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vendredi 10 avril 2015

L'épée à deux tranchants.

S'il était vrai, comme le propagent les militants benêts du FN qui défilent sur les écrans pour cracher à qui mieux mieux sur le fondateur de leur parti, que la Seconde Guerre mondiale n'est "pas d'actualité" et qu'il faut cesser d'en parler une fois pour toutes pour se consacrer à la politique contemporaine, on s'interroge alors sur la raison pour laquelle l'ensemble des médias et de la classe politique y revient chaque jour que Dieu fait, du matin au soir et du soir au matin - et ce que Florian Philippot, par exemple, va faire au cimetière de Colombey-les-Deux-Églises. Et on se demande aussi pourquoi, dans ce cas-là, on n'entend pas hurler de dépit ces emmanchés tant épris de quotidienneté et de "politique de terrain". 
La démocratie a réussi son pari : rayer l'histoire de la tête de ses adeptes. L'histoire commence au dernier scrutin et s'achève lors des prochaines élections : le calendrier électoral est devenu l'alpha et l'oméga de la nouvelle Weltanschauung. Il me semble au contraire qu'aimer son pays c'est aussi aimer son passé et le défendre contre les mensonges qui en défigurent l'appréciation. Quand des affabulations, des impostures, des fables, de mauvaises blagues servent à l'empêcher de redevenir souverain, à l'asphyxier sous la propagande étrangère, à l'abolir dans un geste de mépris, à insulter les anciens (ces pères dont parle le mot patrie), à effacer les valeurs qui l'ont constitué et à cadenasser la pensée politique d'aujourd'hui, il devrait paraître évident à tout patriote sincère que son devoir est de les combattre jour après jour avec "l’épée à deux tranchants" dont parlent les Écritures, et non de tirer à vue comme un sniper du camp adverse sur ceux qui les bravent. Le néo-FN, avec ses militants conformistes, trouillards, naïfs ou cyniques, a totalement oublié cette évidence. On sait pourquoi, on sait pour qui. 
Ce n'est pas Jean-Marie Le Pen qui a impatronisé la Seconde Guerre mondiale dans les esprits. Ce n'est pas lui l'obsédé. Il réagit. Comme il peut. Pas toujours comme il le faudrait, sans aucun doute. N'importe : ce sont précisément ceux qui l'accusent d'être resté bloqué sur Pétain et les chambres à gaz qui devraient faire un tour chez le psy.

Paul-Éric Blanrue