"Les hommes qui se trouvèrent portés par le flot des événements à la
tête de notre Révolution, étaient, par une suite nécessaire de
l'éducation qu'ils avaient reçue, imbus des opinions antiques, et
devenues fausses, qu'avaient mises en honneur les philosophes dont j'ai
parlé.
La métaphysique de Rousseau, au milieu de laquelle paraissaient tout à coup comme des éclairs des vérités sublimes et des passages d'une éloquence entraînante, l'austérité de Mably, son intolérance, sa haine contre toutes les passions humaines, son avidité de les asservir toutes, ses principes exagérés sur la compétence de la loi, la différence de ce qu'il recommandait et de ce qui avait existé, ses déclamations contre les richesses et même contre la propriété; toutes ces choses devaient charmer des hommes échauffés par une victoire récente, et qui, conquérants de la puissance légale, étaient bien aises d'étendre cette puissance sur tous les objets....
Ils voulurent donc exercer la force publique comme ils avaient appris de leurs guides qu'elle avait été jadis exercée dans les états libres. Ils crurent que tout devait encore céder devant la volonté collective et que toutes les restrictions aux droits individuels seraient amplement compensées par la participation au pouvoir social.
Vous savez, Messieurs, ce qui en est résulté."
La métaphysique de Rousseau, au milieu de laquelle paraissaient tout à coup comme des éclairs des vérités sublimes et des passages d'une éloquence entraînante, l'austérité de Mably, son intolérance, sa haine contre toutes les passions humaines, son avidité de les asservir toutes, ses principes exagérés sur la compétence de la loi, la différence de ce qu'il recommandait et de ce qui avait existé, ses déclamations contre les richesses et même contre la propriété; toutes ces choses devaient charmer des hommes échauffés par une victoire récente, et qui, conquérants de la puissance légale, étaient bien aises d'étendre cette puissance sur tous les objets....
Ils voulurent donc exercer la force publique comme ils avaient appris de leurs guides qu'elle avait été jadis exercée dans les états libres. Ils crurent que tout devait encore céder devant la volonté collective et que toutes les restrictions aux droits individuels seraient amplement compensées par la participation au pouvoir social.
Vous savez, Messieurs, ce qui en est résulté."
Benjamin Constant
"Les
princes et les rois étaient des dirigeants plutôt dilettantes, et
avaient généralement une bonne dose d’instruction digne d’élites
naturelles, et un système de valeur les faisant agir assez souvent
comme un simple bon père de famille le ferait. Les politiciens
démocratiques, par contre, sont et doivent être des démagogues
professionnels, devant être constamment attrayant même aux plus
sordides — et ce sont typiquement des instincts égalitaires — car
chaque vote est évidemment aussi bon qu’un autre. Et parce que les
politiciens élus publiquement ne sont jamais tenus personnellement
responsables des services publics officiels, ils sont bien plus
dangereux, du point de vue de ceux voulant que leur propriété soit
protégée et souhaitant de la sécurité, qu’aucun roi ne l’a jamais
été."
Hans-Hermann Hoppe
"L’État, supposé nous protéger, nous a rendu, en réalité,
totalement impuissants. Il vole ses sujets de plus de la moitié de
leurs revenus, pour les répartir selon les sentiments du public plutôt
que selon les principes de la justice. Il soumet notre propriété à
des milliers de réglementations arbitraires et envahissantes.
On ne peut plus librement engager et licencier qui l’on veut, quelle que soit la raison qu’on juge bonne et nécessaire. On ne peut acheter ni vendre ce qu’on veut, à qui l’on veut et où l’on veut. On ne peut pas fixer les prix librement comme on souhaite, on ne peut pas s’associer et se dissocier, se séparer de qui on veut ou de qui on ne veut pas.
Au lieu de nous protéger, donc, l’État nous a livrés, ainsi que nos biens, à la foule et à ses instincts primaires. Au lieu de nous protéger, il nous appauvrit, il détruit nos familles, nos organisations locales, nos fondations privées, nos clubs et nos associations, en les attirant tous toujours plus dans sa propre orbite.
Et en conséquence de tout cela, l’État a perverti le sens public de la justice et de la responsabilité personnelle et a engendré et attiré un nombre croissant de monstres et de monstruosités morales et économiques."
On ne peut plus librement engager et licencier qui l’on veut, quelle que soit la raison qu’on juge bonne et nécessaire. On ne peut acheter ni vendre ce qu’on veut, à qui l’on veut et où l’on veut. On ne peut pas fixer les prix librement comme on souhaite, on ne peut pas s’associer et se dissocier, se séparer de qui on veut ou de qui on ne veut pas.
Au lieu de nous protéger, donc, l’État nous a livrés, ainsi que nos biens, à la foule et à ses instincts primaires. Au lieu de nous protéger, il nous appauvrit, il détruit nos familles, nos organisations locales, nos fondations privées, nos clubs et nos associations, en les attirant tous toujours plus dans sa propre orbite.
Et en conséquence de tout cela, l’État a perverti le sens public de la justice et de la responsabilité personnelle et a engendré et attiré un nombre croissant de monstres et de monstruosités morales et économiques."
"La vision égalitaire de la gauche n’est pas seulement incompatible avec
le libertarisme. Elle est si déconnectée de la réalité qu’on doit se
demander comment on peut la prendre au sérieux. L’homme de la rue ne
croit certainement pas à l’égalité de
tous les hommes. Le simple bon sens fait obstacle à cela. Et je suis
assuré que personne parmi les vrais partisans de la doctrine égalitaire
ne croit vraiment, au fond, à ce qu’il proclame. Mais comment, alors, la
vision de gauche du monde a-t-elle pu devenir l’idéologie dominante de
notre époque? Pour un libertarien, la réponse devrait être évidente : la
doctrine égalitaire a atteint ce statut non pas parce qu’elle est
vraie, mais parce qu’elle fournit la parfaite couverture intellectuelle
qui permet le contrôle social totalitaire par une élite dirigeante."
Hans-Hermann Hoppe