revenu et la production, rendant impossible de vivre aux dépens d'autrui sans contribution productive. Ces communautés agricoles sédentaires, par leur nombre et leur organisation, surpassèrent militairement les tribus nomades. La population mondiale augmenta considérablement pendant l'ère agraire, passant de 4 millions au début du Néolithique à 720 millions en 1800.
2. Du piège malthusien à la révolution industrielle
Hoppe s'attaque au mythe de l'égalitarisme ancestral. Il explique que la croissance de la richesse dépend de l'accumulation de capital (faible préférence temporelle), de la division du travail et du contrôle de la population (maintien de sa taille optimale). Pendant des milliers d'années, l'humanité a été prise dans le piège malthusien, où la croissance démographique annulait les gains de productivité, maintenant les revenus réels au niveau de subsistance pour la majorité. La loi d'airain des salaires prévalait. Contrairement à l'explication habituelle des économistes (obstacles institutionnels), Hoppe avance une explication "révisionniste". Il soutient que la principale raison de la lenteur de la sortie du piège malthusien est que l'humanité n'était tout simplement pas assez développée pour concevoir les innovations nécessaires. Il a fallu des dizaines de milliers d'années de sélection naturelle pour développer une intelligence humaine suffisante (et une basse préférence temporelle corrélée). L'intelligence supérieure se traduisait par le succès économique, et le succès économique par un succès reproductif accru. Les environnements "rudes" et saisonniers des régions septentrionales ont favorisé cette sélection de l'intelligence et de la prévoyance, contrastant avec les régions tropicales plus stables qui limitaient l'évolution cognitive. Cela explique pourquoi les avancées technologiques majeures et la révolution industrielle sont apparues dans ces régions septentrionales. La révolution néolithique elle-même a exigé un niveau d'intelligence suffisant et des conditions naturelles favorables, expliquant son apparition dans les régions tempérées (Moyen-Orient, Chine) avant de se répandre au nord où les populations l'ont améliorée. Hoppe en déduit une critique fondamentale de l'égalitarisme : les différences humaines, y compris biologiques, sont le produit d'une longue sélection naturelle en faveur de traits favorisant le succès économique et reproductif. Après la révolution industrielle, l'État, devenu un frein permanent à l'économie, peut croître indéfiniment. De plus, les conditions post-malthusiennes et l'État-providence génèrent des effets dysgéniques, où les personnes économiquement prospères produisent moins d'enfants, et le succès dépend de plus en plus du talent politique plutôt que de la productivité.
3. De l'aristocratie à la monarchie à la démocratie
Hoppe s'attaque au mythe d'un État ayant toujours existé sous sa forme moderne. Il retrace l'évolution de l'ordre social comme une histoire de déclin progressif.
• L'ordre aristocratique naturel - En l'absence de parfaite harmonie entre les hommes et face à la rareté des biens, des conflits surgissent inévitablement. Une solution rationnelle serait de reconnaître les droits de propriété existants (premier possesseur, contrats) et de s'en remettre à des juges ou arbitres pour appliquer le droit existant, non pour le créer. Les hommes se tourneraient vers les « autorités naturelles » : des individus ou des chefs de familles nobles respectés pour leur richesse, sagesse, bravoure, agissant souvent gratuitement. Dans cet ordre, le roi, même s'il est le plus noble, est soumis à la même loi que tout le monde et n'a pas de monopole légal sur sa fonction de juge. L'Europe féodale du début du Moyen Âge, malgré ses imperfections (comme le servage), s'approchait de cet ordre naturel, caractérisé par la suprématie de la loi, l'absence de pouvoir législatif et l'absence de monopole légal de la magistrature.
• La monarchie absolue et constitutionnelle - Le basculement vers la monarchie fut un « putsch », un « folie morale et économique fondamentale ». Le roi monopolisa la fonction de juge suprême et acquit le pouvoir de taxer et de légiférer, abolissant ainsi la propriété privée au profit de la « propriété par décret ». Cela augmenta le coût de la justice et en diminua la qualité, et permit l'externalisation des coûts de l'agression, entraînant une hausse de l'impérialisme. Ce changement fut facilité par l'appel du roi à l'envie du « peuple » contre les seigneurs, et par le soutien idéologique des intellectuels de cour, qui créèrent le mythe d'un État contractuel justifiant le pouvoir absolu du roi. La monarchie constitutionnelle, loin d'être un progrès, formalisa et codifia le pouvoir du roi de taxer et de légiférer, étendant son autorité.
• La démocratie - Hoppe considère la transition vers la démocratie comme une « folie plus grande encore ». Sous la monarchie, l'exploitation était limitée au roi et à sa cour ; en démocratie, l'accès aux postes étatiques est ouvert à tous, et la compétition se fait pour l'exploitation (fiscalité et législation). Les privilèges personnels disparaissent, mais les privilèges fonctionnels des agents de l'État demeurent, leur permettant de vivre de ce qui serait considéré comme du vol dans le secteur privé. Les dirigeants démocratiques, souvent des démagogues sans scrupules moraux, ont une "préférence temporelle" plus élevée, ce qui conduit à une exploitation à court terme et à une consommation de capital. La distinction entre dirigeants et gouvernés s'estompe, affaiblissant la résistance publique à l'État. La démocratie instaure une redistribution incessante des richesses et des revenus, où la majorité des non-possédants cherche à s'enrichir aux dépens des minorités de possédants, conduisant à une réduction des incitations à produire de la valeur. Une nouvelle élite, les ploutocrates (des super-riches qui utilisent l'État pour leur enrichissement), émerge comme les véritables contrôleurs du pouvoir. La démocratie transforme également les guerres limitées des rois en guerres totales, motivées par des idéologies nationalistes et mondiales (démocratie, liberté, humanité) et impliquant la mobilisation de toutes les ressources, y compris le public et les civils. Les ploutocrates tirent d'énormes profits de ce complexe militaro-industriel et promeuvent l'ingérence étrangère pour leurs intérêts. Enfin, la démocratie accélère l'impérialisme et la centralisation politique, avec l'établissement d'une monnaie hégémonique (le dollar américain) permettant aux États-Unis de financer un « déficit sans larmes » aux dépens des populations étrangères.
Hoppe conclut que le monde actuel est le résultat prévisible d'une accumulation d'erreurs morales et économiques. Le prix de la justice est exorbitant, la charge fiscale insoutenable, et la dette publique atteint des sommets. La qualité du droit s'est détériorée, remplacée par une législation arbitraire, et l'État, censé protéger la vie et les biens, les érode en réalité. La démocratie est présentée non pas comme l'aboutissement de la civilisation, mais comme la culmination de son déclin. Hoppe suggère que face à l'effondrement économique imminent des systèmes démocratiques (comme illustré par la crise de 2007 et les difficultés de l'UE et des États-Unis), il est impératif d'apporter un soutien idéologique aux mouvements décentralisateurs, séparatistes et sécessionnistes. Des États territorialement plus petits et une concurrence politique accrue tendent à modérer l'exploitation étatique, permettant aux élites naturelles de retrouver leur rôle d'arbitres des conflits et aux communautés de se libérer.
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